SOEF : « Des lacunes même si, dans l’ensemble, le problème social a été pris en considération »

« Dans l’ensemble, le ministre des Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo, a pris en considération le problème social. Mais le développement économique annoncé n’est pas une fin en soi. Encore faut-il qu’il y ait une amélioration de la vie des citoyens », estime Radakrishna Sadien, qui intervenait face à la presse ce matin au nom de la State and Other Employees Federation (SOEF). Le syndicat regrette que rien n’ait été dit dans le Budget concernant le salaire minimum. Le porte-parole de la SOEF fait ressortir par ailleurs que le pays compte 39 000 employés étrangers, soit l’équivalent même du nombre de chômeurs mauriciens.
La SOEF dit « bien accueillir » certaines mesures du Budget 2015-16, entre autres celles pour une meilleure distribution de l’eau et la lutte contre les problèmes sociaux, notamment sur le plan des maisons de jeux. « Dans notre mémorandum, nous avions lancé un appel en ce sens tout en relevant qu’il y avait un laisser-aller avec les maisons de jeux et les TOTE près des résidences. Nous avions souligné que ces maisons de jeux entraînent aussi, autour d’elles, d’autres fléaux. Nous sommes heureux de la décision du ministre de relocaliser ces maisons de jeux ainsi que de bannir les cartes à gratter et les publicités relatives. » Toutefois, selon le syndicat, « le Budget n’a pas fait mention des maisons TOTE et on espère qu’il entamera des démarches dans ce sens ». Idem pour les émissions à la radio et « les promotions des courses hippiques dans les médias ». Pour Radakrishna Sadien, « il faut inculquer la culture de dur labeur et non la richesse facile à travers la chance ».
Si l’intérêt sur le “hire purchase” a été revu à la baisse, « il faudrait aller plus loin pour protéger le consommateur ». Et d’ajouter : « Il y a beaucoup d’articles que le consommateur achète et qui ne peuvent être rendus quand il le trouve défectueux. La protection des consommateurs passe aussi par d’autres mesures. » Se prononçant sur la qualité alimentaire, la fédération se dit « très inquiète » à ce sujet. « Aujourd’hui, un poulet est prêt à être consommé après seulement 54 jours. Sans compter ce qu’on injecte dans ces poulets ! Nous savons tous qu’aujourd’hui, il y a une augmentation de maladies dans la population. » Si le syndicat dit accueillir favorablement la promotion de produits bio contre ceux contenant des pesticides, il lance une vive mise en garde contre « d’éventuels charlatans » qui seraient tentés de profiter de la situation. « Certains pourraient faire du profit sur le dos des autres. Il faudra s’assurer que les produits sont vraiment bio. »
S’agissant du secteur financier, Radakrishna Sadien dit attendre les détails sur la manière dont le gouvernement y mettra de l’ordre. En ce qui concerne l’exemption de la taxe pour la diaspora, il espère que cette mesure pourra corriger le problème par rapport aux travailleurs étrangers. « Quelque 39 000 d’entre eux se trouvent actuellement à Maurice, contre presque le même nombre de chômeurs mauriciens. Le problème de chômage aurait pu être réglé. » Selon la fédération, une transparence au niveau recrutements est primordiale. « Il faut recruter des personnes qualifiées et non celles qui ont des connexions aux dépens de celles qui sont compétentes et qualifiées. »
Sur le plan de l’éducation et de la santé, il souhaite que les postes de non-enseignants et autres postes d’assistants dans le paramédical, « négligés depuis longtemps », soient remplis. « Par exemple, il y a un Library Attendant qui devait travailler un jour dans une école et un autre jour dans une autre. » S’agissant du Civil Service College, la fédération souhaite qu’il soit opérationnel au plus vite et que ce ne soit « pas toujours les mêmes personnes qui reçoivent des formations ».

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