SOINS INTENSIFS : Revenus d’un coma, ils racontent !

Ils sont tombés dans le coma à la suite d’un accident vasculaire cérébral ou encore de maladies chroniques, telles le diabète, la cirrhose ou une infection des poumons. Certains s’en sortent, d’autres pas. D’autres encore en porteront les séquelles tout le long de leur vie. Le coma, c’est un fait, n’est pas banal, car il caractérise une perte brutale des fonctions de la communication et de la compréhension, le patient étant coupé du monde extérieur. Des victimes racontent !
R. T. se rend à son rendez-vous mensuel avec son médecin traitant à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses. Il y a quelques mois, cet homme, âgé de la soixantaine, a dû subir une opération afin de déboucher trois artères. « Je souffre du diabète depuis très longtemps et, récemment, je suis tombé gravement malade. J’avais des palpitations, des malaises, des douleurs à la poitrine et ne pouvais ni marcher ni respirer. Je suis tombé dans un coma diabétique et j’y suis resté pendant plusieurs jours », raconte-t-il. Après l’opération, sa santé s’est améliorée au fil des jours, mais il dit toujours craindre de se retrouver dans cet état. S’il s’en est plutôt bien sorti, le médecin lui a recommandé de sérieusement soigner son diabète.
Il y a un mois, Preety, une adolescente de 14 ans, a subi un traumatisme crânien suite à un accident de la route. Admise à l’hôpital de Flacq, elle a ensuite été transférée par ses parents aux soins intensifs de l’hôpital Apollo Bramwell, où elle a dû subir une opération de dix heures. « Ma fille avait une fracture au crâne et son état était très grave. Avant, je ne savais pas ce qu’était un coma. Quand je venais la voir, j’avais peur pour elle. Elle était sous respiration artificielle. Les médecins m’ont donné beaucoup de confiance et m’ont dit que mon enfant me sourirait en peu de temps. » La jeune fille s’est remise de l’opération, mais on ne connaît pas encore les séquelles. « Elle m’a reconnue ce matin, c’est le plus important. Elle m’a appelée “maman” et arrive à dire quelques mots. Elle sourit, c’est formidable. Elle va mieux de jour en jour. L’avenir sera meilleur. Je sais que les médecins mettront mon enfant à nouveau sur pied », déclare-t-elle les larmes aux yeux.
Un coma n’est pas une maladie en-soi, mais un état d’inconscience causé par des problèmes affectant les différents organes du corps. « Le niveau de conscience du patient chute pour atteindre un point où il ne répond à rien », souligne le Dr Feizal Abdoolatiff, anesthésiste/réanimateur à l’hôpital Apollo Bramwell. « Le médecin évalue le niveau du coma d’un patient. À moins de 8 sur l’échelle de Glasgow, qui se situe entre 3 et 15, le patient se trouve dans un coma profond. On peut le bouger, lui parler, le pincer ou faire ce qu’on veut avec lui, il ne réagira pas… » Une overdose de somnifères ou autres, une intoxication, un diabète incontrôlé, une cirrhose, une insuffisance rénale ou un infarctus peuvent faire plonger dans le coma.
Les traumatismes crâniens avec hémorragie interne peuvent également mener vers un coma. Dans ce genre de cas, les médecins doivent agir vite pour trouver la cause et soigner le patient. Certains peuvent s’en sortir avec des séquelles. « Tout dépend de la cause et de la gravité. Si le patient arrive avec un traumatisme crânien dans ce que nous appelons dans le jargon la “golden hour” (l’heure d’or, Ndlr), nous pouvons stopper l’hémorragie interne et faire dégonfler le cerveau. Dans un cas de coma diabétique, où le taux de sucre du patient a chuté, on lui donne du sucre et il se réveille tout de suite », fait ressortir le Dr Feizal Abdoolatiff.
Dans les cas d’accidents vasculaires cérébraux (AVC), une partie du cerveau meurt. « Quand une partie du cerveau meurt, il ne se régénère pas. On ne le répare pas. C’est pourquoi il ne faut pas trop tarder. Plus le patient reste dans un état comateux, plus son cas devient irréversible », souligne le médecin. La vie après un coma n’est pas toujours facile, car ceux qui s’en sortent en portent des séquelles irréversibles, principalement une perte de mémoire et une paralysie partielle de certains membres.

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