SOLIDARITÉ ET ÉLAN HUMANITAIRE: Abandonnés de tous il y a deux mois, les Arlanda retrouvent leur maison…

D’ici une dizaine de jours, Louis et Isabelle Arlanda, ce couple de seniors que Le Mauricien avait découvert à Goodlands, en juin dernier, habitant quasiment à la belle étoile entre quatre murs de béton dépourvus d’électricité, pourront réintégrer leur maison. Celle-ci a été entièrement refaite, aménagée et équipée en eau et électricité ainsi qu’avec certains meubles et autres aménités, grâce aux efforts conjugués de quelques bénévoles menés par Gérard Lepinasse, Benoît Harter, Norbert Coquet et le Dr Patrick How. Dans un immense élan de générosité, ils ont été nombreux les Mauriciens à vouloir spontanément venir en aide aux Arlanda. Deux mois ou presque après, ce couple de seniors peut enfin dire « ouf ! »…
Logés temporairement dans deux pièces dans une maison située non loin de la leur à Réservoir Road, Goodlands, Louis James et Isabelle Arlanda affichent désormais un regard paisible. Une certaine quiétude même émane de l’allure et le va-et-vient constant de Louis James Arlanda. S’affairant toujours auprès de son épouse, à qui il doit donner à manger puisqu’elle ne peut quasiment plus bouger en raison d’une santé défaillante, l’homme est comme doté d’une nouvelle énergie, ravivé par « l’immense élan de générosité qui a suivi quand nombre de Mauriciens ont découvert dans quelle situation nous vivions… »
Le regard illuminé d’une nouvelle joie, mais en même temps embué par l’émotion « d’avoir eu autant de personnes qui nous ont réconfortés, de tous les coins du pays, qui sont venus nous aider et qui continuent à le faire », notre interlocuteur désigne fièrement un lot de carrelages posé dans un coin de la pièce, et qui sera prochainement placé sur les sols qui composent désormais la demeure du couple. Cette maison, où Le Mauricien avait découvert les Arlanda début juin dernier, n’avait ni toit, ni sol… Ce couple avait emménagé dans une unique pièce au-dessus de laquelle Louis Arlanda avait « tiré » une feuille de tôle en guise de toit et la terre représentait le sol.
Gérard Lepinasse, français de nationalité, mais « mauricien de coeur, puisque j’y viens et j’y passe plus de neuf mois par an depuis 1997 », se réjouit de « ce grand élan d’humanité et de générosité qui a suivi la publication de l’article s’agissant des conditions dans lesquelles vivaient M. et Mme Arlanda. Avec le Dr Patrick How, nous pensons que les Mauriciens sont capables de grandes et belles choses… En témoigne ce soutien à ce couple et l’engagement de quelques-uns à concrétiser ce projet. C’est admirable et remarquable ! »
Benoît Harter, directeur de BH Conception, société inscrite dans l’industrie de la scénographie et de l’audiovisuel, s’est retrouvé catapulté cheville ouvrière du projet de reconstruction de la maison des Arlanda « par choix ». « Je n’avais jamais touché au social. Mais j’avoue que quand j’ai découvert dans quelles conditions vivaient ces deux êtres humains, cela m’a énormément travaillé toute une nuit. Résultat, le lendemain, soit le dimanche 8 juin, j’ai débarqué là-bas. Et là, qui je rencontre ? Norbert Coquet, qui a eu le même réflexe que moi ! »
De fil en aiguille, Gérard Lepinasse devant ces jours-là faire un voyage en France, Benoît Harter et Norbert Coquet constituent autour du Dr Patrick How le noyau dur de la mobilisation autour des Arlanda.
« Toute cette mobilisation et cet élan de générosité ont certainement contribué à booster le moral de Louis et Isabelle Arlanda », poursuit le Dr How. Il ajoute : « Je les trouve beaucoup plus sereins qu’avant, ils sont gais et affichent plus de courage à affronter la vie. Même Isabelle Arlanda, malgré que la maladie l’ait clouée, n’est plus alitée, mais en fauteuil roulant. Ce qui dénote un signe très positif… » La note de conclusion à Gérard Lepinasse : « Dans ce monde de brutes, on trouve encore, heureusement, quelques bonnes âmes prêtes à aider les autres… »
D’ici une dizaine de jours donc, Louis et Isabelle Arlanda pourront se reposer dans une maison décente, réalisée et aménagée grâce au soutien des uns et des autres, anonymes et bénévoles, mus par un même sentiment de solidarité.

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