Sommet d’urgence du G20 alors que le coronavirus menace l’économie mondiale

Les dirigeants du G20 tiennent un sommet virtuel jeudi pour tenter de coordonner leur réponse face à la menace de récession sans précédent que fait peser le nouveau coronavirus sur l’économie mondiale.

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Les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine se joindront à la vidéoconférence présidée par le roi Salmane d’Arabie saoudite, dont le pays est pressé d’autre part de mettre fin à une guerre des prix du pétrole avec Moscou qui a contribué à la chute des marchés de l’énergie.

Les discussions ont lieu alors que le bilan mondial de la pandémie du nouveau coronavirus a dépassé les 21.000 morts et enfermé chez eux de manière inédite plus de trois milliards de personnes dans le monde.

« Alors que le monde est confronté à la pandémie du Covid-19 et aux défis posés aux systèmes de santé et à l’économie mondiale, nous convoquons ce sommet extraordinaire du G20 pour unir les efforts en vue d’une réponse mondiale », a écrit sur Twitter le roi Salmane, qui assure la présidence tournante du G20.

La réunion, qui devrait s’ouvrir à 12H00 GMT, intervient alors que les membres du G20 s’activent pour atténuer les effets du virus sur leurs économies.

Mercredi, l’agence de notation financière Moody’s a averti que les économies du G20 devraient être dans leur ensemble en récession cette année en raison de la pandémie.

Globalement, ces pays devraient subir une contraction de 0,5% de leur produit intérieur brut (PIB). Aux Etats-Unis, cette baisse sera de 2% et dans la zone euro de 2,2% (1,4% en France).

« Les économies du G20 vont subir un choc sans précédent dans la première moitié de l’année et se contracteront sur l’ensemble de l’année avant de rebondir en 2021 », estime l’agence, qui chiffre cette reprise l’an prochain à 3,2% pour l’ensemble du groupe.

Alors que les pays riches, parmi lesquels les États-Unis, ont dévoilé des plans de relance colossaux, le G20 n’a jusqu’ici présenté aucun programme d’action collectif, et les inquiétudes s’intensifient pour les pays pauvres qui n’ont pas accès aux marchés des capitaux et n’ont pas de services de santé adéquats.

Tedros Adhanom Ghebreyesus, chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a exhorté le G20 à offrir son soutien aux « pays à faible et moyen revenu », notamment d’Afrique subsaharienne.

Le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM) ont appelé le G20 à suspendre le paiement des dettes des pays les plus pauvres.

– « Aux abonnés absents » –

Les dirigeants mondiaux étant divisés, la réunion contraste avec les sommets du G20 ayant suivi la crise financière de 2008 et qui avaient vu le groupe se mobiliser pour venir en aide aux pays vulnérables.

« Le G20 est aujourd’hui aux abonnés absents, contrairement à 2008 », a déclaré Ian Bremmer, président et fondateur du groupe Eurasie.

Mercredi, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a pris la Chine pour cible, affirmant que le G7 des pays les plus industrialisés avait constaté « une campagne intentionnelle de désinformation » de la Chine au sujet du nouveau coronavirus.

« Le Parti communiste chinois représente une menace importante pour notre santé et notre mode de vie, comme l’épidémie l’a clairement démontré », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse à Washington à l’issue d’une réunion virtuelle avec ses homologues du G7 (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Canada et Japon).

« Si les dirigeants du G20 peuvent mettre la politique de côté et parvenir à un accord collectif, les pays auront de meilleures chances de réussir et/ou d’apporter plus de stimulation », à l’économie, a de son côté affirmé à l’AFP Markus Engels, de la Global Solutions Initiative.

« La coordination entre les membres du G20 envoie un message fort d’unité et de confiance, deux éléments dont on a besoin de toute urgence maintenant », a-t-il ajouté.

Les prix du pétrole, déprimés par l’impact de l’épidémie sur la demande ainsi que par la guerre des prix entre Ryad et Moscou, devraient également être au centre des discussions.

Ryad fait face à la pression de Washington pour revenir sur sa décision d’augmenter la production et d’offrir les plus fortes baisses de prix depuis deux décennies en représailles au refus de la Russie de réduire l’offre alors que le virus fait chuter la demande.

Mercredi, M. Pompeo a exhorté le prince héritier Mohammed ben Salmane à « se montrer à la hauteur des enjeux » et à « rassurer les marchés énergétiques et financiers ».

Les membres du G20 seront rejoints par les dirigeants d’autres pays touchés par la pandémie, notamment l’Espagne, la Jordanie, Singapour et la Suisse.

Des dirigeants d’organisations internationales telles que les Nations unies, la Banque mondiale, l’OMS et l’OMC y participeront également.

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