SPECTACLE : Égypte/Maurice, Incursion dans la culture nubienne

Lundi dernier, l’amphithéâtre du centre Indira Gandhi pour la culture indienne (IGCIC), à Phoenix, était imprégné d’une culture qui est peu ou pas connue de la majorité des Mauriciens : celle de la Nubie. La Aswan Folk Troupe d’Égypte a passé une dizaine de jours à Maurice et a donné des spectacles dans cinq régions de l’île.
Quand il est question de culture égyptienne, l’on ne peut s’empêcher de penser à la fameuse danse du ventre. Cependant, ils ont été nombreux à avoir été agréablement surpris de découvrir une musique, une danse et un jeu de scène totalement différents, venus de Nubie.
L’ouverture du rideau s’est faite au son du doff, un instrument de percussion. Pendant 90 minutes, le spectateur était plongé dans une atmosphère afro-arabe. Deux musiciens jouant tantôt du doff, tantôt de la flûte ou de la trompette ont accompagné le chanteur sur un rythme africain et une sonorité arabe. Les huit danseurs, dont trois femmes, ont dansé et mimé ses paroles.
La première prestation était une danse prénuptiale, Al Arageed, de l’ancienne Nubie. Dansée en harmonie par des hommes et des femmes, elle démarre sur un rythme relativement lent qui monte en crescendo. Le groupe a enchaîné avec El popular games dance, au cours de laquelle le spectateur a eu un aperçu des jeux traditionnels : jeux de balle, saut à corde…
Petit tour du côté de la tribu Bacharieh qui parle d’une demande en mariage. La tribu vit dans le désert de l’est, entre la ville d’Assouan et la Mer Rouge. Si jusqu’ici, à chaque prestation, le spectateur découvrait un costume traditionnel – en termes de couleurs ou de design –, El Souk dance, qui évoque l’ambiance au marché et la vie des artisans, le ramène dans un monde plus familier avec les deux danseuses portant des jeans moulants et des maillots. Un à un, les marchands leur proposent des vêtements ou bijoux confectionnés selon l’art traditionnel nubien.
Très rythmique, El Kaff dance donne à voir la dextérité des danseurs et les jeux d’amour d’un jeune homme qui choisit sa future femme. Cette danse est originaire de la haute Égypte, plus précisément dans la région Abou El Reesh d’Assouan.
Pour rester dans le registre de l’amour et de la séduction, la troupe est passée à El Nagrachad, une danse rythmique au cours de laquelle les hommes et les femmes tapent des mains et des pieds au son du doff. Ils font des rondes avec les filles à l’intérieur du cercle ; celles-ci tapent des pieds. Cette danse est pratiquée à la veille du mariage. Avant de terminer avec le Zaffa dance ou la danse du henné, la troupe a proposé un mélange de danses de la nouvelle Nubie au cours de laquelle, ceux familiers avec la danse du ventre ont pu en déceler quelques mouvements souples et ondulatoires chez la danseuse.
Le spectacle a pris fin en apothéose avec une mise en scène de la nuit du henné où les deux mariés se colorent les mains, suivie du mariage devant un parterre d’invités. Des moments de joie exprimés avec la complicité des spectateurs présents, dont certains se sont volontiers prêtés au jeu, en acceptant l’invitation de se joindre à la troupe sur scène. Parmi, Marousia Bouvery et les membres de Ti-Marmit ainsi que le chargé d’affaires égyptien à Maurice, Rihan Ossama.
La venue de la troupe folklorique d’Assouan à Maurice s’inscrit dans le cadre de la célébration de la fête Eid-Ul-Fitr sur le plan national et tombe sous l’accord de coopération culturelle entre L’Égypte et Maurice.

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