SPECTACLE ITINÉRANT : Regards mauriciens sur ‘Porgy and Bess’

Tout le monde connaît ‘Summertime’ et quelques unes des chansons que Gershwin avait créées pour le célèbre opéra américain ‘Porgy and Bess’. Son oeuvre la plus achevée pour la scène, la plus sérieuse dit-on, qu’on présente souvent comme le premier opéra américain, a inspiré bien des musiciens et interprètes de jazz, tant elle était déjà fortement imprégnée par la musique noire américaine et l’univers du jazz. Miles Davis, Sarah Vaughan, Ella Fitzgerald et Luis Armstrong bien sûr, ou encore Keith Jarret… Tous les grands noms ont un jour proposé une interprétation ou une variante des mélodieuses chansons de cette oeuvre qui, dans sa version originale, dure tout de même trois bonnes heures. Bientôt, à Case-Noyale, nous pourrons découvrir la version courte, d’une heure trente, mauricienne et en langue créole, ‘Porgy ek Bess’, adaptée dans un style sega-jazz, osons le dire !
Seuls les chanteurs et chanteuses réunis par Dean Nookadu, Marjorie Barbe et Ashish Beesoondial connaissent actuellement la version mauricienne Porgy ek Bess ! Elle sera présentée à Case-Noyale, Mahébourg et Grand-Gaube à partir de la semaine prochaine. Pour chaque lieu, deux dates en week-end ont été fixées, mais ces représentations seront toujours précédées par diverses interactions entre les artistes et les habitants du village. Ainsi, les habitants de Case-Noyale et ses environs pourront-ils participer à des ateliers de peinture, de théâtre et d’expression corporelle, de chant et musique chaque jour cette semaine, avant de découvrir le spectacle donné les 8 et 9 novembre à 18h30 au stade de foot.
À l’origine de tout cela, René Le Clézio, qui préside aux destinées du Caudan quand il ne pianote pas dans son salon, et le jazzman Dean Nookadu avaient, il y a quelques années, caressé le projet de créer un spectacle musical mauricien, dont la conception même serait basée sur l’implication maximale des artistes et du public… Le principe d’une création dans la langue que tous les Mauriciens partagent, une adaptation musicale et des arrangements inspirés par le jazz, que pratique Dean Nookadu avec ses complices de toujours, ainsi que par le sega et les rythmes qui l’ont nourri allaient, dans un premier temps, permettre une création – si ce n’est une appropriation – mauricienne.
Pas de cuivre pour ce spectacle, mais des percussions, des cordes et, bien sûr, du piano : les musiciens sont Dean Nookadu au piano, Kerty Oclou, Kerwin Castel et Samuel Dubois aux percussions, Patrick Desvaux à la guitare, Denis Ceret à la basse, et Christophe Bertin à la batterie. Pour cette création, Dean Nookadu s’est surtout inspiré du roman à l’origine de l’oeuvre, de la création originale pour l’opéra… et, nous confie-t-il, de Billie Holiday, notamment pour une des chansons, I love you Porgy.

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