SPORTIF DE L’ANNÉE 2014 : Christianne Legentil d’un yuko !

Deux sportifs pouvaient sérieusement prétendre au titre de sportif de l’année 2014 de Week-End, nommément la judokate Christianne Legentil et le boxeur James Kennedy St Pierre. D’un côté comme de l’autre, ils ont été performants sur toute une saison. Le boxeur de Tranquebar a été médaillé d’argent aux Jeux du Commonwealth à Glasgow en Ecosse et a embrassé une carrière professionnelle depuis. La judokate rodriguaise a elle remporté la médaille d’or à l’Africa Judo Open Mauritius et occupe actuellement le 25e rang mondial de sa catégorie des moins de 52 kg. Elle est aussi la première africaine dans ce classement. Finalement, Christiane Legentil s’impose d’une courte marge ou si vous voulez d’un yuko comme en judo !
Elle avait commencé à montrer le bout du nez depuis quelque temps. A 22 ans, Christianne Legentil a désormais pris de l’ampleur, de l’assurance et de la puissance. A bien voir, la métamorphose s’est opérée depuis les Jeux olympiques de Pékin en Chine en 2012 où elle avait terminé huitième de sa catégorie après avoir raté de peu une médaille de bronze. Reculer pour mieux sauter dit l’adage. La montée en puissance de Christianne Legentil symbolise parfaitement cette réflexion puisqu’elle a depuis accompli des progrès importants. Boursière olympique et également bénéficiaire d’une bourse d’excellence auprès de l’Etat mauricien, Christiane Legentil a eu l’opportunité de participer à des stages et compétitions de très haut niveau à l’étranger.
Les fruits de son travail ne sont donc certainement pas dus au hasard. C’est l’accomplissement de plusieurs mois d’efforts, de sacrifice et de rigueur. Après sa médaille d’argent au Grand Prix d’Astana au Kazakhstan, une médaille d’or à l’Africa Judo Open Mauritius, la Rodriguaise a décroché une médaille de bronze à Qing Dao en Chine. Une chose est sûre : Christiane Legentil est faite d’un autre métal. Elle est de ces championnes qui ne reculent devant rien et elle le prouve actuellement. Elle est sur la montante et fera encore mieux l’année prochaine à travers les compétitions où elle sera appelée à défendre les couleurs mauriciennes.
Son rêve : participer aux JO 2016.
Derrière la championne de Week-End 2014, nous retrouvons un grand champion, nommément James Kennedy St Pierre. Après plusieurs mois d’arrêt, il a marqué son retour de la plus belle manière qui soit en accédant en finale des moins de 81 kg aux Jeux du Commonwealth. Chapeau donc au boxeur et à tous ceux qui continuent de croire en lui, car James Kennedy St Pierre est également un champion hors pair et qui est capable de viser très haut dans moins de deux ans aux Jeux olympiques de Rio. Car changer à deux reprises de catégorie et continuer à gagner avec la même aisance n’est pas donné à tout le monde. Après avoir brillé chez les moins de 69 kg, il est passé chez les moins de 75 kg avant de se retrouver finalement chez les 81 kg. Il faut le faire !
A 21 ans, James Kennedy St Pierre a connu une année faste, tout comme en 2011 où il avait remporté deux médailles d’or lors des Championnats et des Jeux d’Afrique ensuite. On pensait alors que sa carrière avait décollé. Mais entre 2012 et 2013, le boxeur a été incapable de poursuivre sur cette bonne lancée et de rester dans cette même dynamique. Conséquence : il avait fini par ranger ses gants. A un moment donné, James Kennedy St Pierre s’était même converti en agent de sécurité. Grâce à des personnes de bonne volonté, notamment l’entraîneur de l’école de boxe de Tranquebar, Gaëtan Runghien, son père spirituel et surtout celui qui l’a grandement aidé à faire ses premières armes,  James Kennedy St Pierre s’est repris en main.
Petit à petit, il a repris goût à la boxe. Bien encadré par l’entraîneur Judex Bazile et son assistant Richard Sunee, sans oublier Josian Lebon, James Kennedy St Pierre a effectué un retour en force dans le paysage sportif mauricien. Il a recommencé à faire mal sur le ring et qui plus est, son style propre à lui, voire le côté fantasque, lui a valu un ticket dans le circuit professionnel de l’Association internationale de Boxe. En trois combats, il a concédé deux défaites et remporté un. Cette fois, les feux sont au vert pour le boxeur de Tranquebar. A lui donc de savoir abattre ses cartes lors des mois et années à venir. James Kennedy St Pierre peut entrer dans l’histoire, mais c’est à lui maintenant de savoir gérer sa vie professionnelle pour ne pas se retrouver dans la même situation que celui de 2012 et 2013.
A la troisième place de notre classement, on retrouve une jeune sportive qui ne cesse de progresser, à savoir Kimberley Lecourt de Billot. Comme Aurélie Halbwachs, elle a choisi une discipline très dure qui est le cyclisme. A 18 ans, elle a commencé à faire parler d’elle et a même repris la main à son aîné. On peut même avancer qu’elle est partie sur de très bonnes bases comme en témoigne sa performance lors des Jeux olympiques de la Jeunesse à Nanjing en Chine où elle a réalisé de bonnes performances dans les trois épreuves auxquelles elle a participé. Avec le soutien inlassable de son père, Bernard, elle ne compte certainement pas s’arrêter en si bon chemin et aspire même au niveau international.  Dans cette optique, elle a signé un contrat professionnel avec le club sud-africain VMC-Velo Life, véritable référence du cyclisme africain. Le Kenyan Chris Froome, vainqueur du Tour de France 2013, a d’ailleurs porté les couleurs de ce club dans le passé. C’est pour dire les ambitions de la Mauricienne pour la suite de sa carrière.
D’autres sportifs, notamment les habitués de ce classement, ont également brillé au cours de cette année 2014, à l’image de Guillaume Thierry et de James Agathe. Mais ce qui saute aux yeux cette année, c’est le renouvellement de la classe sportive. Car parmi les dix premiers, on retrouve huit jeunes qui ont fait honneur à leur façon et dans leurs disciplines respectives à la République de Maurice. Parmi, on retrouve le « badiste » Julien Paul qui depuis l’année dernière a commencé à briller dans différentes compétitions. Cette année encore, il a été tout simplement égal à lui-même.
Derrière ces performances, il y a le travail de l’athlète, mais surtout celui d’un homme dont l’organisme a complètement changé la face du sport mauricien. Avec son équipe du Trust Fund for Excellence in Sport (TFES), Michael Glover, Chief Executive, a mis en place une structure fiable et viable pour accompagner les athlètes d’exception dans leur carrière. Du reste, dans ce classement 2014 de Week-End, la majorité bénéficie ou ont bénéficié du soutien du TFES. Au-delà des dix premiers, on constate aussi que parmi tous ceux qui ont brillé, le trust fund a été à leurs côtés pendant toute l’année 2014 et avant. C’est dire l’importance d’un tel organisme dans le paysage sportif mauricien et aussi de la vision de Michael Glover pour relancer le sport qui, il faut le concéder, se retrouve aujourd’hui au plus bas depuis la longue dégringolade qui a démarré depuis les années 2000.
La génération TFES
Fin stratège et aussi travailleur acharné pour la cause du sport et des sportifs, Michael Glover est aujourd’hui un homme en danger. Dans leur quête de revanche vis-à-vis de tous ceux qui représentent un État Travailliste ceux qui gravitent au tour de l’Alliance Lepep ont vu une bonne occasion de prendre leur revanche, y compris dans le secteur sportif. Ceux qui veulent voir les têtes tomber ne sont pas en mesure aujourd’hui de tirer le bon grain de l’ivraie. Pour ceux donc Michael Glover doit partir et ce à n’importe quel prix. Y compris celui de sacrifier toute une génération de sportifs qui ont grandi sous l’ombrelle de TFES qui non seulement leur accordera les moyens techniques pour progresser, mais le soutien au niveau scolaire, les heures modulées pour les entraînements et le transport nécessaire pour les entraînements.
Depuis sa création en 2003, le TFES s’est, par la force des choses,  imposé comme un partenaire incontournable dans le paysage sportif mauricien. Plus haut nous avons mentionné un fait indéniable et incontestable que  la nouvelle génération de sportifs est  issue  de cette agence du gouvernement. Jusqu’à présent, Michael Glover, qui il faut le rappeler, est un employé du MJS par le biais d’un contrat, a affiché une gestion limpide, même nous sommes les premiers à reconnaître que des améliorations sont nécessaires. Toutefois, il ne fait pas l’ombre d’un doute que si TFES, qui fonctionne principalement avec l’argent du CSR, continue d’avoir les moyens financiers pour aider les athlètes c’est grandement en raison de la crédibilité que représente Michael Glover vis-à-vis des partenaires financiers.
Nous ne pouvons que souhaiter que l’inexpérience du nouveau ministre de la Jeunesse et des Sports, Yogida Sawmynaden, ne le poussera pas à suivre son entourage, avide de voir des têtes tombées, pour commettre l’irréparable en exigeant le départ de Michael Glover. Surtout, nous espérons sur ce dossier son collègue du cabinet, Ravi Yerrigadoo  pourrait bien l’aider afin de ne pas aller dans la direction qu’il avait suivie en 2003 en fermant le centre de formation de football à Réduit.
Nous savons tous aujourd’hui les conséquences d’un tel acte…
A bon entendeur.

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