SSR Airport : exercice de simulation de prise d’otages

Pour la première fois, une simulation de prise d’otages à bord d’un avion a eu lieu à l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam hier. Un exercice dirigé par l’aviation civile avec la collaboration de plusieurs partenaires tandis que les éléments du Groupement d’Intervention de la Police Mauricienne (GIPM) ont mené les opérations sur le terrain. Ils ont bénéficié pour cela du soutien de l’antenne du Groupement d’Intervention de la Gendarmerie Nationale de La Réunion.

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Peu après 10h, l’alerte est donnée. Les talkies-walkies des forces de l’ordre transmettent le message d’une prise d’otages à bord de l’Airbus A340 de Dragon Air en provenance d’Adélaïde, en Australie. C’est le branle-bas de combat à l’aéroport et les différents partenaires du service d’urgence se réunissent à l’Emergency Operations Centre. De là, toutes les communications avec la cabine sont analysées et le plan d’intervention est élaboré petit à petit. On apprend ainsi qu’il y a deux pirates de l’air dans le cockpit et qu’ils ne négocieront qu’une fois que l’avion aura atterri.

Pendant ce temps, les éléments du GIPM étudient le plan d’un Airbus A340 afin d’identifier les différents accès à l’avion. Ils peuvent d’ailleurs les vérifier sur un appareil similaire dans le hangar. L’avion n’a plus que trois heures d’autonomie. Il ne va donc pas tarder à atterrir à Plaisance. Le plan d’assaut est ainsi finalisé, mais ne sera pas dévoilé pour des raisons de sécurité.

L’atterrissage se fera sur une piste isolée, prévue pour les situations d’urgence. Ce qui permettra à l’aéroport de continuer ses opérations. Toutes les unités du GIPM sont mobilisées pour cela. Les tireurs d’élite sont postés à différents endroits de camouflage tandis que les commandos s’apprêtent à donner l’assaut. À bord de l’avion, les preneurs d’otages, armés, sèment la terreur. Il y a des blessés. Bientôt, les éléments du GIPM investissent l’appareil. Ils parviennent à maîtriser les terroristes avant d’inspecter l’avion dans un cri de guerre : « Mains sur la tête, mains sur la tête. » Les blessés sont évacués d’urgence tandis que les passagers et les membres du personnel navigant suivent derrière.
L’exercice a pris fin vers 14h. Une satisfaction pour le directeur de l’aviation civile, Ishwarduth Pokhun. « Il est très important de faire ce genre d’exercice. Il est d’ailleurs recommandé de le faire régulièrement, et ce pour deux raisons. D’abord pour que ceux qui font partie de l’équipe d’intervention sachent quoi faire exactement. Il a des procédures bien établies pour cela. C’est l’occasion pour eux de les mettre en pratique. Ensuite, ce type d’exercice nous permet d’identifier les failles dans les procédures et dans le système et d’y remédier. L’exercice s’est très bien passé. Nous allons maintenant nous réunir pour analyser tout cela. Nous avions des observateurs avec nous qui nous permettront de savoir ce qui a marché ou pas. »

Pour le major Pascal Pulcherie, qui a dirigé les opérations sur le terrain, cet exercice est la mise en pratique de trois années de préparation. « Il y a eu beaucoup de travail pour en arriver là. Intervenir sur un avion demande des entraînements spécifiques. Sur ce point, je trouve dommage que nous n’ayons pas eu beaucoup d’occasions de nous entraîner. Quoi que je remercie Air Mauritius, la DCA et AML pour leur collaboration pendant ces trois dernières années afin de mettre en place cet exercice. Mais personnellement, en tant que commandant d’unité, j’aurais aimé avoir plus de temps pour que mes hommes puissent s’entraîner et qu’ils connaissent plus de modèles d’avion afin de peaufiner notre technique. »

Il ajoute qu’il y a déjà eu des exercices avec la collaboration d’Air Mauritius, mais que c’est la première fois qu’il y a une intervention de cette envergure avec tous les partenaires de la cellule d’opération d’urgence. Le major Pulcherie ne cache pas qu’au départ, il était difficile de préparer un tel exercice car il fallait compter avec les personnalités des uns et des autres et les modes opératoires différents des services concernés. « Mais on a pu très vite mettre la tête ensemble pour dégager un “team spirit” et, surtout, comprendre que nous travaillons dans un même but, soit la sécurité des passagers et des Mauriciens en général. »

L’équipe a également bénéficié de la collaboration de deux éléments de l’antenne du GIGN de La Réunion, qui compte déjà une expérience en la matière. Ce partenariat, selon Pascal Pulcherie a été enrichissant. « Nous avons la même philosophie, qui est la protection de la vie humaine. Le GIGN a apporté son expertise. Les officiers vont nous débriefer après l’exercice. Cela va nous permettre d’avancer. Eux, ils s’entraînent plus souvent que nous et ont les techniques les plus récentes. Cela permettra au GIPM de progresser. »

À savoir que les exercices de simulation de cette envergure sont recommandés tous les trois ans. Il y a eu plusieurs types de simulations d’urgence à l’aéroport, notamment de crash et d’évacuation du terminal. Autrement, il y a des exercices modulaires chaque année.

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