State House :« Le PM m’a demandé de Step Down », indique Barlen Vyapoory

Le discours-programme sera lu probablement par Maya Hanoomanjee, donnée comme favorite pour succéder à Ameenah Gurib-Fakim à la présidence de la République ou encore l’ancien CJ Matadeen

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L’Opposition fait bloc derrière les pétitions électorales du Parti Travailliste en vue de déclarer les législatives “Null and Void”

Flacq/Bon Accueil (No 9), Montagne Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10) ou encore Mahebourg/Plaine-Magnien (No 12) parmi les circonscriptions citées où des « irrégularités » auraient été identifi ées en termes de décompte des voix

À peine une semaine après les élections générales, que sont prévus de nouveaux développements au plus haut échelon de l’État. Le vice-président de la République, Barlen Vyapoory, qui a assuré la suppléance à la tête de la State House depuis la démission d’Ameenah Gurib-Fakim, a été appelé à se retirer officiellement par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, de ces plus importantes fonctions à la tête de l’État. Et ce, avant même la prochaine rentrée de l’Assemblée nationale pour la lecture du discours-programme du gouvernement de L’Alliance Morisien. Les modalités de ce départ de la présidence et des procédures pour un nouveau chef d’État et du vice-président sont actuellement mises au point par Lakwizinn du Prime Minister’s Office. Ainsi, il n’est pas exclu que deux Mauriciennes soient appelées à occuper ces fonctions officielles. Les noms de Maya Hanoomanjee, succédant à Ameenah Gurib-Fakim, et Françoise Labelle à Barlen Vyapoory sont cités avec persistance dans certains milieux à l’Hôtel du gouvernement même si Showkutally Soodhun, président du MSM, n’aurait pas encore dit son dernier mot. Du côté de l’Opposition, l’heure est au dossier des pétitions électorales, le Parti Travailliste bénéficiant du soutien des deux autres partis, à savoir le MMM et le PMSD, dans cette démarche visant à déclarer les législatives du 7 novembre « Null and Void ».

A ce stade, tout indique que l’une des premières motions, qui sera adoptée par la nouvelle Assemblée nationale après la cérémonie de prestation de serment et de l’élection du nouveau Speaker, sera celle inscrite au nom du Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour l’élection d’un nouveau chef d’État et d’un nouveau vice-président de la République. Ce développement devra intervenir probablement au cours de la semaine prochaine car le départ de Barlen Vyapoory est donné comme imminent.

« Le Premier ministre m’a demandé de step down dans le sillage des élections générales dans le but de constituer une nouvelle équipe au sommet de l’Etat.  Je le comprends et compte l’aider à le faire. Je suis une personne très accommodante. Personne n’est indispensable. J’ai donc accepté bienveillamment de partir.  Je soumettrai au moment voulu ma démission au Speaker de l’Assemblée nationale. Je regarde l’avenir avec sérénité et compte me consacrer à mes activités favorites à savoir la promotion de la langue anglaise parlée à Maurice, à l’éducation,  à l’environnement, au social et à la jeunesse », a déclaré le président de la République par intérim au Mauricien, en ajoutant que « je remercie le Premier ministre pour la confiance placée en moi en tant que vice-Président de la République et comme Président de la République par intérim ».

De ce fait, le calendrier de la rentrée parlementaire, devant être avalisé lors de la première réunion du conseil des ministres du jour, pourrait être quelque peu bousculé. D’abord, il devra y avoir la séance protocolaire pour la prestation de serment des parlementaires et de l’élection du Speaker et autres présidents des différentes instances de l’Assemblée nationale.

Puis, le Leader of the House prendra « the time of the House for Urgent Business Matters » avec la motion, portant un certificat d’urgence, pour la mise en place du nouveau président de la République et du vice-président. Cette séance devrait être fixée après celle de mardi prochain. Maya Hanoomanjee, Speaker sortante de l’Assemblée nationale, est donnée comme une Front Runner pour ce poste, Françoise Labelle citée, elle, comme étant susceptible d’occuper le poste de vice-président.

Ensuite, il devra y avoir la cérémonie de prestation de serment de ces dernières à la State House avant que n’intervienne la lecture du discours-programme. Le conseil des ministres du jour devra décider si la date du 22 novembre sera maintenue pour l’ouverture officielle de l’Assemblée nationale. Des premières indications officielles devront être disponibles en cette fin de semaine avec la publication du premier Order Paper.

Au sein de l’Opposition, la préoccupation est axée sur la contestation des résultats des élections générales. Les trois partis de l’opposition, à savoir le PTr, le MMM et le PMSD, sont parvenus à un Modus Operandi à cet effet. C’est ce que confirme le nouveau leader de l’opposition, Arvin Boolell, après une série de consultations de haut niveau avec les autres partis représentés à l’Assemblée nationale.

D’autre part, des recoupements d’informations effectués par Le Mauricien de sources concordantes indiquent que les préparatifs en vue de loger en Cour suprême les pétitions électorales ont atteint un stade avancé en cette fin de semaine, avec plusieurs circonscriptions concernées par cette démarche en vue de réclamer que « ces élections législatives soient déclarées Null and Void ».

Aux termes des échanges entre les trois partis de l’opposition, le PTr a obtenu la garantie que sa démarche de contestation des résultats sera soutenue par le MMM et le PMSD. D’ailleurs, Mes Reza Uteem et Veda Baloomoody du MMM se sont joints officiellement à la Legal Team constituée par le Labour au lendemain de la proclamation des résultats pour établir un dossier. Du côté du Labour, Mes Satish Faugoo et Ritish Ramful ont été choisis pour faire partie de cette instance, chaperonnée par Me Gavin Glover, Senior Counsel, aidé de Me Antoine Domingue, Senior Counsel.

« J’ai également approché le PMSD à ce sujet. On m’a fait comprendre que ce dernier parti politique va Back notre démarche », ajoute Arvin Boolell, qui croit savoir que Mes Kushal Lobine et Adrien Duval pourraient se joindre au panel. « Le Validated bulletin de vote, qui a été remis à la Commission électorale est venu s’ajouter à la longue liste de Discrepancies que nous avons notées. Je suis sûr que ce document pèsera de tout son poids », souligne-t-il en s’appuyant sur les commentaires défavorables de la mission d’observation de la Southern African Development Community (SADC) quant au rôle de la MBC lors de la campagne électorale et la « Money Politics ».

À ce stade, les indications sont que les pétitions électorales seront articulées autour des circonscriptions où la marge entre le troisième candidat élu et le quatrième est étroite. Ainsi, les hommes de loi du Parti travailliste en concertation avancée ces dernières heures en vue de réunir des preuves pour soutenir leurs pétitions électorales ont établi une liste de  circonscriptions où cette différence de votes recueillis  est considérée comme étant « très marginale ». Parmi les circonscriptions visées figurent selon nos sources Flacq/Bon Accueil (No 9), Montagne Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est (No 10) ou encore Mahebourg/Plaine-Magnien (No 12) où des « irrégularités » ont été identifiées par les dirigeants travaillistes en termes de décompte des voix, laisse-t-on entendre. Les résultats de Stanley-Rose Hill (No 19) seraient aussi dans le viseur. « Nous compilons des témoignages sur certaines anomalies et irrégularités qui ont eu lieu et nous n’excluons aucune circonscription », a déclaré un des avocats travaillant sur le dossier. Les travaillistes seraient aussi en présence d’éléments d’information où certains candidats n’ont pas eu de « fair treatment » quant aux possibilités de « recount ».

Plusieurs avenues de contestation sont envisagées à ce stade, soit non seulement au regard des règlements de la Representation of People’s Act mais aussi concernant l’aspect constitutionnel des législatives 2019. Sur ce volet de la constitutionnalité même, l’on déplore « certains manquements de la Commission électorale » au sujet des électeurs qui n’ont pu voter en raison de l’absence de leurs noms des registres électoraux. On est d’avis, dans le camp du PTr, que des noms ont été « arbitrairement » retirés des registres officiels. « Nous travaillons pour mettre en exergue des lacunes évidentes dans le processus de la Commission électorale pour la réactualisation des registres », laisse entendre un des hommes de loi du Ptr. L’angle d’attaque serait que « since Mauritius is a democratic state, every citizen has a right to vote which cannot be discarded ». De ce fait, selon les arguments du Labour, « this right has been withdrawn » quand de nombreux Mauriciens sont partis voter et n’ont pu exercer, à leur grand étonnement, leurs droits.

L’autre élément que les contestataires comptent mettre en exergue relève des « acceptable identification cards » lors du déroulement des élections du 7. L’on se demande comment la Commission électorale ait pu tolérer que les permis de conduire ou encore les « bus passes » aient été acceptés par les autorités électorales alors que la force policière enquête sur des potentiels faux permis en libre circulation depuis quelque temps, soit en prélude des élections générales. « Comment a-t-on pu accepter des documents d’identification alors qu’il y a enquête et polémique à ce sujet au niveau de la NTA elle-même et de la police », se demande-t-on. En parallèle, on devrait aussi respecter les deadlines établis par la loi pour ces différentes pétitions.

Affaire à suivre…

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