IN THE STEWARDS’ ROOM : Licences révoquées pour l’entraîneur Budheswar Gujadhur et Fausto Durso

Les retombées de l’enquête initiée sur la course de Gemmayze Street a connu son dénouement mardi matin. Budheswar Gujadhur a été l’objet de la plus lourde sanction jamais donnée à un entraîneur en écopant d’une interdiction d’entraîneur de 20 semaines et d’une amende de Rs 200 000. Le jockey Fausto Durso devait aussi être sanctionné d’une mise à pied de 20 semaines alors que son amende se chiffre à Rs 100 000. Le board des administrateurs s’est par la suite réuni et a pris la décision de révoquer les licences des deux sanctionnés.
Le déroulement de la course principale de samedi dernier avait eu l’effet d’une onde de choc dans la communauté des turfistes qui avait même fait entendre sa voix en huant les coupables. Le board des Racing Stewards devait ouvrir une enquête avant la dernière course pour d’abord entendre les principaux concernés au sujet des instructions.
On devait apprendre que les instructions données au jockey Durso furent « to lead ». À une question du Chief Stipe qui voulait savoir quelle serait l’option si jamais Gemmayze Street ne pouvait mener, l’entraîneur Budheswar Gujadhur répondit alors que c’était au jockey d’en décider. Fausto Durso déclara alors que l’entraîneur lui avait seulement demandé « to lead ».
Pour le jockey il était surtout question de monter d’après les ordres et il ajouta qu’il ne lui avait pas été dit quelle option prendre au cas où les choses ne se déroulaient pas comme elles étaient prévues. L’entraîneur souligna qu’il pensait Gemmayze Street plus rapide et qu’avec 61 kg sur le dos, Albert Mooney n’allait pas lui disputer le commandement. Il ajouta que le jockey Geroudis  aurait pu reprendre son cheval et n’aurait pas dû le «niggle», ce que réfuta le Sud-Africain et ce que démontra le film de la course.
Gilbert Rousset et Johnny Geroudis choqués
Du côté de l’écurie Rousset, l’entraîneur et le jockey ne comprirent pas comment Gemmayze Street avait été piloté de cette façon. Gilbert Rousset trouva qu’en 30 ans de carrière, c’était la course la plus révoltante à laquelle il avait assisté.
Fausto Durso fit alors part au Chief Stipe qu’il savait très bien que c’est de cette façon qu’on monte à Macao où ce dernier a déjà travaillé avant de trouver qu’il s’était peut-être trompé.
Budheswar Gujadhur souligna que pour lui « lead » voulait dire « the one that breaks the best ». Ce à quoi le Chief Stipe lui répondit qu’il n’en connaissait qu’une seule définition.
Il est à noter que l’entourage de l’écurie Foo Kune voulait faire part au board des RS des instructions pour les deux chevaux de l’établissement avant la course, mais ne put le faire. Toutefois, Samraj Mahadia fut dépêché dans le rond des présentations pour en prendre note. Ce dernier déclara que l’entraîneur lui fit part que Gemmayze Street allait faire la course à l’avant et que Captain Firth avait opté pour la position d’attentiste en midfield.
Il fut décidé d’ajourner l’enquête vu la gravité des choses.
Mardi matin, la première décision fut d’annoncer qu’il avait été décidé que Samraj Mahadia agirait en tant que témoin et non comme Racing Steward. Le board était composé de Ian Paterson, Jacques de Comarmond, Tanvir Adamjee et Pursooramrye Kalleechurn.
Budheswar Gujadhur est revenu sur les instructions données en présence de Samraj Mahadia tout en ajoutant que le jockey Durso avait accepté d’avoir fait une erreur en les suivant à la lettre.  Il devait aussi souligner que c’était au jockey de prendre les décisions qui s’imposaient au cas où les conditions de course étaient autres et qu’il n’a jamais été dans son intention de demander au jockey de monter «in a reckless manner» mais de ralentir aux environs du 1000m s’il était dans une position de le faire. L’entraîneur trouva aussi qu’il aurait dû être avisé avant la course de toute mauvaise perception ou manque de clarté dans les instructions.
Fausto Durso dira qu’il ne connaissait pas Germmayze Street, mais qu’on lui avait dit que le cheval s’était montré rapide en Afrique du Sud et de «Jump and lead. They did not put the blinkers on. All I did was to follow the instructions.»
La façon de monter à Macao revint aussi sur le tapis avec les ordres qui doivent être suivis à la lettre alors que cette tactique n’est pas possible à Maurice. Le Brésilien devait aussi faire ressortir qu’au Brésil quand un propriétaire possède deux chevaux dans une course, il est permis que l’un deux fasse le train pour l’autre. Cela est aussi possible en Malaisie.
Ian Paterson démontra alors qu’Albert Mooney s’était montré le plus rapide et que le jockey Geroudis avait déjà repris sa monture au 1400m. Fausto Durso dira qu’il avait juste voulu suivre les instructions.
Budheswar Gujadhur dira alors que si Fausto Durso était un apprenti, il aurait compris qu’il monte de cette façon. «He did not ride his horse to its merits but ran it to the groud.»
«He should have been by my side»
À quoi le Brésilien répondit pourquoi l’entraîneur ne l’avait pas rapporté auprès des Racing Stewards après la course. Il trouva même que l’entraîneur voulait lui faire porter tout le chapeau alors qu’il n’avait fait que suivre ses ordres. «The trainer can not put all the blame on me. That is not fair. He should have been by my side. » Fausto Durso en a plusieurs fois fait référence avant de souligner que depuis qu’il monte au Champ de Mars, il s’est toujours assuré de donner le meilleur de lui-même.
Et Budheswar Gujadhur d’ajouter que s’il n’avait pas rapporté le jockey, c’était que le besoin ne se faisait pas sentir, car «everything was obvious.»
Après avoir entendu les parties concernées, le board des Racing Stewards arriva à la conclusion que Fausto Durso avait enfreint le règlement 160 (A) pour n’avoir pas donné à son cheval toutes les chances de l’emporter ou d’obtenir la meilleure place à l’arrivée. Il devait plaider coupable tout en avançant une fois encore qu’il n’avait fait que suivre les instructions.
Budheswar Gujadhur, lui, fut trouvé coupable d’avoir enfreint le règlement 159 A (b) dans le sens où il était «directly a party to prevent a horse from winning or from obtaining the best possible place in the field.»
Bardottier et Ségéon sanctionnés, Perdrau en colère
L’enquête sur la course de Jeanot Bardottier (How Many To Won) a aussi été bouclé par le board des RS. Il fut surtout question de savoir si le cavalier mauricien avait monté son cheval à leur satisfaction, entre le 1200 et le 900m. L’entraîneur Alain Perdrau était aussi présent. Le Mauricien déclara que «The pace was very slow up to the winning post» et qu’il essaya de prendre les devants par la suite. Il devait se rendre compte que Johnny Geroudis ne lui cèderait pas le commandement au 1000m et commença alors à reprendre son cheval. Le Chief Stipe ne fut pas du même avis et il fut décidé de «charge» Jeanot Bardottier pour n’avoir pas monté How Many To Won à la satisfaction des RS dans la mesure où entre le 1100 et le 900m, il n’avait pas pris position derrière Bronco Buster alors qu’il était en position de le faire. Ce qui provoqua alors la colère d’Alain Perdrau qui déclara alors que Chief Stipe ne faisait qu’à sa tête et ne voulait rien entendre.  «You always do what you want and that is what you do anyway,» dit-il avant de quitter la chambre des commissaires de courses.
Jeanot Bardottier plaida non coupable et déclara préférer une amende à une suspension. Il fut toutefois sanctionné d’une mise à pied d’une semaine et aura à payer une amende de Rs 20 000.
Cédric Ségeon fut aussi pénalisé, mais pour négligence. Le Français se retrouva avec une amende de Rs 25 000 pour avoir gêné Corredor alors qu’il était en selle sur Balse.

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