- La profitabilité du groupe dopée par ses opérations tanzaniennes
Malgré la récente remontée des prix du sucre, les opérations d’Alteo continueront d’être affectées par des conditions défavorables sur le marché mondial, et le marché européen en particulier. Pour faire face à ce contexte difficile, la direction du groupe a restructuré ses opérations dans le but de réaliser des gains d’efficacité et réduire les coûts.
Mais l’opérateur s’attend à ce que sur le plan national, le gouvernement propose des réformes, y compris un cadre pour la biomasse : « Government is yet to come forth with longer term reforms, including a comprehensive biomass framework. » Cela même s’il se dit satisfait de l’aide sollicitée récemment auprès de la Banque mondiale pour mener une étude sur la viabilité de l’industrie de la canne à Maurice.
Engagé dans le sucre, l’énergie et l’immobilier, Alteo a vu ses profits semestriels au 31 décembre 2019 après impôt croître de 12% pour atteindre Rs 329,4 millions. Par contre, son chiffre d’affaires recule de 12% sur la période, passant à Rs 4,4 milliards. La direction explique cette baisse par des recettes inférieures du pôle Énergie, suite à la fermeture de Consolidated Energy Co Ltd (CEL) en décembre 2018. La baisse du chiffre d’affaires s’explique aussi par le fait que les activités sucrières du groupe au Kenya ont souffert d’une baisse du volume et du prix de vente.
Cependant, l’EBITDA d’Alteo s’est amélioré de 3% car les facteurs susmentionnés ont été mitigés par la meilleure performance des opérations sucrières en Tanzanie. La hausse de 12% de la profitabilité du groupe s’explique surtout par le “deferred tax credit” au Kenya, ce qui a contribué à réduire la charge fiscale sur le groupe.
Dans le pôle Sucre, les bénéfices ont augmenté de manière substantielle durant le dernier semestre, passant à Rs 308,5 millions, par rapport à Rs 206,4 millions pour la période correspondante l’année dernière, soit une augmentation de 49,4%. Cette performance notable n’est malheureusement pas à mettre au compte des opérations sucrières à Maurice. Elle découle des opérations en Tanzanie. Par contre, le groupe explique qu’à Maurice « the operational losses were reduced by a higher ex-Mauritius Sugar Syndicate price and better sugar cane yields ». Par ailleurs, la direction d’Alteo se dit satisfaite que la décision prise en décembre dernier de soutenir les petits planteurs ait été étendue aux “corporate planters” : « Last’ year’s financial support provided to small planters from the Sugar Insurance Fund was finally extended to corporate planters and millers resulting into a Rs 120 millions support for Alteo. »
Concernant les opérations en Tanzanie, elles ont connu des bénéfices plus élevés durant le dernier semestre. Ce qui s’explique par le prix moyen atteint sur le marché domestique et une augmentation des ventes de sucre fabriqué localement par rapport au sucre importé. Par contre, au Kenya, les pertes ont été entraînées par une baisse significative du prix moyen de vente. De plus, les volumes de production et de vente ont été affectés négativement, car l’usine d’Alteo a cessé d’opérer pendant trois semaines en novembre dernier à cause d’un programme de maintenance déjà prévu. Ainsi au Kenya, Alteo a creusé ses pertes semestrielles à Rs 188,6 millions par rapport à Rs 33,6 millions pour la même période en 2018.
Quant au pôle Énergie, il n’a reçu aucune contribution de CEL car son “Power Purchase Agreement” a expiré en décembre 2018 et ses opérations ont ensuite été fermées. En outre, les résultats d’Alteo Energy Ltd ont été affectés par une baisse des tarifs suite à la renégociation de son PPA – avec une charge d’amortissement plus élevée, suivant une revue de la durée de vie utile de ses équipements.
Pour ce qui est du pôle Immobilier, la hausse des revenus tirés des ventes de propriétés d’Anahita a été constatée au cours de la période. Les travaux ont progressé sur 11 villas vendues sur plan et la vente de deux parcelles a été signée. Anahita Golf & Spa Resort et Anahita Golf Club ont également affiché de meilleurs résultats grâce à une hausse de l’“average guest spending” et du taux d’occupation. Concernant les perspectives pour les prochaines semaines, et tenant compte de la saisonnalité des opérations sucrières à Maurice, Alteo souligne que la plupart de leurs revenus annuels ont été réalisés à ce jour et que « losses are expected to increase » sur la partie restante de l’année financière.