SUFI GOSPEL PROJECT : L’unicité de Dieu chantée par Sonam Kalra

Deux heures durant mardi dernier, l’auditorium de l’Indira Gandhi Centre for Indian Culture (IGCIC), à Phoenix, a baigné dans une atmosphère peu ordinaire, le temps d’un spectacle fusion – musiques, chants et paroles soufis et évangéliques mêlés – offert par la chanteuse indienne Sonam Kalra et son groupe. Une prestation qui a enchanté tous ceux ayant fait le déplacement pour découvrir ce nouveau genre présenté depuis 2011 à travers le Sufi Gospel Project.
Pour Sonam Kalra, « le gospel soufi est un genre », lance-t-elle à l’issue de cette prestation, remarquable tant par la nature du projet que par la voix puissante et cristalline qui avait envahi tout l’auditorium de l’IGCIC, mardi soir. La chanteuse précise que le projet véhicule un message : celui de l’unicité de Dieu. La transmission de ce message se fait par la mise en musique des paroles traditionnelles des « textes sacrés : évangélique ou soufi », mais aussi à travers des textes qu’elle a écrits. Sonam Kalra s’est approprié ces textes sacrés pour en extraire des messages et pour en produire d’autres, qu’elle met par la suite en musique. Elle avoue s’être inspirée des grands de ce monde comme Ray Charles.
La chanteuse fait partie de ces artistes qui intègrent le spectateur dans son monde et en fait de lui un acteur. Ainsi, tout le long du concert, elle a donné des explications sur les textes qu’elle s’apprêtait à chanter et sur ce qui a motivé tel choix ou tel autre. L’on apprend aussi qu’elle est sikhe, mais qu’elle a commencé sa carrière de chanteuse en interprétant des chants de gospel. Un choix très bien accueilli par ses proches, bien qu’on lui pose régulièrement la question : « Pourquoi une sikhe chante-t-elle des textes évangéliques ? » Pour Sonam Kalra, « puisque Dieu est unique, puissions-nous l’appeler comme nous le souhaitons ou priions à la mosquée, au temple ou sur un mausolée, il est tout à fait normal de fondre toutes ces voix en une seule à travers le chant, la musique et la parole ». C’est ainsi que se mêlent des textes chrétiens au son de musique classique indienne, ou encore des textes spirituels orientaux aux mélodies occidentales classique, latine, ou même gaélique, pour créer « a sound that touches every soul », dit-elle. « Revealing that no matter what the language of the lyrics or the ethnicity of the sounds, there is but one language, the language of faith. It is the music of oneness and it says don’t let religion divide you, learn to find God in your heart and in the heart of the person next to you. It is when you can love the people that you will love God », soutient la chanteuse au Mauricien.
Sonam Kalra a une formation de musique classique indienne qu’elle a commencée très tôt. Elle a ensuite étudié d’autres genres de la musique occidentale, y compris le gospel, le jazz et l’opéra. Après avoir longtemps chanté des textes évangéliques, sans avoir de raisons précises pour justifier son choix, si ce n’est que « Dieu n’a pas de religion », elle fut invitée à se produire sur le mausolée de Hazrat Inayat Khan, à New Delhi, en 2011. Elle n’a pas hésité un instant, dit-elle, « même si cela pouvait être risqué qu’une sikhe chante des textes bibliques dans un lieu considéré comme étant sacré par des musulmans ». « I felt God was telling me that I needed to do something and, for the first time, I performed there putting the music and the words together ».
Forte de cette expérience diversifiée, qui lui a appris que malgré leurs origines diverses, les différentes musiques ont plus en commun que ce qui les diffère, ce projet a vu le jour. Par la suite, elle s’est produite avec son groupe au India Habitat Centre. « I showed sufism in a new way, not the traditionnal way. It was a magic moment and the audience clapped. Then it all went quite and I heard a woman saying : straight from your lips to God ». Des paroles sacrées sur lesquelles la jeune femme a bâti son projet. Et depuis, elle parcourt le monde pour transmettre ce message de paix et d’unicité de Dieu. La venue de Sonam Kalra et de son groupe à Maurice est une initiative de l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR).

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