SYNDICAT — AIR MAURITIUS : La CTSP réclame la réintégration sans conditions des 3 pilotes licenciés

Dans un communiqué émis ce matin, la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) exprime d’abord sa « solidarité avec les employés injustement licenciés » à Air Mauritius et réclame leur réintégration « sans conditions », puis « l’ouverture des négociations sur les accords collectifs » et « l’opération de la compagnie d’aviation dans les paramètres de nos lois ».
« La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) condamne sévèrement la décision unilatérale d’Air Mauritius de licencier trois pilotes sans leur donner la possibilité de se défendre. Cette décision en elle-même reflète le régime totalitaire qui règne à Air Mauritius, qui croit qu’il est un État dans un État. Nous exprimons notre entière solidarité avec les trois pilotes et les autres pilotes qui ont fait l’objet de répression et d’humiliation par le non-respect de leur contrat de travail », écrivent Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo, respectivement président et secrétaire générale de la fédération syndicale, dans un communiqué de presse émis ce matin.
Les syndicalistes rappellent que l’Employment Rights Act stipule clairement qu’un employé doit avoir l’occasion de répondre devant un comité disciplinaire à toute accusation portée contre lui par la direction. Même qu’après que le comité disciplinaire a décidé de le renvoyer, l’employé peut saisir une Cour de Justice pour décider si la décision du management de le licencier est justifiée ou pas.
Rappelant que le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a lui-même en plusieurs occasions affirmé qu’on doit « laisser les institutions faire leur travail », les deux dirigeants insistent que, dans le cas du licenciement des trois pilotes, Air Mauritius ne peut s’ériger en juge et partie en même temps. « C’est un très mauvais signal à tous les employeurs de ce pays, alors que la loi stipule clairement les procédures à suivre », martèlent-ils.
Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo rappellent également que la CTSP réclame depuis 2014 un changement d’attitude à Air Mauritius « qui refuse continuellement de s’engager à améliorer les conditions d’emploi et à accorder une augmentation de salaire à toutes les catégories d’employés, que ce soit ceux d’Air Mauritius ou ceux d’Airmate ». Cette dernière est une filiale appartenant entièrement à Air Mauritius.
« La frustration des employés est nourrie par Air Mauritius elle-même, qui a récemment décidé de recruter du personnel de navigation et de le payer moins tout en gardant plus d’une centaine de personnes parmi le personnel navigant sur contrat alors qu’elles comptent plus de 10 ans de service », s’indignent les syndicalistes.
La CTSP réclame par conséquent qu’Air Mauritius opère dans les paramètres des lois et qu’elle ouvre immédiatement les négociations sur les ébauches d’accords collectifs qui sont déjà en sa possession. « Que la compagnie d’aviation nationale ne se cache pas derrière un consultant qui ne fera qu’imposer les conditions d’Air Mauritius aux employés, créant ainsi davantage de frustration », poursuit la fédération syndicale.
« Nous réclamons également la réintégration immédiate et sans conditions des trois pilotes qui ont été si injustement licenciés », écrivent dans leur communiqué Reeaz Chuttoo et Jane Ragoo.

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