SYNDICAT : La CTSP donne la parole à 14 travailleuses

Pour marquer d’une manière différente la Journée internationale des droits de la femme, célébrée le 8 mars, la Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) a donné la parole hier, au siège de cette instance, à 14 travailleuses, toutes membres des divers syndicats de cette confédération syndicale. Si elles sont parmi les femmes les moins payées du pays, elles attribuent une amélioration de leurs salaires et conditions de travail à l’intervention de la CTSP.
« Dan mo travay, mo finn gayn boukou kraze, boukou imiliasion. Sirtou depi ki mo finn rant dan sindika. Ena koleg pas ar ou, fer koumadir pa trouv ou sitan zot per. Mo finn persevere. Zordi mo enn delege sindikal ek boukou koleg vinn get mwa kan zot gayn problem ». Tel est le témoignage de Marie-Claire Sarah, employée depuis 25 ans dans une clinique des hautes Plaines-Wilhems.
Ont fait écho à ce témoignage ceux des 13 autres intervenantes à cette commémoration spéciale de la Journée internationale des droits de la femme, organisée par la CTSP à Rose-Hill, à l’arrière du marché municipal des Villes-Soeurs.
« On vient de célébrer en grande pompe cette Journée internationale des droits de la femme. Avez-vous entendu la voix des femmes qui souffrent durant les différents événements ? », a demandé le secrétaire de la CTSP, Reeaz Chuttoo, devant une salle comble où s’étaient réunis les délégués de la Confédération syndicale. Le syndicaliste s’est indigné que cette journée soit marquée chaque année à Maurice par des slogans, mais que très peu d’actions suivent pour l’amélioration des femmes. Et en particulier la condition des travailleuses au bas de l’échelle socio-économique. « Une étude de la CTSP a démontré qu’environ 100 000 personnes touchent un salaire de base mensuel de moins de Rs 5 000, et parmi 85% de femmes. Elles travaillent principalement dans les secteurs de la zone franche, dans celui du Sea-Food Hub, des services et dans celui des organisations non-gouvernementales s’occupant des enfants ou adultes handicapés », a-t-il élaboré. Et de poursuivre : « Comment pouvez-vous prétendre améliorer leur sort, leur salaire et leur condition de travail, si avant tout vous ne les entendez pas, vous les cachez et vous les ignorez ? »
La charité, affirme le syndicaliste, n’est pas une solution concrète à l’amélioration de la vie de ces femmes qui évoluent dans des situations précaires. Dans ce contexte, Reeaz Chuttoo a exprimé son indignation après avoir vu à la télévision nationale, la ministre de l’Égalité des genres, Aurore Perraud, distribuer des corbeilles ménagères à des femmes vivant dans des conditions difficiles au sein de poches de pauvreté du pays. « Kan eski bannla pou konpran ki se pa sarite ki sa bann madam-la bizin ? Une meilleure politique doit être instituée afin d’offrir à ces dames un travail décent où elles pourront gagner leur vie et une dignité qui leur permettront d’offrir un logement et des conditions de vie décentes à leurs enfants », a-t-il élaboré. « Si nou pa tann zot soufrans, kouma eski nou kapav pretann kapav kone ki zot bezwin ete », s’est écrié le syndicaliste avant d’inviter les travailleurs à faire leur témoignage.
C’est ainsi que Jyoti Parsad, Noorjahan Chuttoo, Claudette Gafoor, Afeeza Kurrimbacus, Sharmila Dussoya, Saira Karamtally, Slabneez Boodhoo, et Sylvie Ramdoo ont, entre autres, succédé à Marie-Claire Sarah au micro pour raconter chacune leur histoire. Elles viennent de divers secteurs, dont le Mauritius Sports Council, le secteur de nettoyage des écoles primaires et secondaires, d’Ong s’occupant des handicapés, du secteur textile et même d’un club de loisirs de réputation internationale. Toutes les 14 travailleuses ont avancé qu’elles ont subi des pressions et des représailles anti-syndicales sur leur site de travail, mais surtout comment elles ont persévéré et vu une amélioration de leurs salaires et conditions de travail grâce au soutien de la CTSP.

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