TÉMOIGNAGES : Un mouvement virtuel devenu réel

Environ 3 000 manifestants, jeunes et moins jeunes, se sont mobilisés ce samedi 10 septembre dans les rues de Port-Louis afin de faire entendre leurs voix. Certains d’entre eux expliquent les raisons de leur participation à cette marche.
Beaucoup de ces manifestants étaient présents avant tout, disent-ils, « pour apporter notre soutien et montrer qu’on est solidaire à cette cause ». Dario, 45 ans, abonde dans ce sens et nous confie que « je suis venu soutenir les jeunes, parce qu’ils ont quand même besoin des “vieux” pour faire avancer les choses ». Joyce Veerasamy, 52 ans, approuve et ajoute : « Nou génération, finn faire sa bann laktion koumsa la, mo kontan ki bann zenn pe comens interesse avec ce ki pe passe otour zot, inn ariv ler ban zen prend zot responsabilité et nou la pou montrer zot ki zot kapav compte lor nou. » Patricia, 50 ans, explique que « mo la parski en tant ke morisyen mo senti moi concerne par se ki pe passe dan nou pei, nou pa kapav less enn ti poignée dimoun control nou et sa la marche la se pou montrer ki nou le changement et nou tou kone se bann zenn ki porteur l’innovation ». À Valérie, 46 ans de révéler : « Je suis venue pour mes enfants parce que c’est avant tout leur pays. » Elle avance que « même s’il n’y a pas 15 000 personnes présentes, celles qui sont là se sont bel et bien engagées ». « Ce mouvement est peut-être né sur la toile mais aujourd’hui il est devenu réalité », assure-t-elle. Elle déplore de surcroît le fait qu’à Maurice, « on n’écoute pas les jeunes et peut-être qu’à travers ce mouvement les politiciens vont prendre conscience que beaucoup de jeunes, dont certains atteindront bientôt la majorité, sont mécontents et qu’ils pourront enfin s’exprimer à travers leur droit de vote dans quelques années ». Quant à Devanand Devkuren, 44 ans, il assure que « même avec 3 000 personnes, la mobilisation a été un succès parce que c’est un signal fort que les jeunes envoient aux politiciens, les organisateurs de ce mouvement n’ont offert ni briyani, ni argent, ni bus pour aller à la mer et pourtant 3 000 personnes se sont déplacées ». Il signale d’ailleurs aux organisateurs que « s’ils venaient à former un nouveau parti politique, ils auraient beaucoup de partisans ». Propos approuvé par Zuhayr, 22 ans, Marie-Claude, 42 ans, Patricia, 50 ans et Neilsen, 15 ans. D’autres, à l’instar d’Arnaud, 41 ans, et Wesley, 27 ans, ne partagent pas forcément cet avis et affirment : « Nous voulons avant tout que les politiciens fassent leur travail. » Wesley déplore d’ailleurs le peu de gens présents et regrette que « les jeunes ont beaucoup écrit sur Facebook mais il ne suffit pas d’écrire et d’apporter un soutien moral, il faut aussi faire l’effort de venir ». Cependant, tous s’accordent à dire que le combat ne s’arrête pas à cette marche et qu’ils sont décidés à soutenir les organisateurs dans toutes les autres actions qu’ils entreprendront pour lutter contre la corruption, le communalisme et la politique malsaine.

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