À TAMARIN ET ROCHES NOIRES : La société civile s’organise pour sauver la nature et le patrimoine

Les salines de Rivière Noire menacées de disparition, de même qu’une bonne partie de la faune et la flore de Roches Noires. Des projets de développement sont prévus dans ces régions menaçant du coup le patrimoine et l’environnement. Ces jours-ci, la société civile monte au créneau pour tenter de barrer la route au béton.
Pétitions, mobilisations, sensibilisation, pourparlers les citoyens montent en ce moment au créneau dans les environs de Rivière-Noire et de Roches Noires pour tenter de faire barrage à des projets de développement qui sont en passe d’y être lancés. Dans les deux cas, ne sont pas ces constructions en elles-mêmes qui dérangent, mais plus précisément les dégâts irréversibles qui seront occasionnés par leurs installations respectives.
À Tamarin, plus des trois quarts des célèbres salines de la région seront rasées pour un parking et un complexe commercial. À Roches Noires, les caves, les mangroves, la flore qui abrite une riche faune seront sacrifiés pour une Smart City. Les autorités jusqu’ici soutiennent ces projets, d’où les actions de la société civile pour la sauvegarde de l’histoire aussi bien que de l’environnement et la nature.
La note salée.
À Tamarin, un supermarché Winner’s, un projet résidentiel, un espace pour personnes âgées remplaceront une partie des salines. Ce sera le prix à payer pour sauver le musée du sel et 25 % à 30 % de cet espace qui fait l’identité de la région et qui reste intrinsèquement lié à l’histoire de Maurice. La Société Mont Calm, propriétaire des lieux et promoteur, s’est retrouvée dans l’impasse depuis la décision prise par le gouvernement en 2012 de libérer l’importation du sel. Le produit mauricien s’est alors trouvé face à une concurrence rude pratiquant des prix plus bas. D’où l’invasion de sel provenant d’autres pays dans les rayons des boutiques et des supermarchés. En même temps, le ministère de la Santé a interdit la production de fleur de sel, un produit utilisé dans la haute gastronomie et jusqu’alors vendu relativement cher.
Ce nouveau cadre économique a mis les propriétaires en difficulté. Après des licenciements et d’autres mesures drastiques ils en sont venus au nouveau projet actuellement en préparation. Du côté de Winner’s, la garantie a été donnée que le projet se fera dans le respect du cadre et de l’environnement. Les responsables de la chaîne de supermarchés comptent d’ailleurs rencontrer les habitants de la région cette semaine pour une discussion et des explications.
Ramsar.
Roches Noires est une fois de plus sous les feux des projecteurs. Du coup on comprend un peu mieux pourquoi l’ancien Premier ministre avait choisi d’y avoir un campement. Les lieux sont discrets, et Roches Noires est en outre une zone vierge dotée d’une riche faune et flore tandis que s’y trouvent aussi des grottes, des marécages et des mangroves. C’est précisément la zone identifiée pour accueillir un projet IRS qui viendra couvrir de béton une bonne partie de la région. Ce projet rejoint celui du gouvernement de développer des Smart Cities dans différents endroits.
Malgré les appels lancés dans le passé, la zone n’a jamais été classifiée comme site Ramsar, ce qui aurait garanti sa sauvegarde. D’où la pétition lancée pour que le site soit sauvé et pour que les autorités prennent conscience de son importance. Là aussi, la société civile a réagi promptement en avançant des arguments forts pour expliquer l’opposition manifestée contre projet.
À Tamarin comme à Roches Noires, les dossiers sont suivis de près et les pourparlers continuent. D’autres développements sont annoncés pour très bientôt.

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