Tenue de ville

À quelques jours des élections municipales, je n’ai pas vu l’ombre d’un candidat faisant du porte-à-porte. Tu m’étonnes que le taux d’abstention sera élevé. D’ailleurs je me pose pas mal de questions. Je me souviens d’un copain devenu conseiller municipal. C’est un mec qui ne voulait ni plus ni moins que gravir les échelons au sein du parti. Disons que c’est le seul but que ce copain a achieve. Pour ce qui est du conseil municipal : au secours ! Je n’ai jamais pigé ce que ce gars y foutait. Il est, depuis, bien vu du leader et lorgne secrètement une éventuelle députation dans les années qui viennent.
J’ai vraiment l’impression que les municipales sont une sorte d’entraînement pour les générales. Le gars s’exerce à haranguer les foules de quartier et à “venir en aide” au nécessiteux. Il dira aussi : “Kont lor mwa. Mo pou fer le neseser pou ou. Pa bizin gagn traka.” Un entraînement, je vous dis. Les municipales sont de véritables centres de formation pour le politicien en herbe. On ne peut empêcher les ambitieux d’avoir de l’ambition. Pour ce qui est de la gestion des villes, c’est une tout autre histoire. D’ailleurs, combien parmi nos amis conseillers ont les compétences voulues pour administrer une ville ?
Pourquoi, passé 16 h 30, les villes sont vidées de leur substance ? Une fois les magasins fermés, un état de quasi-deuil plane sur les centres-villes. Aucun conseiller ne semble avoir constaté cela. Personne n’a une idée à proposer. Je me demande si nous ne devrions pas nous tourner vers de vrais administrateurs. Quitte à les débaucher du privé. Expliquez-moi pourquoi le Mauricien moyen aime tant se balader à Bagatelle ou au Caudan dans la soirée ou les week-ends.
Ces lieux sont sûrs et offrent des activités de loisir. Une bouffe rapide, à pas trop cher, et une séance de cinéma. Que demande le peuple de plus que ça ? Sa oussi bann kamarad konseye pa fouti fer. Le champ des possibles est bien plus vaste dans une ville que dans un shopping mall… encore faut-il avoir des idées, et un soupçon d’imagination. Sinon bonjour les villes sans âme où le citadin s’emmerde comme un rat mort.
Et moi qui ai cru qu’une ville était un espace de vie. Un lieu correctement aménagé où l’on se sentirait heureux. J’ignore combien de citadins sont heureux en ville. Et si les gars des shopping malls s’occupaient de faire ressusciter les centres-villes ? Cela nous éviterait ces conseillers pas toujours de bon conseil.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -