TERRE-ROUGE/VERDUN : Des expropriés réclament une réévaluation de leurs terrains

Ils sont remontés contre un haut cadre du Valuation Office. D’une part, depuis 2011, des expropriés de Petit Camp, Highlands, ont été contraints de céder leurs terrains pour la construction de l’autoroute Terre-Rouge/Verdun, mais n’ont pas été payés à ce jour. D’autre part, ils ne comprennent pas « l’énorme différence » dans l’évaluation des terrains voisins, alors que tous avaient été achetés au même prix. Ils ont adressé cette semaine une nouvelle lettre à la direction du Valuation Office en vue d’un nouvel exercice. Ces habitants de Petit Camp, Highlands, mettent également en garde ceux concernés par le tracé du Metro Express, qui pourraient se retrouver dans la même situation qu’eux.
« Comment se fait-il que sur un même terrain, des portions ont été évaluées à Rs 6 millions, d’autres à Rs 2,5 millions et pour nous, à Rs 600 000 ? » Ce sont des questions que se posent ces habitants de Highlands qui attendent « justice » depuis six ans. Contraints de concéder leurs terrains agricoles sous le Compulsory Land Acquisition pour la construction de la route Terre-Rouge/Verdun, ils ont entrepris de multiples démarches pour remédier à leurs problèmes.
L’une d’eux, Baruth Boodhoo (72 ans), a même engagé une affaire en Cour Suprême. Son fils, Rajess, témoigne : « Nous avons acheté ce terrain il y a trente ans de cela. Nous avons tous acheté au même prix. Comment se fait-il aujourd’hui, lorsque le gouvernement vient nous obliger de céder notre terrain, que le prix diffère entre les différentes portions ? »
Ce dernier ajoute qu’en sus des multiples démarches que sa mère et lui ont dû entreprendre et des frais dus aux avocats, ils n’ont pas de revenus vu qu’ils n’ont plus de terrain pour planter. Il en appelle ainsi aux autorités pour qu’elles trouvent une solution à leur cas une fois pour toutes. Baruth Boodhoo a même adressé une lettre au Premier ministre pour dénoncer le fait qu’on refuse de lui payer une somme intérimaire, comme recommandé par la cour, en attendant qu’une solution soit trouvée. Elle émet des critiques également à l’encontre un haut cadre du Valuation Office, qui serait derrière tous les terrains évalués à Rs 600 000, tandis que ses collègues qui ont travaillé sur d’autres terrains dans la même localité ont procédé à des évaluations de montants nettement supérieurs.
Anandlall Fowdar se retrouve dans la même situation. Comme Baruth Boodhoo, il se dit bouleversé par cette situation qui dure depuis six ans et a écrit aux autorités pour réclamer une réévaluation de son terrain. Anandlall Fowdar demande également une enquête pour savoir comment cet exercice a été fait à Petit Camp, vu l’énorme différence dans le prix des terrains. Son fils, Mohun, se réfère à un cas à Triolet, où le ministère des Terres et du Logement avait ordonné une enquête en juillet 2015. Dans le cadre de l’agrandissement du collège d’État de Triolet, l’ancien gouvernement avait acquis des terrains dans la localité. Alors que le lopin appartenant à trois propriétaires avait été évalué entre Rs 100 000 et Rs 300 000, le quatrième, qui travaillait au Prime Minister’s Office, avait, lui, obtenu Rs 7 millions. Les habitants de Highlands se demandent dont, pourquoi il n’y a pas eu d’enquête dans leur cas.
Qui plus est, souligne Mohun Fowdar, non loin de leur terrain, le Sugar Investment Trust (SIT) avait un projet résidentiel entre Rs 8 millions et Rs 20 M l’arpent. Qui plus est, il n’y a pas longtemps, le potentiel de « nouvelle ville » de Highlands avait été mis en valeur avec le projet Heritage City. « Comment se fait-il que pour ces projets la région a de la valeur alors que nos terrains sont, eux, évalués à Rs 600 000 ? », se demandent les habitants.
Ces derniers réfutent également le fait que la personne qui avait évalué le terrain a mis en exergue le fait qu’il n’y a pas d’accès sur place. « C’est totalement faux. Comment faisions-nous pour aller au champ auparavant. C’est quand on a fait la nouvelle route que le terrain a été enclavé. » Ces habitants font également ressortir que l’affaire avait été portée devant la National Human Rights Commission qui a sommé le gouvernement de procéder à un paiement intérimaire. « Mais malgré cela, rien. Dans le cas de Mme Boodhoo, on avance qu’on attend un avis du State Law Office. Que faisons-nous entre-temps ? »
Ces habitants n’hésitent pas à dire : « Nos sacrifices ont aidé à décongestionner le pays. Maintenant il faut qu’on soit compensé à la hauteur de ce sacrifice. Nous réclamons une enquête et des sanctions s’il le faut dans cette affaire. » Ils réclament également des calculs scientifiques standards dans ce genre d’exercice afin d’éviter de causer des situations semblables et de semer la zizanie entre voisins. Et de mettre également en garde ceux concernés par le tracé du métro léger et les invitent à faire très attention : « Allez-vous céder vos terrains pour dipin-diber ? » Ces habitants de Highlands invitent également la présidente de la République à s’intéresser à leur cas; « C’est son devoir de s’intéresser à ce qui se passe dans son pays. » De même, ils sont d’avis que le public doit être au courant de ce « scandale de la compensation » car on ne sait qui peut être concerné demain.

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