Textile : craintes de licenciement et de délocalisation

  • Un important groupe de textile, opérant dans le Nord, fait face à des difficultés avec des retards dans le paiement des salaires des employés

Les employés d’un grand groupe de textile situé dans le nord perçoivent leurs salaires en retard depuis quelques mois. La crainte de licenciements se fait de plus en plus persistante, particulièrement avec l’application du salaire minimum, qui aura des répercussions sur le coût de la production. Des délocalisations sont aussi à craindre, affirment des syndicalistes proches du secteur.

- Publicité -

Après l’épisode Texto Ltée, qui a laissé 400 travailleurs sur le pavé en décembre dernier, les craintes de licenciements dans le secteur textile sont de nouveau d’actualité en ce début d’année. Dans certaines usines, les commandes sont à la baisse et le salaire est irrégulier. C’est le cas notamment dans un grand groupe situé dans le nord, où les employés obtiennent leur paie en retard depuis quelque temps. Le syndicaliste Feyzal Ally Beegum dit avoir déjà abordé la question avec les autorités concernées, qui ne se veulent pas alarmistes pour autant.

Avec l’application du salaire minimum à partir de ce mois, les craintes de délocalisation vers des pays où la main-d’œuvre est moins chère demeu- rent une autre préoccupation. Des pays comme le Vietnam, Madagascar ou le Bangladesh sont en effet déjà très prisés. « Nous avons encore 42 000 personnes travaillant dans le secteur textile à Maurice. Il ne faut pas prendre ces risques à la légère. Il faut agir avant la fermeture des grosses boîtes. »

Feyzal Ally Beegun a discuté de la question avec le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, en début d’année. « Il m’a dit qu’il allait revenir vers moi mais j’attends toujours. » Pour le syndicaliste, on ne peut plus se contenter du “Workfare Programme” pour régler les problèmes de licenciements. « La seule solution qu’on a pour toutes les fermetures d’usine est de mettre les Mauriciens sur le “Work-fare Programme” et de redéployer les expatriés dans d’autres usines. Comment de temps va-t-on continuer ainsi ? Il faut voir le problème à sa source. »

Par ailleurs, la visite du ministre bangladais des Expatriés pour la signature d’un nouveau Memo- randum of Understanding (MoU) avec Maurice récemment irrite certains syndicalistes. Ils regrettent que le ministère du Travail n’aient pas eu l’occasion d’évoquer les conditions dans lesquelles travaillent les ouvriers bangladais à Maurice. Atma Shanto fustige le ministre du Travail, Soodesh Callichurn, sur son choix d’emmener son homologue bangladais visiter l’usine Firemount de La Tour Koenig. « Il y a actuellement une plainte contre cette usine en Cour industrielle. En y emmenant son homologue bangladais, le ministre s’est rangé du côté du patron, et non du côté des travailleurs. »

Il se demande également pourquoi le ministre n’a pas évoqué la situation des 13 anciens ouvriers bangladais de Texto Ltée, toujours en attente d’un billet d’avion pour rentrer chez eux après la fermeture de l’usine. « Ceux-ci vivent dans des conditions précaires. » Il déplore également que la notion de « welfare » pour les expatriés se limitent à « une sortie à la mer par an ». Il souhaite que le MoU avec le Bangladesh soit rendu public.

De son côté, Feyzal Ally Beegum souhaite, lui, que les autorités respectent leurs engagements en ce qu’il s’agit d’en finir avec les agents recruteurs. « De même, il faut arrêter la déportation arbitraire des ouvriers étrangers. Au lieu de les garder dans une caserne de la SMF, on aurait dû avoir une maison d’accueil pour les travailleurs étrangers en difficultés. Il y va de l’image du pays. »

Il ajoute que lorsque des travailleurs étrangers doivent quitter le pays, le ministère doit s’assurer que la compagnie pour laquelle ils travaillent ne leur doit pas d’argent. « Dans le cas de Jin-Yu, à Goodlands, les travailleurs allaient re-partir avec Rs 10 000 alors que la compagnie leur de- vait Rs 30 000. »

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -