THABOR—LE CARDINAL PIAT AUX JEUNES: « Pena boner dan ladrog »

Lors de la dernière “Marche des vocations” organisée par le diocèse de Port-Louis, le cardinal Piat a laissé transparaître une profonde tristesse et inquiétude s’agissant du sort des jeunes pris dans l’engrenage de la drogue et de la souffrance de leurs parents. Colère aussi du chef de l’Église catholique vis-à-vis de ces « vendeurs de rêves et de plaisirs trompeurs ». Le cardinal, une fois de plus, appelle tous les Mauriciens à témoigner leur compassion envers ces jeunes qui veulent s’en sortir et envers leurs parents, qui ont besoin d’un soutien.
Le cardinal Piat, qui avait ralenti le rythme de travail  et ses sorties publiques pendant plusieurs semaines, sur conseils de ses médecins en raison d’une « grosse fatigue », a repris donc ses activités. La “Marche des vocations” étant un rendez-vous annuel important au calendrier du diocèse de Port-Louis, lequel est particulièrement destiné aux jeunes, le chef de l’Église catholique n’a pas voulu rater cet événement. Dans son homélie, le cardinal Piat s’est appesanti sur la situation de nombreux jeunes « partis à la recherche du bonheur mais qui, en fin de compte, ressemblent à des brebis égarées et fatiguées ». Il a eu le ton dur  envers ces personnes qui leur proposent des « rêves trompeurs » et leur font miroiter de l’argent facile.  « Ena dimoun pe dir zot : “ki boner to pe rode ? Ramas boukou kas, trase, fer koripsion, koz menti, tricher, kraz lezot dimoun, pourvi to gagne kas. Ena bokou plezir aster, al rod to plezir, amiz toi bien !”. Ala seki bann dimoun malhonet pe propoz nou bann zenes », dit-il. C’est ainsi, a poursuivi le cardinal Piat, que des jeunes se sont « laissé entraîner dans l’alcool, la drogue, la pornographie et toutes sortes d’expériences sexuelles ». À partir de témoignages des travailleurs sociaux, a dit l’évêque de Port-Louis, et d’après son propre constat, il y a une « profonde détresse et souffrance » chez ces jeunes, qui ont été « happés par  la drogue et d’autres expériences malheureuses ».
« Derrière l’apparence, la façade extérieure, il y a des jeunes qui sont tristes, harassés, exténués… Au bout du compte, ils n’arrivent plus à décrocher du bonheur auquel ils aspiraient. Ils n’ont ni joie, ni paix, ni sécurité. » Le cardinal Piat a de fait insisté sur l’importance de l’entraide, sur la notion du « service gratuit » envers les personnes qui souffrent et qui ont besoin d’urgence d’être soutenues dans leurs efforts pour se remettre debout. « Ce qui rendra heureuse une personne, c’est le service gratuit. » Tout comme, a dit le cardinal Piat, « Jesus a eu de la compassion envers la foule de son époque, qui était comme des brebis égarées et sans berger », de la même manière, « nous sommes tous appelés à faire preuve de compassion envers les uns et les autres ». Et aux jeunes qui veulent être heureux, le cardinal Piat les prévient : « Pena boner dan ladrog, ena zis soufrans. Ce n’est pas une vie luxueuse, faite de belles voitures, de belles demeures et de portables qui rendront une personne heureuse. » Le cardinal leur propose à la place ceci : « Pour être heureux, vivez une vie dans la simplicité. Ayez une vie de partage et de solidarité. Na pa rod grander, pa fer vantar ! »
Cette dernière édition de la marche des vocations avait pour thème “Venez à moi… Mettez-vous à mon école”, puisé de  l’évangile de Saint-Mathieu. Contrairement aux années précédentes, la marche de dimanche dernier n’a pas attiré de grosse foule dans les jardins du Thabor. 

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