THIERRY ANTINORI, EVP and Chief Commercial Officer d’Emirates : « Pas de participation financière dans les compagnies aériennes »

Emirates et Air Mauritius ont renouvelé hier pour une durée de 10 ans leur accord portant sur le partage de code. L’accord va cette fois au-delà de Dubaï pour inclure des pays comme la Chine, l’Égypte, l’Italie, le Pakistan, l’Arabie Saoudite et le Sri Lanka. Les passagers d’Emirates pourront également bénéficier des connexions d’Air Mauritius avec les pays de la région dont Madagascar, La Réunion et d’autres destinations.
En plus de l’accord sur le partage de code, un accord a également été signé entre Emirates et la MTPA portant sur la promotion de Maurice dans des marchés clefs. L’accord a été paraphé par Orhan Abbas, Senior Vice-President, commercial operations d’Emirates et Karl Mootoosamy, directeur de la MTPA. L’EVP et Chief Commercial Officer d’Emirates Thierry Antinori a, dans son intervention prononcée à cette occasion, rendu hommage au ministre du Tourisme Michael Sik Yuen pour ses efforts en matière de promotion notamment dans les salons internationaux. Le CEO d’Air Mauritius André Viljoen s’est, pour sa part, réjoui de la possibilité pour Air Mauritius de couvrir une plus large variété de destinations grâce au nouvel accord entre les deux compagnies aériennes. Thierry Antinori a répondu à quelques questions du Mauricien à l’issue de la cérémonie d’hier.
Vous parlez de nouvelle ère de coopération entre Emirates et Air Mauritius. Comment cela se traduit-il dans le concret ?
Aujourd’hui on est partenaire avec Air Mauritius sur l’axe Dubaï/Maurice. Et là on va ajouter une quinzaine de vols en partage de code sur une quinzaine de nouvelles destinations dans de nouveaux pays et cela nous permettra de transporter plus de passagers.
Le partage de code s’applique non seulement pour des pays desservis par Emirates mais aussi pour Air Mauritius dans la région…
Cela nous permet de continuer à transporter certains passagers des régions et dans des escales où Emirates n’ira jamais parce qu’on n’a pas des avions pour cela. On est ravis de pouvoir profiter du développement de Maurice comme un hub régional. Des passagers venant de différentes parties d’Europe et d’Asie peuvent se rendre dans les îles autour de Maurice en passant par Dubaï et Maurice en utilisant Emirates Airlines et Air Mauritius alors qu’auparavant ils utilisaient d’autres courriers. C’est vraiment du business qu’on fait en commun et c’est important pour tout le monde et le client bénéficie d’une très bonne proposition. Si le client est satisfait c’est bon pour Air Mauritius et Emirates et par conséquent pour Maurice et Dubaï.
Peut-on dire que ce nouvel accord crée un véritable partenariat stratégique entre les deux compagnies aériennes ?
A Emirates on est très sélectifs en termes de stratégie. Pour les gros pays comme l’Angleterre on a treize vols par jour. Pour l’Allemagne on a neuf vols par jour. Tous les vols sont effectués par A 380 ou Boeing 777. Dans d’autres pays où on n’a pas le know how, pas la flotte adéquate, il est très important, de manière très sélective, de travailler avec certains partenaires. Air Mauritius est un partenaire qu’on connaît. On a confiance avec le management. On sait que la position géographique de Maurice et la qualité de l’hospitalité mauricienne font que l’île donne une bonne équation pour le client. C’est ce qui explique cet accord. Emirates est connue pour ce genre d’alliance. On ne conclut pas de partenariat avec de grosses compagnies parce que cela absorbe beaucoup de temps. Avec ce deal, comparable à celui qu’on a conclu avec Qantas, nous serons très complémentaires.
Cela permet également à Air Mauritius de réduire sa dépendance des pays européens…
Air Mauritius qui est une compagnie très flexible est tout à fait indépendante et souveraine pour décider de ses stratégies. Elle continuera à desservir des villes d’Europe en non stop. Elle pourra, également, utiliser Emirates pour toucher des villes européennes où elle ne pourra jamais aller. Je parle de villes comme Stockholm, Birmingham, Varsovie ou Lisbonne. Elle peut maintenant utiliser Emirates via Dubaï pour ce faire.
Entre 2002 et 2013 le partenariat Emirates/Air Mauritius a-t-il été une histoire d’amour ?
Ce n’est pas faux de dire cela. Dubaï et Maurice sont deux endroits dans le monde qui partagent des similitudes : la première, c’est la grande diversité des gens. À Maurice comme à Dubaï les gens viennent de différentes partie du monde et tout le monde se sent bien à la maison. Les deux destinations sont très dépendantes de l’hospitalité. À Dubaï 30 % du PIB viennent de l’aviation et du tourisme. La part de l’industrie touristique dans l’économie mauricienne est très élevée. On sait qu’il faut être près du client, c’est pourquoi on se sent bien.
Emirates participe donc à la stratégie mauricienne visant à faire de Maurice un hub régional ?
On contribue à la bonne stratégie d’Air Mauritius. On va contribuer dans la mesure de nos moyens à cette stratégie.
Tenant compte de l’importance de ce partenariat stratégique, peut-on imaginer Emirates participer au capital d’Air Mauritius ?
En général ce n’est pas notre stratégie de prendre des participations financières dans des compagnies aériennes. On préfère acheter des avions.
Comment l’avenir se présente-t-il ?
Au niveau mondial, il y a trois milliards de personnes qui prennent l’avion par an. D’ici 2030 ce sera six milliards. Dans cette partie du monde Dubaï Afrique et océan Indien le développement est supérieur à la moyenne. La croissance est intéressante. À notre niveau nous sommes très optimistes c’est la raison pour laquelle notre slogan est “Hello Tomorrow”. Ce qui indique que nous sommes orientés vers l’avenir.

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