Think Mauritius propose « 50 circonscriptions avec un élu chacune »

La proposition du groupe de réflexion s’inscrit dans une tentative d’éliminer le « communalisme » du système électoral Le débat sur la réforme électorale étant appelé à prendre de l’ampleur dans les jours à venir, des organisations citoyennes apportent leur contribution. Ainsi, lors d’un point de presse hier, le groupe de réflexion Think Mauritius propose de remplacer la formule de 20 circonscriptions à trois élus par 50 circonscriptions avec un élu chacune, ainsi que l’élimination du Best Loser System. Ainsi, il réclame la réduction du nombre de parlementaires et de ministres, soit seulement 15 ministres, ce qui permettait de faire des économies considérables avec moins de gaspillage de ressources.

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Les animateurs du groupe, notamment Faizal Jeerooburkhan et Pitch Venkatasawmy, soutiennent que le système à un élu sous le First Past the Post proposé réduirait le “communalisme”. « Dans un système à 50 circonscriptions avec un élu par circonscription, le “communalisme” perdra de son importance car les partisans de chaque parti politique voteront pour le candidat de leur parti, quelle que soit sa communauté. Statistiquement, toutes les communautés auront de fait la possibilité de faire élire des députés de leur communauté en nombre suffisant sans avoir recours au BLS, qui pourra donc être éliminé », soutiennent-ils.

Pour preuve, ils se réfèrent au système électoral de 40 circonscriptions à un élu, qui existait avant le présent système et qui avait fait élire des députés de toutes communautés en nombres adéquats. Etant le seul élu de sa circonscription, le député, selon la proposition de Think Mauritius, aurait à représenter tous les électeurs de sa circonscription. De ce fait, les électeurs ayant des problèmes devront aller voir leur député, et ce « qu’il soit de leur parti ou pas et qu’il soit de leur communauté ou pas », a avancé Pitch Venkatasawmy. De même, le groupe de réflexion propose l’introduction d’une dose de représentation proportionnelle, permettant de corriger le First Pass The Post pour donner une plus juste représentation des votes exprimés en termes d’élus au Parlement. « Nous sommes en faveur de 12 sièges qui seront alloués aux différents groupements politiques sur la base du nombre total des votes obtenus dans toutes les circonscriptions du pays. Chaque parti politique devra soumettre avant les élections une liste de 12 candidats parmi lesquels seront choisis les députés. Nous proposons que, pour se qualifier pour un de ces 12 sièges, un parti doive obtenir un minimum de 5% du nombre total de votes exprimés au niveau national », ont avancé les animateurs de Think Mauritius. 
En ce qui concerne les finances des partis politiques, Think Mauritius estime que l’Electoral Supervisory Commission n’a que le pouvoir de demander aux candidats de soumettre la liste de leurs dépenses pour la campagne, « mais sans vraiment pouvoir vérifier la véracité de ces soumissions ».

Selon les animateurs du groupe, l’ESC doit vérifier toutes les sources de revenus et les dépenses des partis. Les partis politiques doivent, selon eux, être dûment enregistrés auprès de l’Electoral Commission et du Registrar of Associations et leurs comptes audités.

Le groupe de réflexion suggère aussi que l’ESC soit aussi investi des pouvoirs lui permettant de sanctionner et, même, de disqualifier des candidats se servant des arguments à base communale, des propos racistes ou mensongers ou qui font des promesses d’emploi ou autres promesses qui sont contraires aux législations existantes ou qui font un usage des ressources de l’État pour leur campagne, par exemple les véhicules, les employés, les médias tels les radios et la télévision. Il faudrait, selon Think Mauritius, un code de conduite électoral sur le comportement des candidats pendant les élections aussi bien que pour les politiciens afin de développer une culture politique qui favoriserait l’intégrité, l’honnêteté, la compétence, la discipline, le patriotisme, la transparence, etc.

Dans la foulée, le groupe préconise également de bannir les « bases » des partis politiques et les oriflammes, qui sont sources de pollution. Think Mauritius réclame aussi une loi pour assurer la séparation entre les affaires religieuses et la politique du pays. Les politiciens doivent, selon le groupe de réflexion, s’abstenir de faire des discours politiques lors des cérémonies religieuses pendant la campagne électorale. Les animateurs de Think Mauritius réclament un débat national sur la question de réforme électorale, qui ne devrait être laissée seulement entre les mains des politiciens et encore moins des partis au pouvoir. Les propositions majeures pour une réforme selon les animateurs du groupe doivent faire l’objet d’un référendum national.

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