THOMAS CARRÈRE, instructeur à AtouRun : « Optimiser sa présence sur Facebook pour gagner la confiance »

L’arrivée massive des réseaux sociaux a révolutionné la structure des médias. Blogs, vidéocast, webcast, wiki, tous les moyens sont bons afin d’atteindre le consommateur. Le bouleversement des médias traditionnels a mené à la création d’AtouRun, un centre de formation en webmarketing à Maurice. Nous avons approché Thomas Carrère, instructeur du centre, afin qu’il nous donne son point de vue sur le webmarketing dans la stratégie des entreprises.
Présentez-nous AtouRUN…
AtouRUN est un nouvel organisme de formation, créé en 2013 à La Réunion, avec une antenne à Maurice. L’émergence relativement récente du webmarketing et son importance dans la stratégie des entreprises, ont mené à la création de ce centre de formation, unique à La Réunion et Maurice.
Quel est le feedback des Mauriciens par rapport à votre centre ?
L’intérêt est bien réel et les demandes de renseignements sont nombreuses, compte tenu du fait qu’il n’existe à ce jour aucun centre similaire qui propose des formations sur ce thème à ce niveau de compétence.
Les compagnies sont-elle réticentes à intégrer les réseaux sociaux dans leur stratégie ?
On ne compte plus aujourd’hui les exemples de cas réussis d’utilisation des réseaux sociaux dans un but professionnel. En France, plus de trois dirigeants d’une TPE/PME sur quatre privilégie les réseaux sociaux pour faire connaître son entreprise. Bien que certains dirigeants restent réticents, la grande majorité est consciente de l’enjeu. Pour citer un chiffre : rien que pour Facebook, il y a 1,2 milliard d’utilisateurs sur la planète…
Comment définirez-vous le web 2.0 ?
Pour faire simple, le web 2.0, c’est Internet à l’heure de la collaboration : réseaux sociaux, wikipedia, blogs… Les sites et plateformes sont des espaces dont le contenu est créé par les utilisateurs, et non plus les webmasters uniquement.
Quel est l’impact du web 2.0 sur le marketing et peut-on le qualifier d’atout ?
J’ai tendance à penser que ce n’est pas la manière de faire du marketing qui a changé, mais plutôt que les médias ont évolué. La publicité, les annuaires, les canaux de discussion, l’envoi de courriers… toutes ces techniques se sont adaptées aux nouvelles plateformes en ligne. Pour simplifier, Google a remplacé les annuaires, les pancartes publicitaires sont maintenant sur les sites Internet. Les réseaux sociaux ont apporté en plus des espaces de discussion privilégiée avec les internautes. Un mélange de SAV, de marketing et de commercial en somme.
Comment est-ce que le web 2.0 change le rapport entre l’annonceur et ses cibles ?
Le web 2.0 permet principalement d’affiner ses critères de publicité (par zone géographique, centres d’intérêts…) et surtout, de mesurer précisément les résultats. Autant on ne peut pas savoir qui a réellement vu une pancarte publicitaire dans la rue, autant on peut mesurer exactement combien de personnes ont cliqué sur une bannière publicitaire sur un site, et ce qu’ils ont fait après.
Les réseaux sociaux sont faits pour socialiser. Comment faire du marketing sur les réseaux sociaux sans empiéter sur la vie privée des gens ?
Les réseaux sociaux permettent une approche différente du marketing. Cela revient à faire venir le client à soi plutôt que d’aller le chercher et l’interrompre, au passage, dans ses activités. Les consommateurs sont aujourd’hui très sollicités par la publicité, et donc moins réactifs. Une présence efficace sur les réseaux sociaux permet à une marque de construire une relation durable avec l’internaute, en le mettant dans une relation de confiance, de partage. Le consommateur vient alors naturellement vers la marque et devient acteur, client voire ambassadeur des produits.
Quel est votre avis sur l’impact des réseaux sociaux sur le monde professionnel mauricien ?
A Maurice comme ailleurs, les réseaux sociaux transforment les comportements des internautes et leurs habitudes d’achat. Dans le secteur du tourisme notamment, qui est très important à Maurice, les internautes utilisent beaucoup les réseaux sociaux pour recueillir des avis de personnes de confiance avant de réserver un hôtel ou un restaurant. Avoir une présence maîtrisée et optimisée sur Facebook et consorts permet ainsi de franchir la barrière de la confiance et donc d’attirer des touristes.
Quels sont les risques à encourir avec les réseaux sociaux ?
Les deux principaux risques avec les réseaux sociaux sont les suivants. Le premier est tout simplement de ne pas y aller. Laisser le champ libre aux internautes et aux concurrents est le meilleur moyen pour avoir une mauvaise réputation, sans le droit de réponse. Le second risque est une communication mal maîtrisée : faux commentaires, orthographe douteuse, questions des fans ignorées… Autant de points importants qui peuvent rapidement ruiner une réputation. Quand on sait à quelle vitesse se propagent les informations et rumeurs sur les réseaux, mieux vaut qu’elles soient favorables aux marques !
De nos jours, avoir une présence sur les réseaux sociaux est une nécessité, mais à qui confier ses plateformes quand cela peut ternir la réputation d’une compagnie ?
Avec l’essor des réseaux sociaux et la gratuité des inscriptions et des publications, beaucoup d’entreprises continuent à confier l’animation des communautés à des stagiaires sans expérience ou à des personnes sans bagage marketing/communication. Il y a donc deux solutions pour les entreprises : soit former/recruter en interne, soit passer par un prestataire extérieur (agence, freelance…). Avoir quelqu’un en interne revient plus cher (charges, salaire) mais est rentable au long terme pour les entreprises plutôt importantes. En revanche, pour les petites et moyennes structures, mieux vaux passer par un prestataire externe.
Avoir beaucoup de “Likes” sur une page Facebook veut-il forcément dire que la compagnie a du succès ?
Évidemment non. Une page peut avoir 1 million de fans, si seulement 50 personnes cliquent sur le lien ramenant vers le site, cela n’est pas très utile. En revanche, une page avec 10 000 fans qui renvoie régulièrement 200 visiteurs vers le site est beaucoup plus importante. L’indicateur du succès, c’est l’interaction entre la page et les fans. Plus les fans participent (aiment, commentent, partagent…), plus les messages de la page auront de la portée et plus la réputation de la marque sera bonne.
Définissez la page Facebook par excellence ?
Une page Facebook “parfaite” pour une compagnie doit publier régulièrement, varier ses types de messages, proposer des contenus de qualité et des offres spécifiques, susciter le débat ou la discussion, répondre et surtout écouter ses fans. Bref, un travail important et quotidien qui ne s’improvise pas et doit être effectué par une ou plusieurs personnes qualifiées.

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