Tirs croisés : Le poids des femmes en politique

Lorsqu’il est question de femmes en politique, on ne manque pas de mettre en relief l’importante disparité entre celles-ci et les hommes au Parlement. Où en sont les Mauriciennes en politique justement ? Quel est leur poids une fois entrées à l’Assemblée nationale ?

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Rajni Lallah, du Muvman Liberasyon Fam (MLF), pose ainsi d’emblée la question : « Pourquoi faut-il plus de femmes au Parlement ? ». Pour elle, la structure existante fait que « même si vous alignez des femmes, cela n’aide pas vraiment ». Elle estime que beaucoup de femmes souhaitent être actives en politique mais « dans une structure plate, démocratique, où il y a une direction collégiale ». L’écart entre hommes et femmes est, dit-elle, « un des symptômes de notre société patriarcale ». Elle suggère ainsi une réforme pour démocratiser le système électoral et politique. Membre de Rezistans ek Alternativ, Dany Marie abonde un peu dans le même sens, estimant que les partis politiques « sont restés prisonniers de l’esprit patriarcal et machiste du passé », ce qui fait que quand ils alignent des femmes, « c’est davantage comme des vitrines ». Pour autant, elle ne néglige pas l’importance de la politique, reconnaissant que c’est « par ce moyen qu’on peut revendiquer et apporter des changements ».

Toutefois, précise-t-elle, « des changements structurels sont à apporter », ajoutant : « C’est quand le communalisme mourra que les femmes auront plus de valeur en politique. » De son côté, Neena Ramdenee, présidente de la Commission féminine du MP, nous livre une analyse empreinte d’espoir et d’optimisme. Elle ne voit pas dans les députées femmes des “pots de fleurs”. « Si elle est élue et qu’elle a le pouvoir des mandants derrière elle, pourquoi dirait-elle “oui” à tout ? ». Pour cette ancienne pharmacienne, qui a fait carrière à l’étranger, « quand la femme sera plus présente dans le paysage politique du pays, on avancera plus vite ». Les valeurs les plus importantes dans la politique, à son avis, sont « la discipline et l’intégrité ».

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Rajni Lallah (MLF) : « Pourquoi faut-il plus de femmes au Parlement ? »

Malgré les progrès au niveau de l’égalité des genres, la politique demeure le domaine des hommes. Sur 69 députés à Maurice, seuls huit sont des femmes, dont trois ministres. On est loin des 50% de femmes au Parlement ainsi que préconisé par la SADC. Pourquoi cet écart persiste-t-il ?

D’abord, il importe de voir pourquoi il faut plus de femmes au Parlement. Est-ce pour représenter la voix des femmes, pour leur émancipation ? Dans ce cas, la question n’est pas tant la quantité d’hommes ou de femmes au Parlement. Deuxièmement, quand nous analysons le nombre de députés femmes par rapport aux députés hommes, nous voyons une structure patriarcale, une structure politique où les ministres ont bien moins de pouvoir que le Premier ministre. Dans les partis politiques traditionnels, il existe une structure patriarcale où ce sont des leaders hommes qui décident tout en haut. Ensuite, il y a leurs lieutenants et leur fan-club. On voit toute de suite qu’il n’y a pas de démocratie dans ces partis. Ces structures patriarcales se fient aussi sur les lobbies communaux et ceux du monde du business, et ne peuvent normalement pas représenter des femmes. Donc, ce débalancement est un des symptômes de notre société patriarcale et, à chaque fois qu’il y a des débats, ces partis disent qu’il faut une loi pour aligner plus de femmes candidates. Il y a beaucoup de femmes qui veulent être actives en politique si tout est fait dans une structure plate, c’est-à-dire démocratique, où il y a une direction collégiale où le programme du parti est élaboré par toute l’instance, ses branches et régionales. C’est ainsi qu’on augmentera la participation des femmes mais aussi d’hommes qui n’ont pas de pouvoir.

Cet écart tient donc de la volonté des partis ?
C’est un symptôme des partis avec une structure traditionnelle qui fait que même si vous alignez des femmes, cela n’aide pas vraiment. Par exemple, l’ex-présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, et la Speaker Maya Hanoomanjee. Il ne suffit pas de simplement mettre une femme dans cette structure telle qu’elle l’est. Une fois vous les y introduisez, elles agissent comme des hommes, car elles sont récupérées par le système patriarcal et deviennent des sortes d’hommes honoraires.

Peut-on dire que les femmes sont des électrices et candidates au même titre que les hommes à Maurice ?
Souvent, on trouve un grand clan dans une circonscription où un oncle ou un père dira qu’il a tant de votes et marchandera ces votes. Il sait que ses enfants et autres proches sont acquis. Ce n’est pas un système politique qui part d’un débat sur une question qui concerne ceux qui vont en débattre et voter pour cette question. Dans une démocratie, il y a un débat, et ensuite il y a le vote. Or, nous avons un système qui atomise les gens. Il y a une déconnexion entre ce à quoi les femmes sont confrontées dans la vie de tous les jours et ce qui se passe au Parlement et aux élections. Il y a des sujets importants qui concernent vraiment les femmes, comme le travail stable, surtout dans un contexte de crise économique, ou encore la possibilité pour des femmes d’être chefs de famille, d’élever leurs enfants, etc. L’indépendance économique des femmes est un des facteurs qui a augmenté la force des femmes durant les dernières années.

Vous parlez de déconnexion entre la situation des femmes et ce qui se passe au Parlement. Plus de femmes députées n’est donc pas synonyme d’avancement des femmes ?
Je ne pense pas que vous deviez être candidate pour contribuer à l’avancement des femmes. S’il y a une structure patriarcale, quel changement y aura-t-il ? Tout tient sur un système où le député n’a que peu de pouvoir et ne peut mettre des choses à l’agenda. Il faut une réforme électorale qui démocratise le système électoral et politique. Les citoyens devraient avoir le droit de révoquer un député.
Dans beaucoup de pays, c’est ainsi que cela se passe. Les citoyens peuvent décider de la révocation d’un député par une pétition électorale si ce dernier a failli à ses engagements. Cela constitue une pression sur les députés pour qu’ils représentent les personnes qui ont voté pour eux. Par ailleurs, ce sont les députés qui devraient élire le Premier ministre.

Certains voient dans la politique des personnes qui ne recherchent que leur intérêt personnel. Que vous inspire la politique aujourd’hui ?
Nous venons d’obtenir le jugement de la Cour internationale de Justice dans l’affaire des Chagos. Cela a été une longue lutte depuis l’indépendance avec la participation de bien des femmes à Maurice. Moi, j’ai milité au sein de Lalit pour cette cause depuis 1998. Finalement, nous avons obtenu une victoire. Si un mouvement politique n’avait pas mis cela à l’agenda en dehors du Parlement depuis toutes ces années, on n’aurait pas atteint cette victoire. La leçon : ne pas attendre que la classe politique apporte des changements.

Quelle est la contribution de Lalit dans l’avancement des femmes en politique ?
A Lalit, nous avons une structure plate et un programme de libération des femmes. Les questions dont nous traitons sont liées aux femmes et à ceux se trouvant au bas de cette pyramide patriarcale. La forme que prend notre mouvement est bien plus facile pour les femmes de participer.

Allez-vous poser votre candidature pour les prochaines élections ?
D’abord, il nous faudra débattre sur l’utilité ou pas de poser sa candidature. Il faut voir quels sont les enjeux de ces élections. On n’en a pas discuté encore.

Si vous étiez élue, comment compteriez-vous travailler pour l’avancement des femmes ? Vous disiez qu’un député a peu de pouvoir…
Dans un parti comme Lalit, n’importe quel élu représentera la voix de cette mobilisation en dehors du Parlement. C’est un peu comme le jugement de la CIJ, qui n’est pas “binding” mais qui a un effet immense. Ou plus clairement, un peu comme quand le MMM était rentré au Parlement. Ceux qui ont connu cette époque disent que le MMM était plus fort dans les années 70 lorsqu’il n’avait qu’un député au Parlement. C’était toute la force du parti de l’extérieur du Parlement que le député représentait et dont il faisait écho…

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Dany Marie (Rezistans ek Alternativ) : « Des changements structurels à apporter pour l’avancement des femmes »

Malgré les progrès au niveau de l’égalité des genres, la politique demeure le domaine des hommes. Sur 69 députés à Maurice, seuls huit sont des femmes, dont trois ministres. On est loin des 50% de femmes au Parlement ainsi que préconisé par la SADC. Pourquoi cet écart persiste-t-il ?
Maurice est une société de paradoxe. Aujourd’hui, il y a plus de femmes qui travaillent. Sur chaque 100 hommes, 75,9% travaillent, alors que chez les femmes, c’est 85,2%. Au niveau de l’éducation, le taux est plus fort chez les filles. Mais les partis sont restés prisonniers de l’esprit patriarcal et machiste du passé. Les femmes subissent des discriminations structurelles. Elles touchent 50% moins que les hommes en termes de salaire. Les femmes sont moins représentées au niveau des instances de pouvoir. Donc, la politique traditionnelle et ses partis, depuis 1982, prônent une même politique libérale et capitaliste. Les partis traditionnels ne pratiquent pas une politique basée sur un projet de société, mais c’est à qui veut montrer qu’il est meilleur que l’autre. Ce qui donne une forme de machisme. Quand on voit comment certains députés agissent au Parlement et lors des meetings, c’est une vraie honte pour le pays. Cela répugne les femmes à tout engagement politique. C’est pour cela que chez Rezistans ek Alternativ, on propose des changements de fond, dont plus de pouvoir et de droits aux femmes. Ce qui encouragera plus de femmes à aller en politique.
Il y a aussi des lobbies communalo-religieux avec des mainmises sur les candidats. Rezistans ek Alternativ, justement, a questionné la réforme électorale en demandant un approfondissement de la démocratie. Pour nous, c’est quand le communalisme mourra que les femmes auront plus de valeur en politique. D’autre part, il y a le lobby capitaliste qui finance les partis traditionnels. Ces groupes sont dominés par des hommes. À travers l’histoire, la femme a joué un grand rôle dans l’émancipation socio-économique et politique du pays. Mais jusqu’ici, c’est resté invisible. D’ailleurs la première femme à s’être battue pour l’émancipation à Maurice était Anna de Bengal. Ses amies et elle s’étaient engagées dans un acte de rébellion en brûlant la caserne des Hollandais. Vers 1948, il y a eu des demandes de femmes pour le droit de vote. Dans les années 70, les filles ont participé à la manif estudiantine pour demander l’éducation gratuite. Il y a eu la grève des femmes dans l’affaire des Chagos. Il y a des combats au droit au logement par des femmes. Aujourd’hui, des femmes sont actives autour de la question écologique, sur la question de l’accès aux plages… Ce sont des femmes qui, à deux reprises, à Pomponette, ont détruit le barrage suite à l’accaparement de nos plages.

Est-ce que cet écart vient aussi de la volonté des partis ?
Oui. Les partis traditionnels, qui fonctionnent dans un système patriarcal et machiste, ne sont pas démocratiques. Souvent, on voit des “one-man-show”, des dynasties, “family show”, etc. Rezistans ek Alternativ est peut-être le parti qui détient le plus de porte-parole, soit 15-20. À chaque conférence de presse, ce n’est pas toujours la même personne qui parle, ce qui encourage nombre de femmes à intégrer le parti. Les partis traditionnels n’engagent pas de réflexion sérieuse sur l’avancement des femmes. Ils passent leur temps à réfléchir sur l’alliance qu’ils peuvent “kase ranze”. Et quand ils alignent des femmes, c’est davantage comme dans des vitrines. Après les élections, elles sont traitées comme des déchets. Il y a aussi un nouveau type de femmes qui rejoint la politique et qui fait pire que les hommes en termes d’enrichissement facile.

Plus de femmes au Parlement signifie-t-il qu’elles peuvent militer pour l’avancement des femmes ?
Avant tout, il faut une bonne réforme électorale sur le financement des partis politique, sur l’élimination du communalisme. Seulement alors il y aura des femmes au Parlement pour arrêter tout le machisme qui y règne. Les femmes ont des capacités et sensibilités particulières. Dans nombre de pays où les députées femmes ont augmenté, le pouvoir et les droits des femmes sont arrivés. L’un dépend de l’autre. Mais si nous restons dans le système machiste où les riches sont favorisés, etc. , cela ne changera rien. On a alors des personnes comme Thatcher, Merkel, Marine Lepen…

Certains voient dans la politique des personnes qui ne recherchent que leur intérêt personnel. Que vous inspire la politique aujourd’hui ?
La politique traditionnelle est devenue une pourriture symbolisée par la corruption impliquant hommes et femmes. Je suis une activiste politique qui milite depuis plus de 20 ans. Je suis engagée au niveau de Rezistans ek Alternativ, de la GWF et de Cares. Je crois dans une société moderne pour mes enfants et les enfants du futur. Je suis convaincue que le fait que je dise non et que je fasse entendre ma voix me permet de faire avancer la société. Je n’ai aucun intérêt personnel. Pour moi, la politique est importante car c’est à travers ce moyen qu’on peut revendiquer et apporter des changements. Et aujourd’hui, un changement en profondeur est important.

Si vous étiez élue, comment comptez-vous travailler pour l’avancement des femmes ?
D’abord, il y a des changements structurels qu’il faudrait apporter pour qu’il y ait de l’avancement pour les femmes. La violence envers les femmes augmente et, la première chose, c’est de savoir quelles sont les causes. Il y a des femmes qui ont des revenus très bas. Il y a donc plusieurs choses à étudier. Les femmes font beaucoup de travail “invisibles” qui n’est pas rémunéré, comme de s’occuper des enfants, des aînés, de s’occuper de la maison. Il est donc important de rendre hommage aux femmes pour ces “travaux invisibles”. Il faut rendre visible ce qui est invisible. Tout cela pourra se faire en dehors de la structure traditionnelle pourrie.

Selon la Banque mondiale, seuls six pays accordent actuellement des droits égaux aux femmes et aux hommes. Un commentaire ?
Le problème central à Maurice, c’est que les femmes subissent une discrimination structurelle. La paie moyenne des femmes est en général 50% moins élevée que celle des hommes. Par ailleurs, les avancées socio-économiques n’ont pas apporté plus de pouvoir aux femmes dans des instances décisionnelles, surtout en politique.

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Neena Ramdenee (MP) : « Quand la femme sera plus présente dans le paysage politique, on avancera plus vite »

Malgré les progrès au niveau de l’égalité des genres, la politique demeure le domaine des hommes. Sur 69 députés à Maurice, seuls huit sont des femmes, dont trois ministres. On est loin des 50% de femmes au Parlement ainsi que préconisé par la SADC. Pourquoi cet écart persiste-t-il ?
Je pense que le problème demeure dans l’engagement des femmes. Elles ne s’engagent pas, non parce qu’elles ne veulent pas – dans les pays africains, il y a beaucoup de femmes au Parlement –, mais je me pose la question sur la manière dont les garçons sont élevés dès leur plus jeune âge. Les filles ne sont pas suffisamment valorisées. C’est dommage car les filles font très bien à l’école et au collège. On ne comprend pas comment, à un certain moment, elles disparaissent. Elles travaillent mais très peu font de grandes études. Quelques-unes émergent mais on ne valorise pas suffisamment les filles à Maurice.

Cet écart n’est-il pas pour vous une question de volonté des partis ?
Pas du tout. Je pense que les partis veulent avoir des femmes, mais comme toujours, il faut que ce soit une loi officielle. Le MP demande depuis assez longtemps à ce qu’une loi donnant un quota – c’est vrai que c’est un terme un peu négatif –, mais c’est un minimum et il faut bien commencer quelque part. Même si on met 30 à 33%, cela peut arriver à 40-50% si on donne leur chance aux femmes. Il faut une loi pour un minimum de 30-33% au niveau de l’Assemblée, comme on le fait d’ailleurs au niveau des conseils municipaux.

Pour Lalit, une femme au Parlement dans une structure patriarcale, où les hommes décident tout en haut, n’aide pas vraiment…
On a une démocratie. Il faut que certains décident. Le Premier ministre est là avec sa majorité. Si la femme est assez percutante dans ses arguments et arrive à faire passer le message qu’elle veut faire passer, pourquoi serait-ce différent des hommes ? On cherche l’égalité et, après, on met des barrières. Si elle est élue et qu’elle a cette envie de faire quelque chose pour le pays, elle peut participer pleinement au “decision making”. S’il y a des points positifs, on doit pouvoir les prendre. La femme ne va pas faire “pot de fleur”. Si elle est élue et qu’elle a le pouvoir des mandants derrière elle, pourquoi devrait-elle dire « oui » à tout ? Il y a des hommes qui sont comme ça aussi…

Peut-on dire que les femmes sont des électrices et candidates au même titre que les hommes à Maurice ?
Elles ont peut-être l’influence de la famille pour dire qu’il faut voter pour telle personne. Mais je connais beaucoup de femmes qui votent en exprimant ce qu’elles veulent voter. On peut aussi avoir une femme qui influence son mari… Donc, elles sont libres de voter comme elles veulent, mais s’il y a des arguments forts qui peuvent les influencer, ça passe. Sinon, cela ne passe pas. Elles sont aussi, je pense, éligibles au même titre. Il faut prendre des femmes de valeur, qui ont des compétences. Mais le grand problème à Maurice est l’engagement. Elles ne veulent pas s’engager parce que le parcours est difficile. Elles doivent lutter bien plus. Elles ont parfois peur, se disant que la politique, c’est sale. Ce n’est pas vrai. À un moment donné, quand il y aura plus de femmes, cela s’assainira.

Certains voient dans la politique des personnes qui ne recherchent que leur intérêt personnel. Que vous inspire la politique aujourd’hui ?
Moi, je trouve que c’est un engagement noble. Si on aime les gens, on comprend leur problème et on sert d’intermédiaire pour résoudre leur problème. C’est la raison d’être du politicien. Si le politicien a compris ce que les femmes veulent pour le progrès de leurs enfants, leur famille, qu’il est la personne qui véhicule les soucis et les problèmes avec ceux au pouvoir, il a tout compris à la politique. Il faut constituer une équipe, travailler dessus et rendre les gens heureux. Il ne faut surtout pas mettre son intérêt personnel avant ! Moi, je ne me suis engagée que tard parce que j’ai accompli mon rôle de femme, de mère, de grand-mère. J’ai réussi ma carrière de pharmacienne à l’étranger. J’ai réussi dans tout ce que je voulais faire et je me suis rendu compte que je n’avais que 50 ans. Je suis donc revenue à Maurice, j’ai fait du social pour connaître mieux mon pays. Après avoir compris la souffrance des gens, je me suis engagée. Maintenant, si je suis capable d’arriver au plus haut point, je peux rendre service à tous ceux que j’ai vus en souffrance.

Pensez-vous que les femmes peuvent apporter quelque chose de différent en politique, faire avancer la cause féminine, faire reculer la corruption ?
Complètement, mais pas que ces deux points. La cause féminine appartient aussi aux hommes parce que les problèmes des femmes sont les problèmes des hommes en général. On dit, dans un couple, que les deux vont travailler pour mettre tout ensemble. La femme s’engage donc à participer à l’égal de l’homme selon ses capacités et ses diplômes. Faire avancer la cause féminine, c’est autant faire avancer l’homme. Maintenant, les hommes participent autant dans les foyers. Ils cuisinent. Quant à la corruption, la femme a peut-être plus la tête sur les épaules. Mais la corruption, c’est autant la personne qui corrompt que le corrompu. Donc, si c’est une femme qui corrompt l’homme, ou vice versa… Il n’y a pas de sexe.
Je trouve que la femme a peut-être plus d’intégrité car elle connaît plus la valeur de l’argent bien gagné. Mais je ne mets pas ma main au feu. Les valeurs les plus importantes dans la politique, ce sont la discipline et l’intégrité. Si on arrive à le faire, on avancera très vite. Quand la femme sera plus présente dans le paysage politique du pays, on avancera plus vite. À Maurice, il n’y a pas de “role model”. La moralité est rare dans la politique. Il faut absolument que tous les politiciens s’engagent à ramener la moralité. Si on ramène la moralité, tout ira mieux.

Selon la Banque mondiale, seuls six pays (le Danemark, la France, la Lettonie, le Luxembourg, la Suède et la Belgique) accordent actuellement des droits égaux aux femmes et aux hommes…
Qu’est-ce que cela aurait été bien que Maurice en fasse partie ! Je pense qu’on est sur la bonne voie. Je suis consciente que Maurice a un niveau d’éducation bien établi et qu’on se dirige vers l’égalité. L’espoir est permis.

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