Toile de Fond : des indicateurs aux signaux mitigés

Le budget 2018/19 est présenté avec pour toile de fond une économie mondiale en redressement et un taux de croissance 2018 estimé à 3,9% par le Fonds monétaire international (édition d’avril 2018 des « Perspectives de l’économie mondiale ») alors qu’au plan local, la croissance attendue pour cette année (autour de 3,9%) devrait être plus élevée que celle enregistrée en 2017 (3,5% aux prix de base).

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Cependant, la préoccupation demeure quant à l’évolution d’autres indicateurs macroéconomiques, tels l’inflation et la dette publique, et également la performance des entreprises à l’exportation.

La croissance mondiale, qui s’était déjà renforcée en 2017 à 3,8% avec un rebond du commerce global et tirée par une reprise des investissements dans les économies avancées, pourrait en 2018 atteindre un taux de 3,9% et se maintenir à ce niveau en 2019. Pour le FMI, une telle performance serait soutenue par un sentiment favorable des marchés, des conditions financières accommodantes, des politiques fiscales expansionnistes aux États-Unis, une reprise des prix des matières premières, entre autres.

À la Banque de Maurice, on anticipe une croissance de 2,5% dans les pays développés alors que les pays émergents et en développement pourraient réaliser un taux de 4,9% cette année.

Alors que Statistics Mauritius table sur une croissance de 3,9% de l’économie mauricienne en 2018, la BoM anticipe un taux légèrement plus élevé, soit 4%, une performance qui, selon les autorités bancaires, devrait se maintenir en 2019. Cependant, c’est au niveau de l’inflation, que le décor va changer. Alors qu’à fin mai 2018, le taux d’inflation “headline” se chiffrait à 4,7%, la BoM estime que d’ici la fin de l’année, ce taux continuera à se replier pour s’établir à 4,2%, taux qui reste malgré tout supérieur à celui de 2017 (3,7%) et de 2016 (1%). Quant à l’inflation globale, la tendance est à la hausse, elle relève en partie de la montée des prix des matières premières.

Pour ce qui est de l’évolution des autres indicateurs macroéconomiques, on observe que le taux de chômage est sur une courbe descendante et, selon les prévisions les plus optimistes, il passerait sous la barre de 7% cette année après avoir atteint 7,1% en 2017 et 7,3% en 2016. S’agissant de la dette publique, le taux demeure à un niveau élevé (plus de 62% du Produit intérieur brut) et la question se pose de savoir si l’objectif de réduction de ce taux à 60% du PIB d’ici 2020 sera atteint. Du côté des comptes courants de la balance des paiements, la situation s’est déteriorée l’année dernière, le déficit passant de 4,4% du PIB au dernier trimestre 2016 à 8,5% du PIB à la même période de 2017. « Deteriorating terms of trade and higher imports destined for the implementation of major infrastructure projects would weigh on the current account in 2018 », écrit la BoM dans les procès-verbaux de la dernière réunion du comité de politique monétaire. Toutefois, un excédent est anticipé au niveau du compte des services grâce à des recettes accrues du secteur touristique.

Les autres composantes de la balance des paiements afficheraient des résultats positifs, permettant ainsi de dégager un excédent global de Rs 22 milliards pour cette année. Les réserves brutes du pays en profitent pour s’afficher à un niveau record (Rs 222 milliards, soit 10,7 mois d’importation).

Concernant l’investissement, les estimations officielles indiquent un repli du taux de croissance: de 4,9% en 2017 à 4,2% en 2018, baisse expliquée par une stagnation de l’investissement privé après une progression de 7,6% en 2017. L’investissement public, en revanche, va rebondir à 17,9% après un recul de 4,1% l’année dernière. La croissance de l’investissement dans la construction, secteur en plein essor, tournerait autour de 10,6% cette année contre 6,7% en 2017.

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