TOSCANE – « TESTALEPRE IN CHIANTI… »: Quand repos rime avec nature et beauté…

Il est presque impossible d’omettre de mentionner le vin, ou plus précisément la production vinicole, lorsqu’on parle du Chianti en Toscane. Toutefois, ma découverte de cette région italienne ne s’est pas résumée à d’envoûtants verres de rouge même si des verres de cette potion bacchusienne sont souvent venus s’ajouter à la convivialité qui a bercé mon séjour dans ce jardin d’Eden ensoleillé que j’aimerais ici décrire.
Cette année, c’est en Toscane que j’ai posé mes valises pour cinq jours trop courts de repos à l’orée de l’été méditerranéen.  Cette région italienne a amplement bâti sa réputation tant sur la beauté incontestable de sa facette rurale que sur la riche histoire que communiquent encore les provinces et grandes villes qu’elle abrite. Moult touristes venant des quatre coins du monde ne manquent pas de s’imprégner de l’énergie intrigante que dégagent les monuments et édifices qui se dressent encore fièrement dans la ville de Florence, ce nid de la Renaissance. Bien entendu, en sus des pages d’Histoire, de l’émotion mystérieuse que procure la vue de la Coupole du Duomo et de quelques traces encore indélébiles des élucubrations des Médicis, musique, cuisine, aperitivo et vitrines garnies des pasticceria entre autres sont des ingrédients florentins qui contribueront très favorablement à votre virée à l’italienne.
A quelques kilomètres en voiture de la ville de Florence, notamment dans la commune de Greve in Chianti, s’étend Testalepre, le domaine agritouristique appartenant à Maria Grazia et Alessandro Martignoni.  L’agritourisme, parfois appelé tourisme agricole, est une des formes de tourisme rural répandu dans le monde. Il est destiné aux vacanciers qui souhaiteraient se laisser bercer par Mère nature tout en allant à la découverte du savoir-faire agricole d’un territoire et de certaines pratiques sociales et culinaires de celui-ci. En général, les propriétaires de tels micro-paradis prévoient des chambres ou appartements à louer tout en s’adonnant à une activité agricole. Le vacancier est ainsi amené à se ressourcer avant de repartir vers ses petites habitudes, ivre d’air frais et de petites découvertes à caractère socio-culturel, imprégné de paysages pittoresques et redynamisé grâce à de belles balades.
A l’Azienda agricole des Martignoni, c’est la production d’huile d’olive et non du vin qui a pris place. Avec ses multiples oliviers l’azienda offre à ses visiteurs le meilleur du Chianti ainsi qu’un doux moment de paix et de calme au rythme du chant des oiseaux et du vrombissement des insectes propre à la campagne. Testalepre est un lieu où la bipolarité touristique est encouragée. D’une part, elle est un arrêt à partir duquel de grandes villes telles que Florence et Pisa sont très accessibles en voiture. De l’autre, elle permet aux amoureux de la nature de sillonner les sentiers du Chianti à pied ou à bicyclette en passant par des châteaux et vignes de la région.  Dans le cas où le vacancier épuisé est tenté par une session de farniente, il est également possible d’assouvir ce plaisir au soleil et au bord de la piscine du domaine.  
La nuit à Testalepre est tout aussi enchanteresse que le jour. La nuit, c’est le moment où le silence est maître d’azienda, où l’expression « dormir à poings fermés » prend tout son sens, où le temps s’arrête comme s’il n’avait jamais existé. Par une belle nuit de septembre à ciel dégagé, je me suis laissé séduire par les cris de hiboux au loin, éclairée par une pleine lune synonyme de réconfort et épitomé de l’art de vivre dans le présent. C’est avec sérénité et le sourire que je suis ensuite allée me coucher, animée par un sentiment de bien-être que dans mon tourbillon et ma routine j’avais presque oublié.
Testalepre est avant tout une affaire de famille. « Les bâtiments datent du début du 20e siècle, mais Testalepre n’a appartenu aux Martignoni que depuis 1985 », me raconte, Martina, la fille cadette d’Alessandro et de Maria Grazia. Cette doctorante vivant actuellement en Angleterre, ne se lasse pas de ce lieu idyllique. En effet, Martina ne rate aucune occasion de rentrer à Testalepre pour se consoler de la grisaille britannique et pour s’inspirer du paysage pittoresque lorsqu’elle doit se concentrer sur la rédaction de sa thèse doctorale. Selon Martina, Testalepre accueillait un bon nombre de touristes allemands à la fin des années 80. « A l’époque, la devise allemande était supérieure à la lire » précise-t-elle. A ce jour, la nationalité des visiteurs varie même si l’on trouve une majorité de familles allemandes et françaises parmi ces derniers. Ouverte tout au long de l’année, l’Azienda est gérée par Laura et Lorenzo qui vous inviteront à goûter les produits de l’Azienda au cas où vous souhaiteriez en acheter avant votre retour à la réalité.
Animée de ma curiosité linguistique habituelle, je n’ai pu m’empêcher de me renseigner quant au sens du nom « Testalepre ». « Tête de Lapin » m’a lancé Martina en souriant. L’azienda se situe en fait sur Il poggio di Testalepre, poggio signifiant « petite colline ». Selon Martina, on ne sait si le nom Testalepre explique le fait que la colline fait penser à une tête de lapin ou le fait que le lieu abrite un bon nombre de ces lagomorphes. Quoi qu’il en soit, je ne peux que recommander cette expérience touristique et clin d’oeil édénique qu’est l’Azienda Agricola Testalepre à tout amoureux de Mère Nature, à tout écrivain ou penseur en quête de calme, de silence ou de parfums déclencheurs d’inspiration, aux familles ayant envie de se départir loin du quotidien trop souvent déroûtant ou encore aux jeunes et vieux amoureux avides de romantisme. Que l’on soit de l’île Maurice ou que l’on vive en Europe, que l’on connaisse l’Italie ou pas, que l’on soit rat des villes ou rat des champs, Testalepre a de quoi émouvoir et apaiser plus d’un. Et si toutefois, vous craignez que votre italien ne soit trop insuffisant pour un tel séjour, inutile de s’inquiéter… Testalepre est une expérience que l’on vit avec l’ensemble de ses sens et son coeur. Quant à l’Italien, comme dirait si bien Laura, ‘si parla con i gesti’…

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