TOURISME – CLASSIFICATION DES HÔTELS : XLD, « La qualité du produit est plus importante que tout »

Maurice a franchi hier une étape importante dans la voie de son ambition de devenir une « unbeatable island holiday destination » avec la remise de certificat de classification à 62 établissements hôteliers mauriciens pour la première fois. L’occasion pour le Premier ministre adjoint et ministre du Tourisme, Xavier-Luc Duval, de souligner que cette initiative est « la manifestation concrète » que « Maurice takes seriously quality and takes the Tourism Industry seriously ». Le président de la Tourism Authority, Robert Desvaux, a pour sa part affirmé sa satisfaction que Maurice soit désormais entrée « dans la cour des grands de la qualité ».
Soixante-deux établissements hôteliers ont reçu leur certificat de classification, soit cinq ont été classés dans la catégorie “5-étoiles de luxe”, 21 comme “5-étoiles”, deux “4-étoiles supérieur”, 20 “4-étoiles”, trois “3-étoiles supérieur” et 11 “3-étoiles”. Ces certificats ont été imprimés sur des papyrus importés expressément d’Égypte, selon le directeur de la Tourism Authority, Sen Ramsamy.
Dans un discours prononcé devant les capitaines de l’industrie hôtelière mauricienne, Xavier-Luc Duval a souligné l’ambition gouvernementale de devenir « imbattable » dans la catégorie des destinations insulaires touristiques à travers le monde. Il a tenu à féliciter tous ceux ayant travaillé pendant plusieurs mois sur ce projet, dont Robert Desvaux et Sen Ramsamy ainsi que le personnel de la Tourism Authority. Pour lui, le projet de classification est « le résultat d’une collaboration exemplaire entre le secteur public et le secteur privé ». Le but principal est d’encourager les opérateurs du secteur, « qui sont des maillons importants du tourisme », à améliorer constamment leurs produits. Xavier-Luc Duval a reconnu que Maurice est en compétition avec d’autres îles et archipels, comme les Seychelles et les Maldives, et ce dans trois domaines, à savoir la qualité des plages, la qualité des lagons et la qualité des hôtels. Toutefois, dit-il, « Maurice dispose d’atouts que les îles de la région n’ont pas, notamment un intérieur très riche », que ce soit en termes de flore et de faune, des activités multiples – comme les casinos les courses hippiques, le shopping, la “night life”, les restaurants et le golf, entre autres. Il s’est réjoui qu’une organisation réputée comme TripAdviser ait classé Maurice à la 8e place parmi les plus belles îles du monde. Et de souligner « les efforts consentis pour améliorer les plages en les maintenant propres et en les protégeant de l’érosion » avec l’aide du ministère de l’Environnement. Des dispositions sont également prises pour réduire la pression sur les lagons en créant des « boat free zone ». Sur ce chapitre, aucun permis d’opération ne sera désormais accordé aux bateaux commerciaux « afin de favoriser les pirogues authentiques ». Finalement, un moratoire de deux ans a été imposé pour la construction des établissements hôteliers afin de leur permettre aux opérateurs de rénover leurs établissements et, surtout, de passer du statut de “buyers market” à celui de “sellers market”, permettant ainsi aux opérateurs mauriciens « de reprendre le contrôle de leurs produits en empêchant les tour-opérateurs internationaux de dicter leur loi ». Le moratoire prendra fin en décembre de cette année. Le ministre a annoncé que seulement trois ou quatre permis de construction d’hôtel, représentant 600 à 800 chambres (+6%), seront accordés annuellement, toute en tenant en ligne de compte « la nécessité de maintenir la réputation des hôtels mauriciens au plus haut niveau ».  
Xavier-Luc Duval a par ailleurs tenu à « éclaircir un malentendu » consistant à attribuer la hausse des arrivées touristiques uniquement à la politique d’accès aérien. « It’s a consirable over simplification », a-t-il estimé. Chiffres à l’appui, il a démontré que les compagnies aériennes ont transporté 128 000 passagers en plus l’année dernière, sur 1 150 000. Seulement 11 000 passagers ont été acheminés par des compagnies aériennes qui ne disposaient pas de droits d’atterrissage similaires en 2014, à savoir Turkish Airlines, TUI (de Pologne et de Scandinavie) et Air Mauritius de Chengdu. « Nous avons accueilli 18 000 touristes supplémentaires de Shanghai et Pékin, 16 000 de La Réunion, 9 000 de France et 8 000 d’Afrique du Sud en utilisant des connexions aériennes existant déjà », a-t-il observé. Ce qui l’a amené à dire que « le produit est plus important que tout ». Il explique : « C’est la demande qui entraîne le “air lift”. Pendant très longtemps, les hôteliers ont mis l’accent sur l’aérien. Or, cette année, on a eu une grosse augmentation sans nécessairement toucher à l’accès aérien. Il faut que les hôteliers continuent d’améliorer leurs produits. Il nous faut regarder nos plages et nos lagons. Il nous faut aussi faire attention à la sécurité. C’est tout cela qui crée la demande. » Et Xavier-Luc Duval de citer des compagnies aériennes comme  Lufthansa ou Austrian Airline, qui avaient déjà un droit d’atterrissage depuis longtemps et qui s’intéressent maintenant au pays.
Interrogé par la presse, Xavier-Luc Duval a insisté sur l’importance de la sécurité. « Nous estimons que Maurice est une destination de grande sécurité, sans toutefois prendre cela pour acquis. Il nous faut nous assurer à tout moment que la sécurité prévaut en tout lieu », a-t-il dit.
Robert Desvaux n’a pas caché son émotion devant ce qu’il considère comme « l’accomplissement de longs mois de travail ». Il a estimé que cette classification permet de « garantir un tourisme durable pour les années à venir » en « mettant l’accent sur la qualité, l’authenticité, la culture et les valeurs propres » à Maurice. Sen Ramsamy a lui aussi insisté sur « le travail abattu pour permettre à la classification de devenir réalité ».

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