Tourisme : faible croissance des arrivées jusqu’en 2022

  • Olivier Rey (PwC) : « The country needs to act fast and remain committed to remain attractive as a destination »
  • « Losing the Chinese market would be detrimental to Mauritius », souligne le rapport

Le secteur touristique fait grise mine depuis ce début d’année, culminant en un crêpage de chignon entre le ministre Gayan et l’AHRIM vendredi dernier. Et les choses ne devraient pas s’améliorer au cours des quatre prochaines années car la croissance des arrivées sera encore plus faible que celle enregistrée en 2018. Le rapport publié par PwC (Hotels Outlook 2019-2023) évoque un taux de croissance sous la barre de 4% jusqu’en 2023.

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D’abord pour cette année, le taux de croissance des arrivées touristiques n’atteindra que 0,4%. « We expect tourist arrivals to Mauritius to continue to expand, but at a much slower rate, averaging 2.4% compounded annually to 1.6 million in 2023 », indique le rapport. L’année prochaine, le taux de croissance sera de 1,1% avant de progresser au rythme de 2,1% en 2021 et de 3,4% en 2022. Ce n’est qu’en 2023 que les arrivées touristiques devraient croître à un rythme supérieur à 4%, avec une prévision de 5%, selon le rapport de PwC. Et PwC ne manque pas de rappeler qu’en termes d’arrivées, le pays a enregistré une croissance modérée l’année dernière (4,3%), par rapport à un taux à deux chiffres en 2015 et 2016 (10,8% respectivement).

Toutefois, quelques nouvelles positives sont annoncées pour l’hôtellerie, avec un taux de remplissage supérieur à 74% jusqu’en 2023, grimpant même au-delà de 77% en 2022 et 2023 sans toutefois atteindre le taux de 78,4% enregistré en 2017 (le plus haut depuis 2013, et jusqu’en 2023) toujours selon PwC. Le rapport fait mention du taux de remplissage hôtelier de 74,9% pour cette année, de 74,4% en 2020 et 74,5% en 2021. En 2022 et 2023, ce taux de remplissage franchira la barre de 77%, s’établissant respectivement à 77,2% et 77,5%. Parallèlement, le nombre de chambres d’hôtels devrait passer de 13 525 (cette année) à 14 135 en 2023. Pour ce qui est du “Total room revenue”, actuellement estimé à 766 millions d’euros (pour 2019), il devrait progresser graduellement pour atteindre 1,4 milliard d’euros en 2023.

Olivier Rey, Associé chez PwC et Hospitality Leader, souligne que : « 2018 has been a record year in arrivals and revenue. However, 2019 will be a challenging year for the industry and we forecast a flat trend in room revenue and occupancy rates. Some bold measures have been announced in terms of sustainability and promotion. The country needs to act fast and remain committed on these to remain attractive as a destination. »

Par ailleurs, le rapport note que la fin du moratoire sur le développement hôtelier a contribué à augmenter les tarifs moyens des chambres après plusieurs années de déclin, tout en permettant aux hôtels existants de se rénover et de se moderniser sans faire face à la concurrence de nouveaux hôtels. « Après avoir diminué de plus de 15% entre 2012 et 2015, les tarifs moyens des chambres ont augmenté à un taux annuel à deux chiffres en 2018 », dit le rapport.

Plusieurs nouveaux hôtels devraient ouvrir au cours des cinq prochaines années, mais leur développement « ne sera pas accéléré », et « la croissance des chambres disponibles sera limitée ». Concernant les nouveaux établissements qui devraient voir le jour, PwC cite Antara (164 chambres) à Le Chaland, Mariott (150 chambres) à Port-Louis, Les Salines Beachcomber Resort (338 chambres) à Rivière-Noire, Park Inn by Radisson à Quatre-Bornes, Avani Resort & Spa (150 chambres) à Bel-Ombre, Generess Hotel (28 chambres) à Baie-du-Tombeau et le Palmiste Boutique Hotel à Trou-aux-Biches. Hotels Outlook souligne que « l’augmentation de la capacité atténuera certaines pressions sur le marché et nous prévoyons désormais que les tarifs moyens des chambres augmenteront à des taux moyens de l’ordre de 1% au cours des cinq prochaines années. »

Au chapitre de la connectivité aérienne, cela reste un défi pour le pays et le rapport note qu’Air Mauritius a connu des difficultés financières et a réduit certains de ses vols sur des marchés clés depuis janvier 2019, en précisant que « cela a eu un impact sur les arrivées, qui étaient en baisse au cours des quatre premiers mois de 2019. »

Le rapport rappelle aussi que le marché européen représentait 59% des arrivées en 2018. La France, à elle seule, compte pour 20% des arrivées tandis que la région regroupe 22,3% des arrivées (dont 85% viennent de la Réunion et de l’Afrique du Sud).

Le défi chinois

PwC explique que le défi pour séduire le marché chinois est de trouver le juste équilibre entre les demandes des voyageurs et la connectivité aérienne (actuellement fournie uniquement par Air Mauritius). Et le rapport de noter que « Losing the Chinese market would be detrimental to Mauritius, not only because of the lost volume, but also because Chinese visitors tend to be hotel-stay guests and generally not predisposed to using informal types of accommodation ».

 

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