TOURISME : VLH envisage de régionaliser ses opérations

  • Rs 900 millions investies dans un nouveau golf, « La Réserve », qui promet un spectacle « grandiose »

Depuis à peine un semestre qu’il a pris la barre du groupe VLH, suivant le départ de François Eynaud, Thierry Montocchio, CEO, a déjà retroussé ses manches pour mettre en œuvre un projet emblématique pour le groupe : le nouveau parcours de golf “La Réserve”, qui se concrétisera à Bel-Ombre. En outre, VLH travaille également sur sa “Stratégie 2023”, avec en ligne de mire une régionalisation de ses opérations à l’échelle de l’océan Indien et de l’Afrique.

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Depuis qu’il a repris les rênes du groupe hôtelier en septembre dernier, Thierry Montocchio est au four et au moulin, mais c’est loin d’être un novice dans le secteur. Il a été directeur financier de VLH pendant plusieurs années, avant d’accéder au poste suprême. Sa bonhomie cache une détermination qu’on devine à peine. Étant parvenu, il y a quelques années, à redresser la situation financière du groupe, l’homme n’a pas peur des défis. Son nouveau bébé : le parcours de golf qui fera bientôt pâlir d’envie tous les golfs de la région – La Réserve. VLH devra décaisser une petite fortune pour financer ce projet phare, soit Rs 900 millions. Les travaux démarreront prochainement.

Outre ce nouvel atout maître, que VLH pourra offrir à ses clients et qui viendra rehausser l’image du groupe auprès de la clientèle huppée venant de l’étranger, il travaille également – lentement mais sûrement – à régionaliser ses opérations. Mais rien ne presse. VLH veut faire les choses bien et placer ses pions petit à petit. Thierry Montocchio n’en dira pas plus à ce stade, mais lâche que l’objectif est de « développer la marque dans la région », c’est-à-dire décrocher des contrats de gestion. « C’est la gestion qui nous intéressera pour démarrer. Nous avons une jolie carte à jouer avec la marque Veranda. Sur le segment 5 étoiles, ce sera plus difficile », indique-t-il.

VLH ciblera dans un premier temps des pays d’Afrique de l’Est, mais aussi de Madagascar et du Sri Lanka. « Nous sommes en pleine réflexion dans le cadre de notre Stratégie 2023. Nous souhaitons développer aussi davantage le côté loisir. Et nous mettrons aussi l’accent sur l’excellence opérationnelle et une digitalisation accrue de nos services », explique le CEO.

Un deuxième parcours de golf à Bel-Ombre est-il justifié ? Oui, dit-il. Le premier parcours, “Le golf du Château”, est déjà le 27e meilleur parcours de golf au monde. Il a aussi été élu meilleur parcours de l’océan Indien aux World Golf Awards durant les six dernières années. Et aujourd’hui, ce golf est victime de son succès. Il est très occupé, comptant en moyenne 36 000 rounds par an. « En haute saison, nous sommes obligés de rediriger un certain nombre de nos clients vers d’autres parcours de golf », argue notre interlocuteur.

De plus, VLH a jeté encore une fois son dévolu sur Bel-Ombre, sa destination de prédilection. Là où le groupe opère ses deux établissements 5 étoiles de la marque Heritage (Awali et Le Telfair) ainsi que les Villas Valriche, le C-Beach Club et le château de Bel-Ombre. Et ce domaine de 2 500 hectares commence véritablement à se forger une réputation au niveau mondial. Le deuxième parcours de golf permettra ainsi de le valoriser davantage : « C’est une vision à long terme, car on continue à développer Bel-Ombre. Le deuxième golf sera aussi l’opportunité pour nous d’ouvrir le “membership” aux Mauriciens, à qui nous proposeront les deux golfs », poursuit Thierry Montocchio.

Le nouveau “green” jouxtera la plus grande forêt endémique de Maurice, et si le premier golf est déjà le meilleur de l’océan Indien, La Réserve « placera la barre encore plus haut ». Thierry Montocchio explique : « Nous avons cherché le meilleur terrain pour un golf et nous présenterons une offre différente de ce qui existe à Maurice. Ce golf aura plus de 80 mètres de dénivelé entre le haut et le bas et le Club House sera situé à plus de 40 mètres d’altitude. Je ne vous en dis pas plus… Mais imaginez déjà la vue panoramique qui s’offrira aux golfeurs, car le parcours sera entre mer et montage. Ce sera dans le style “Links”, le premier du genre à Maurice. Le spectacle sera grandiose. Ce golf dessiné par Peter Matkovich, sera le premier certifie GEO (Golf environment organisation) de Maurice et de l’océan Indien certainement. »

Mettant l’accent sur le côté vert de sa stratégie, VLH fait ressortir que le terrain destiné à ce projet était sous canne, mais que « le golf sera dix fois moins polluant que la canne » et qu’il n’y aura « pas de déforestation ». Les ruisseaux naturels présents sur le site seront conservés. Autres volets “green” du projet : le captage des eaux pluies, l’utilisation de plantes endémiques sur le parcours, la création d’une pépinière, sans oublier l’installation de capteurs pour piloter l’irrigation, tenant compte de l’évolution de la météo. « Tout est fait dans un objectif écologique », promet le CEO de VLH. Il ajoute : « Les défis qu’on a avec nos lagons et nos coraux morts sont énormes, sans oublier l’érosion. Dans tout ce que nous mettons en œuvre, nous devons prévoir le futur d’autant que le tourisme est une industrie très importante pour le pays et la création d’emplois. On ne peut pas contrôler la couche d’ozone, mais on peut contrôler beaucoup d’autres choses, à commencer par notre impact sur l’environnement. »

Et qu’en est-il de la clientèle de golf ? « Aujourd’hui on a surtout des clients qui viennent pour des vacances et en se laissant convaincre, ils font un golf. Mais avec le second golf que nous développons, nous voulons que ce soit ce golf qui attire les clients à Maurice. Notre ambition, c’est que les bons golfeurs se disent : “ça c’est le golf à jouer”. »
Comment VLH financera-t-il ces Rs 900 millions ? « Nous investissons gros, car nous voulons un projet “top”, qui cadre avec une vision à long terme. Nous voulons marquer les esprits, notamment avec un Club House iconique. » Par ailleurs, la valeur des terres est comprise dans ces Rs 900 millions. Pour financer ce projet, VLH peut aussi compter sur l’apport de capital d’Amethis, entré dans son actionnariat en septembre dernier. Sans oublier la vente de “memberships”. « On vend le “membership” à Rs 1 million pour l’accès aux deux parcours. Le “family membership” est le plus vendu et permet à mari, femme et enfants de jouer. Le reste du financement proviendra d’emprunts bancaires », souligne notre interlocuteur.

La Réserve devrait ouvrir en septembre 2021, permettant à VLH de se positionner comme « la référence golf de l’océan Indien ». Actuellement, 30% de sa clientèle joue au golf. « La clientèle golfique a toute son importance pour le pays », soutient Thierry Montocchio, cela d’autant qu’elle est réputée pour dépenser 20% à 25% de plus qu’un touriste lambda…

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