TOXICOMANIE—CUT: « 11 000 Mauriciens accros à l’héroïne »

Le Collectif Urgence Toxida (CUT), qui oeuvre pour le respect des droits des toxicomanes, entre autres, organise sa troisième conférence internationale axée sur la réduction des risques (RdR), la semaine prochaine. Présentant l’événement à la presse, le président de CUT, Danny Philippe, et le Advocacy & Communication Coordinator, Kunal Naik, ont déclaré qu’« on ne peut évaluer le nombre actuel de toxicomanes à Maurice, surtout avec l’avènement des nouvelles drogues synthétiques (NDS). Cependant, en nous basant sur le dernier IBBS de 2013, le nombre d’usagers de drogues injectables (UDI), donc, de substances à base d’héroïne, on peut dire que le pays compte entre 9 000 et 11 000 consommateurs de ce produit ».
Jeudi 27 et vendredi 28 septembre prochains, le Palms Hotel de Quatre-Bornes accueillera la conférence internationale du Collectif Urgence Toxida (CUT). Le thème arrêté est All lives matter. Plusieurs intervenants locaux, mais aussi d’instances internationales, ont été invités à animer les divers ateliers de travail qui ponctueront cette conférence. Ils seront 150 participants (experts médicaux, politiciens, hommes de loi, représentants de la société civile, membres des unités diverses de la police, ainsi que des consommateurs de drogue) qui débattront des thématiques identifiées pour cette conférence. C’est la troisième du genre qu’organise CUT, la première ayant été tenue en 2009 et la seconde en 2011.
Lors d’une rencontre avec la presse, le président de CUT, le travailleur social de longue date Danny Philippe, a déclaré que « Maurice a été le pionnier, sur le continent africain, en termes de mesures de réduction de risques (RdR) aux toxicomanes par le biais du programme d’échanges de seringues (NEP) ». Faisant l’historique de cet exercice qui a débuté en 2005 au Docker’s Flat, à Baie-du-Tombeau, « avec le soutien des conseillers du village et des bénévoles », Danny Philippe a fait ressortir que « l’année qui a suivi, par le biais d’une campagne de conscientisation menée par les Ong, l’Attorney General d’alors, ainsi que le ministre de la Santé, ont élaboré un cadre légal. Et c’est ainsi qu’a démarré également le traitement à la méthadone, qui est une autre mesure de RdR ».
Cependant, ont aussi relevé les deux représentants de CUT, « avec l’arrêt récemment du traitement à la méthadone et le fait que malgré le nombre de saisies record il n’y a aucune pénurie chez nous, il est aussi grand temps de revoir nos politiques en matière de RdR. D’où cette conférence ». Tous deux affirment que « valeur du jour, on ne peut évaluer la communauté des toxicomanes à Maurice. Avec l’avènement des NDS depuis 2013, on peut certes avancer qu’il y a à la fois un sérieux rajeunissement du profil des toxicomanes, ainsi qu’une grande féminisation. Mais pour ce qui est de chiffrer, en l’absence de toute étude de prévalence, on ne peut le faire ». En revanche, les deux membres de CUT s’appuient sur « le dernier IBBS en date de 2013 qui estime que Maurice compte entre 9 000 et 11 000 usagers de drogues injectables (UDI), donc des dérivés d’héroïne ». « Le Premier ministre a signifié qu’il sera présent lors de l’ouverture de la conférence. Nous saluons d’ailleurs sa décision de donner priorité à ce dossier ». À noter que l’Attorney General sera aussi présent jeudi prochain.

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