TRAFIC D’ARMES INTERNATIONAL — ISLAND AIR SYSTEM: Interpol sur la piste des Russes

Avec la déclaration officielle du Premier ministre Navin Ramgoolam à l’Assemblée nationale sur la tentative de transformer Maurice en une plateforme internationale pour le trafic d’armes, la police tente de compléter son dossier sur les principaux protagonistes étrangers en sollicitant la collaboration des services d’Interpol. Pour sa part, l’hôtel du gouvernement appréhende le fait que la dernière Private Notice Question (PNQ) du leader de l’opposition Paul Bérenger, pour la séance parlementaire de vendredi avant les vacances d’hiver, puisse être axée sur cette affaire, qui fait actuellement l’objet de commentaires et de couverture dans la presse internationale. De son côté, le leader du FSM et député Cehl Meeah est monté au créneau à l’Assemblée nationale pour dénoncer le traitement à deux vitesses avec le démarrage de cette enquête sur les agissements de ce réseau de trafiquants d’armes à Maurice.
Depuis le début de cette semaine, la cellule d’Interpol aux Casernes centrales a établi des contacts avec le QG d’Interpol à Lyon et d’autres agences internationales engagées dans la répression du trafic d’armes et de terrorisme pour des compléments d’informations sur les promoteurs russes d’Island Air System avec la demande pour un Air Operation Certificate de Maurice. À ce matin, les autorités mauriciennes n’étaient en présence d’aucune réponse de l’étranger, même si d’ici la fin de la semaine des premiers détails officiels devront être reçus aux Police Headquarters.
Conflict Awareness Project est catégorique quant aux connexions d’Andrey Kosolapov et de Serguey Denisenko avec Viktor Bout, un marchand d’armes russe de notoriété internationale et condamné à 25 ans de prison par les autorités américaines en début d’année. Le dénommé Andrey Kosolapov, qui est détenteur d’un Occupation Permit émis par le Board of Investment (BOI) aux termes des dispositions de la Business Facilitation Act, rejette catégoriquement ces accusations que ce soit pour lui ou son partenaire Denisenko.
« Kosolapov reportedly is on a visa watch list, and has been refused entry onto U.S. soil. Sergey Denisenko is currently on a U.S. Specially Designated Nationals List (SDN) due to his close partnership with Viktor Bout as well as his former sanctions-busting activities in Liberia. U.S. entities are banned from dealing with those whose name appears on the SDN list, a prohibition enforced by the US Department of Treasury », lit-on au tout début du rapport de Kathi Lynn Austin de Conflict Awareness Project.
Ramifications locales
Les échanges avec Interpol devraient permettre aux autorités mauriciennes de confirmer ces éléments d’informations manquants dans le dossier du BOI lors de l’octroi de l’Occupation Permit à Andrey Kosolapov depuis au moins 2010. La Banque de Maurice pourrait également être appelée à contribuer à cette enquête en versant dans le dossier des éléments qui ont poussé l’AfrAsia Bank à ne pas accorder de facilités bancaires à Andrey Kosolapov à la suite de l’échec d’un Compliance Check.
Indépendamment de la série d’enquêtes initiée par la police, la Financial Intelligence Unit, la Financial Services Commission et l’Independent Commission Against Corruption et annoncées par le Premier ministre à l’Assemblée nationale, la cellule politique au Prime Minister’s Office se prépare à une éventuelle PNQ du leader de l’opposition sur les ramifications locales des promoteurs russes avec des membres de la famille Mohamed réitérant le fait qu’ils n’ont jamais traité avec des trafiquants d’armes.
Jusqu’ici, le leader du MMM n’a pas apporté de précision quant à ses intentions pour le sujet de la PNQ de la séance de vendredi, qui s’annonce comme la dernière avant les vacances parlementaires. Mais tout en prenant note du ton ferme et catégorique adopté par le chef du gouvernement contre cette tentative de faire de Maurice un tremplin dans le réseau de trafic d’armes international, Paul Bérenger a déjà fait comprendre qu’il est favorable à l’institution d’une commission d’enquête présidée par un juge du Commonwealth pour faire toute la lumière sur les ramifications locales et internationales de ce réseau russe.
L’opposition compte également réclamer le retrait du ministre Shakeel Mohamed du gouvernement pendant le déroulement de cette commission d’enquête si cette proposition est retenue par le gouvernement. D’autre part, ceux qui ont suivi les travaux parlementaires d’hier ont pu constater que le ministre du Travail et des Relations industrielles n’a pas eu la partie facile.
Ainsi, le député Cehl Meeah, qui est intervenu dans les débats sur le discours-programme 2012/2015, n’a pas manqué de faire référence à l’affaire de ventes d’armes illégales en violation des sanctions des Nations unies. « We have got the traffic of firearms to the Soviet that the hon. Prime Minister just talked about. We, in the FSM, we are pretty well aware about who are concerned in these scandals and we are connected to the international agencies. I am shocked by the timid reaction of the authorities in both cases. Instead of taking action, negotiations are taking place on the back of the population. Is this the way that we are going to move the country forward ? Certainly not », s’est-il appesanti.
« I am appalled by the magnitude of these affairs. My electorate wants answers and, above all, who is making money on their back and who is fooling them ? There are some powerful people who want to shut down the liberty of expression. Even Kathi Lynn Austin, the Executive Director of the NGO Conflict Awareness Project knows it and has publicly declared. I quote : “We are very concerned about pressures which may inhibit freedom of the press and, therefore, are also getting in touch with international organisations mandated to support journalists and press entities in such situations”. What a shame ! What if it were to be me and members of my party implicated in these sagas ? Des soldats, des hélicoptères et même des bombardiers auraient barricadé notre quartier général ainsi que ma maison, et des menottes spéciales auraient été mises en action pour m’arrêter », a ajouté Cehl Meeah à la conclusion de son intervention.

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