TRAITÉ FISCAL AVEC L’INDE  : “Lavantaz ki Maurice ti éna finn disparet avec un trait de plume” affirme Navin Ramgoolam

“Il n’y a pas eu de négociations, mais capitulation. “ C’est en ces termes que Navin Ramgoolam, qui animait une conférence de presse au Square Guy Rozemont vendredi, a commenté la signature du Double Taxation Avoidance Agreement (DTAA) entre l’Inde et Maurice, résultant dans le fait “ki finn vann enn secteur capital pou dipain-diber”. Cela à cause de “l’amateurisme” avec lequel ce dossier a été traité, dit-il. Pour l’ex-PM, SAJ a donné son consentement “en ayant été intéressé uniquement par l’argent, sans réaliser les conséquences”. D’où son interrogation “si gouvernman péna un death wish pou Maurice.”
D’emblée, le leader du PTr a rappelé que dès 2015, lorsque l’ex-ministre des Finances, Vishnu Lutchmenaraidoo et Dev Manraj, entre autres, avaient été en Inde pour renégocier le traité, il avait tiré la sonnette d’alarme. “J’ai dit que le dossier était mal préparé, que c’était de l’amateurisme et une mise en danger de notre secteur financier. Mais Bhadain a dit qu’en 24h il avait fait ce que pendant dix ans, l’ancien gouvernement n’a pu faire. Lorsque Rama Sithanen a écrit dans l’express et même parlé sur les ondes des radios, personne d’autre n’a critiqué. Pourquoi ? Parce que nous avons des informations que Bhadain les a menacés pou pa koz contre séki gouvernement pé fer”. Or, aujourd’hui, note Navin Ramgoolam, “lavantaz ki Maurice ti éna fin disparet d’un trait de plume.”
S’il concède que des compromis sont nécessaires dans ce type de négociations, le leader du PTr estime qu’au lieu de “broad base les avenues, Roshi Bhadain a réduit ce dossier à un tax issue uniquement et Maurice encourra de lourdes conséquences.”
S’attardant sur les anciennes négociations sous son règne en tant que Premier ministre, Navin Ramgoolam soutient que s’il a fait quelques concessions, il n’a jamais cédé à la pression et n’a jamais vendu l’essentiel. Il s’insurge que les négociations ont été prises en charge par le ministère des Finances, avec le Financial Secretary comme chef de délégation. “Jamais je n’ai fait cela. Les négociations finales doivent toujours se passer entre Premiers ministres”, dit-il, avançant que “Bhadain pa konn dossier, pas comprend naryé, pas finn négocié, li finn craqué”.
Il affirme avoir refusé, aux côtés de son ex-ministre des Finances Rama Sithanen, lors d’une rencontre avec le PM indien Manmohan Singh, une offre de $ 200 millions comme compensation que proposait le ministre des Finances indien Mukherjee, en échange du transfert des droits d’imposition du traité à la Grande Péninsule. “Li ti dir moi : l’Inde accepté donne enn compensation pou tou séki ou pé dire ou kapav perdi si nou fer sa traité la. Si ou pensé Maurice pé perdi autant, nou donn ou compensation ou bizin. Mais tout de suite lerla, en présence Manmohan Singh, mo dire li ki mo pas intéressé”, explique-t-il.
“Ankor kapav
fer kitsoz”
Il désapprouve catégoriquement le ministre du Secteur financier à l’effet que Maurice aurait autrement reçu une “notice of termination of treaty”. Navin Ramgoolam affirme que le PM Manmohan Singh et le PM Narendra Modi lui avaient tous deux garanti qu’ils ne feraient rien contre l’intérêt de Maurice. “Mes deux ex-ministres des Finances Rama Sithanen et Xavier Duval le savent”, souligne-t-il, déplorant que le ministre Bhadain a cédé sur l’essentiel et que désormais les opérateurs du global business en seront pénalisés. “Même les Indiens sont surpris que Maurice a cédé sur tout.”
Selon lui, avec la signature du nouveau traité, “Roshi Bhadain finn sign le décret de mort d’un des secteurs les plus productifs de Maurice, qui emploie des milliers de jeunes et qui contribue massivement à notre économie.” Comme conséquences prochainement, il prévoit la chute de la roupie, une nouvelle augmentation du taux d’inflation et du chômage, et l’écroulement de l’économie. Il fait ressortir que le DTAA était aussi un secteur pourvoyeur de revenus indirects notamment au niveau des banques, assurances et autres firmes comptables et déplore le “spillover effect”.
“Tou sa parski Bhadain finn vinn enn agent immobilier et ki li pé intéressé ar Heritage City, ki pa enn priorité pou pays et pa enn secteur productif”, commente le leader du PTr. Selon ses informations, dit-il, cette somme servira outre à la création de Heritage City, à remettre sur les rails le projet de métro léger qu’il avait, lui, négocié avec l’Inde. Une troisième partie devrait servir au remboursement du plan Super Cash Back Gold, selon l’ex-PM.
Pour Navin Ramgoolam, tout n’est pas perdu. “Il faudra cependant que SAJ et Bhadain ravalent leur ego”, dit-il. “Ankor kapav fer kitsoz”, appelant le PM et le ministre du secteur financier à mettre leur ego de côté et de refuser de faire ratifier le nouveau traité par le Parlement.
Le leader du PTr s’est aussi attardé sur la tenue de la 23e conférence de l’arbitrage commercial international à Maurice en début de semaine dernière, qui relève de son initiative, rappelle-t-il, notant cependant qu’elle coïncide avec la signature du DTAA. Soutenant que l’arbitrage commercial est lié au secteur financier, Navin Ramgoolam s’inquiète qu’au vu des conséquences qui guettent le secteur financier, l’arbitrage commercial risque aussi d’en souffrir.
Selon lui, “si touy le secteur financier, sa pou réduire le nombre de cas d’arbitrage. Ça veut dire pé touy sa secteur-la ousi en même temps.” “Mo éna l’impression ki à la fin so carrière, SAJ pé tir so vengeance pas seulement contre moi et PTr, mais contre le peuple aussi ki li pensé ingrat”, conclut-il.

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