A TRANQUEBAR: Une dispute entre cousins tourne au meurtre

La soirée de vendredi a été particulièrement sanglante à la rue Guillaume Giquel, Tranquebar. David Lecasseur, 33 ans, un pêcheur de profession, a été mortellement agressé dans la rue devant sa maison par son cousin, Jean Yves Tsang Chin Wan, 24 ans. Ce dernier, qui a été arrêté par les limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud, dirigés par l’Assistant-surintendant Mannaram, plaide la thèse de l’accident. Alors qu’à hier soir, l’arme du crime n’avait toujours pas été retrouvée, les enquêteurs pensent que cette affaire relève d’une vengeance puisqu’il y a une semaine, le frère de la victime avait été agressé à l’arme blanche…
Selon les recoupements effectués par Week-End autour de cette agression mortelle, il ressort que c’est aux alentours de 23h30 que tout s’est joué. Pourtant, rien ne laissait présager un tel drame dans la mesure où l’ambiance était conviviale plus tôt et l’alcool coulait à flot. Puis, à un moment donné, le ton a commencé à s’envenimer entre David Lecasseur et son cousin, Jean Yves Tsang Ching Wan. Selon la version des faits de ce dernier aux enquêteurs de la CID de Port-Louis Sud, David Lecasseur se serait montré désagréable. Dans le but de l’inciter à se calmer, Jean Yves Tsang Ching Wang serait alors entré dans la cuisine pour se munir d’un couteau. Arme avec laquelle il aurait menacé la victime. Mais David Lecasseur n’en avait cure et a alors empoigné Jean Yves Tsang Ching Wang, le jetant à terre et se jetant sur lui. Dans l’empoignade, affirme le suspect, David Lecasseur se serait mortellement affalé sur le couteau. Le suspect affirme qu’il n’avait aucunement l’intention de tuer David Lecasseur et que tout est arrivé par accident…
Cette version des faits est loin de faire l’unanimité parmi les enquêteurs, qui eux pensent que cette histoire a pour toile de fond l’agression à l’arme blanche du frère de Jean Yves Tsang Ching Wang la semaine dernière. L’autopsie effectuée hier matin par le Dr Sudesh Kumar Gungadin, Chief Police Medical Officer (CPMO), a attribué le décès de David Lecasseur à une Stab Wound of the heart. Selon les indications recueillies par Week-End relativement à l’examen Post Mortem, la victime aurait eu le coeur transpercé par la lame. Celle-ci aurait sectionné de gros vaisseaux sanguins, perforant l’avant du coeur, pour ensuite ressortir à l’arrière de l’organe vital. Un seul coup aura suffi.
Cependant, la tâche des enquêteurs n’est guère aisée, en dépit du fait qu’ils ont arrêté un suspect. Pour cause: à hier soir, l’arme du crime demeurait toujours introuvable. Autre point que les limiers de la CID de Port-Louis Sud devront éclaircir: un autre affaire d’agression à l’arme blanche, survenue il y a une semaine et dont le frère de Jean Yves Tsang Ching Wang a été victime. Pour les enquêteurs, ces deux cas seraient intrinsèquement liés. Une affaire de vengeance ne serait pas à écarter. Le suspect arrêté vendredi soir a, quant à lui, pris part à une reconstitution aux aurores hier matin sur les lieux du crime. Il devrait comparaître en cour de District de Port-Louis, lundi, sous une accusation provisoire de murder.
A la rue Guillaume Giquel, hier, une femme s’interrogeait sur l’avenir de ses quatre enfants. Annick André, 32 ans, concubine de la victime, ne sait plus à quel saint se vouer. Elle ne travaille pas et touche une pension de Rs 4 000 uniquement. David comptait très bientôt se faire enrôler comme pêcheur sur les bancs afin de mieux subvenir aux besoins de sa nombreuse famille. « Aster ki David finn mort, mo pa koner ki pu arive. Sirtou pu mo bann zanfan. Lavi pa fasil… », se lamentait-elle. Au moment du drame, nous dit-elle, elle était à l’intérieur de la maison et donnait à boire au petit dernier, un nourrisson âgé à peine d’un an. Lorsque la dispute a éclaté, elle de même que ses trois autres enfants sont sortis et ont assisté au drame. « Moi ek mo bann zanfan inn trouv li mor divan nu », dit-elle. Songeuse, le regard parfois vide, les réponses très évasives, Annick s’interroge davantage sur l’avenir des siens plutôt sur ce qui s’est passé…
L’enquête policière, placée sous la supervision générale du surintendant Devanand Reekoye, qui assure l’intérim à la Major Crime Investigation Team (MCIT), et en tant que Divisional Commander pour les régions de Port-Louis (Nord et Sud), se poursuivra sur le terrain dès ce matin dans le but de retrouver l’arme du crime…

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