TRANSFORMATION : Nouveau souffle pour l’Ocean Economy

La dernière édition du Monetary Policy and Financial Stability Report de la Banque de Maurice se veut rassurante pour le secteur bancaire. « Over the year ended December 2016, the banking sector remained adequately capitalised and supported by a gradual improvement of profitability ratios that was attributable mainly to the performance of domestic-owned banks », affirme la Banque de Maurice. Toutefois, l’évolution de l’endettement, que ce soit du secteur public ou corporate, en passant par les ménages, mérite que l’on s’y attarde. En prévision des débats sur le Finance Bill lors d’une séance de l’Assemblée nationale mercredi prochain, sans Private Notice Question, l’analyse de la Banque centrale met l’accent sur la courbe ascendante épousée par cet indicateur économique, passant de 63,3% du Produit intérieur brut à la fin de mars 2016 à 65,6% à la fin de mars dernier. Le tableau n’est pas trop différent du côté du secteur privé.
Le Mauritius Ocean Economy Report de la Banque mondiale, dont Week-End a révélé les détails en primeur dans son édition du 16 juillet dernier, revient à l’avant-plan. Nouveau souffle à l’Ocean Economy après l’annulation à la dernière minute de la présentation officielle le 20 juillet par Raffaello Cervigni, Lead Environmental Economist de la BM, de ce plan visant à établir une O2 Strategy pour en faire un nouveau pilier économique au cours des 12 prochaines années. Ainsi, après la prise en main de ce dossier stratégique par le ministère des Finances, un nouveau calendrier de travail a été arrêté, avec une conférence nationale en octobre prochain sur les recommandations validées par le gouvernement. L’une des propositions retenues après une série d’échanges entre la mission de la BM et le gouvernement porte sur la mise sur pied d’une National Ocean Authority, remplaçant le National Ocean Council, qui ne détient ni mandat officiel ni budget annuel pour mener à exécution cette mission d’importance nationale.
Le Mauritius, Ocean Economy Report, soumis au gouvernement en juillet dernier, aura servi de base « as useful analytical platform to be used by the government and other stakeholders to define the next steps towards developing the Ocean Economy, including the preparation of a detailed action plan that can follow the finalization of the report ». Ainsi, les stakeholders avaient eu jusqu’à la mi-août pour soumettre leurs observations à être intégrées au revised document. À partir de là, la mission Cervigni, en consultation avec le ministère des Finances et celui de l’Ocean Economy, s’est donné pour objectif de préparer la version revue et corrigée en vue de sa publication dans le répertoire officiel de la Banque mondiale avec l’approbation du conseil des ministres.
Subséquemment, une nouvelle étape est annoncée, en l’occurrence une conférence nationale sur l’économie bleue en octobre. Une partie de ces délibérations se fera sous forme de working sessions avec les différentes parties intéressées en vue de dégager des plans d’action à court et moyen termes. « The action plan would assist in mobilizing resources, including financial assistance from Development Partners and private sector investment », prévoit le Lead Environmental Economist de la BM. Définissant l’enjeu de l’Ocean Economy, le rapport de la Banque mondiale, en voie de validation, relève que « currently, the ocean economy contributes about 10 percent to GDP, but the contribution is likely to be larger when the full range of direct and indirect interactions with the rest of the economy is properly taken into account. Back in 2013, the Government of Mauritius announced the goal of doubling the GDP share of the Ocean Economy in 12 years, and to create 35 000 jobs in the progress. »
21 conncession sites
La BM dresse également le bilan du National Ocean Council établi en 2015. Au terme de l’adoption du Mauritius Ocean Economy Report, cette instance devra être remplacée par une full-fledged national ocean authority. Le National Ocean Council est présenté comme « a consultative body established administratively and thus with no autonomous legal status, and no political decision making power to carry out various duties. » À ce jour, le National Ocean Council a alloué 21 conncession sites for land-based aquaculture, a aidé à la promotion des activités de pêche sur les bancs, a assuré l’exécution de projets venant du privé et la « promotion of sustainable fishing concept, including through assistance for better monitoring and surveillance of catches. »
Le National Ocean Council a aussi participé à des consultations avec des institutions comme la Mauritius Ports Authority pour des projets comme Virgin Oil en partenarait avec le MSCL, le chantier naval du groupe IBL, l’Aquarium du groupe FAIL, la Port Fishing Developmenty Quay, la Deep Ocean Water Application (DOWA) de SOTRAVIC ou encore le « tuna derogation and multi-billion export contract » de quelque 4 000 tonnes par an en collaboration avec la Mauritiusn Export Authority (MEXA). À cela, il faut ajouter la restructuration de Mauritius Shipping Corporation Ltd, transformant des pertes de Rs 53 millions par an avant 2013 en des profits de Rs 110 millions pour 2017.
Toutefois, la Banque mondiale tire la sonnette d’alarme en avançant que « the National Ocean Council faces significant challenges, too. The council can boast high-level expertise across the full spectrum of the Ocean Economy areas ; its members often play key roles in national debates on policy priorities and economic opportunities. However, while the National Ocean Council (NOC) receives organizational and administrative support from the Ministry of Ocean Economy, it has no dedicated budget, and thus no dedicated technical staff to prepare its deliberations. Perhaps more importantly, it does not have a mandate for making policy decisions, or recommending them formally to Cabinet. »
Quatre nouvelles étapes devront être franchies en vue de doter l’Ocean Economy des muscles légaux de ce pilier économique en devenir. « There are other key pillars of the Ocean governance which have been envisaged in different occasions by the NOC and the Government, but which are not yet in place. These include : develop a unified regulatory framework for the Ocean Economy ; prepare a National Ocean Policy Paper ; prepare a National Oceans Bill/Act and establish a National Ocean Authority », recommande la BM, à moins que d’autres vagues comme celles du 20 juillet ne viennent remettre en question le programme de travail.

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