Transport de Subutex par des enfants : les parents dans le collimateur de l’ADSU depuis 2012

  • La mère a déboursé Rs 96 500 pour les billets d’avion de ses deux garçons

L’ADSU avait dans son collimateur depuis 2012 Marie Christina Wendy Josique Leonce (34 ans), la mère des deux enfants de six et neuf ans, interpellés samedi à l’aéroport SSR avec 2 310 comprimés de Subutex dans une boîte de jouets, et son époux. Lors d’une opération de la brigade antidrogue à l’époque, environ 1 300 comprimés de Subutex avaient été saisis à Cité La Cure et plusieurs personnes avaient été interpellées.

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La police soupçonnait que la trentenaire et son époux, qui est en cavale depuis samedi, étaient des fournisseurs de Subutex, grâce à leurs liens familiaux avec un Mauricien établi en France. Ce dernier est connu comme « le parrain du Subutex » dans le milieu de l’ADSU. Sauf que par manque d’éléments et de témoignages, le couple n’avait pu être inquiété par les enquêteurs.

La mère des deux enfants a comparu devant le tribunal de Grand-Port lundi, et une accusation provisoire d’importation de drogue a été retenue contre elle. Idem pour son beau-fils Nigel Bryan Mohabeer, âgé de 25 ans. Par la suite, l’ADSU a perquisitionné leurs maisons. Chez le jeune homme, qui réside à Cité Briquetterie, la police n’a rien trouvé d’incriminant. Par contre, l’équipe de Sub-Inspector Soondrun était chez la trentenaire, rue Bénitier, Roche-Bois, où ils ont saisi un reçu des billets d’avion des deux garçons, daté du 25 avril. Elle a déboursé Rs 96 500 pour un itinéraire Maurice/Paris/Maurice avec, comme date de départ, le 1er mai, et comme date de retour, le 11 mai. Ce séjour de dix jours interpelle les enquêteurs car les enfants n’étaient pas en vacances scolaires et il n’y avait aucune urgence familiale.

Dans une déclaration verbale à l’ADSU, Christina Leonce a nié toute connaissance de la présence de Subutex dans les effets personnels de ses fils. Sommée de s’expliquer pour quelle raison ses enfants sont partis seuls en France, elle a répondu : « Zot deza voyaz tousel. » Et d’ajouter qu’elle n’avait pas assez d’argent pour payer un billet supplémentaire pour elle.

La police a sollicité le Passport and Immigration office pour déterminer le nombre de voyages qu’ils ont faits dans le passé. Le but est de savoir si les mineurs ont été utilisés comme mules auparavant.

Les enfants ont été interrogés par la police en présence d’un officiel de la Child Development Unit. Mais ils ont été incapables de fournir des informations concernant les personnes qui les ont rencontrés en France. Ils ont dit que leurs sacs étaient chez leur grand-mère. La police a voulu savoir s’ils avaient reçu une boîte de jouets lors de leur précédent voyage en France, mais ils ont répondu ne pas se rappeler.

Étant donné que c’est la première fois que l’équipe du DCP Bhojoo fait face à ce genre de situation où des enfants sont utilisés comme mules, elle ne compte pas les brusquer. Entre-temps, la CDU cherche un proche qui pourrait prendre leur charge car les deux garçons sont actuellement sous surveillance policière dans un hôpital.

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