Transport en commun – Depuis hier matin : Débuts en fanfare pour la phase I de Metro-Express

L’événement était à ne pas rater pour les détenteurs de tickets du Free Passenger Service sur le Metro-Express, qui a démarré dimanche matin à la gare de Rose-Hill. Cet événement, célébré en fanfare dans les différentes stations du trajet, à l’exception de Barkly, était une occasion unique pour eux. Que ce soient ceux qui étaient ravis de ce premier trajet ou les autres, qui auront surtout cherché à comparer le voyage en métro avec les autres systèmes de transport en commun actuels, tous garderont certainement en mémoire ce premier voyage.

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Avant l’annonce de l’embarquement, à 10h, une petite foule, composée principalement de personnes âgées, attendait déjà avec impatience de monter dans les Urbos 100. En attendant l’arrivée des VVIPs, l’animation était assurée par des artistes locaux. Depuis tôt, plusieurs attendaient déjà à la station de Rose-Hill pour prendrele premier train. Et dans l’après-midi, la queue n’en finissait pas à la station du Caudan.

Tickets gratuits en main, ils ont pris la peine d’écouter le message du nouveau ministre du Transport intérieur, Alan Ganoo, qui était accompagné de la Parliamentary Private Secretary (PPS) Tania Diolle, sa fidèle collaboratrice. « C’est un moment historique, car c’est cela fait 63 ans que le dernier train qui transportait des passagers a roulé dans le pays », a déclaré le ministre. Ajoutant bien sûr qu’il n’y a « aucune comparaison entre le train de l’ancienne époque et les Urbos 100 » de Metro Express, qualifiés de « véhicules modernes et sophistiqués » alimentés par l’électricité.

« C’est un véritable bijou pour la population mauricienne », dit-il, rendant immédiatement hommage à sir Anerood Jugnauth et au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Dans la foulée, il a aussi remercié l’Inde pour les Rs 10 milliards offerts et la ligne de crédit aux « conditions très favorables », soit autour de Rs 18,8 milliards. Selon lui, le gouvernement « transforme le pays et améliore la qualité de vie » des Mauriciens. Et de rassurer le public voyageur à l’effet que tous les tests ont été effectués et que la sécurité des trains est assurée.

Également présent lors de ce premier voyage gratuit, le vice-Premier ministre, ministre de l’Énergie et député de la circonscription, Ivan Collendavelloo, a soutenu que les Mauriciens « doivent être fiers d’avoir un système de transport moderne ». Et de lancer en boutade qu’il espère que « pa pu tonb an pann lor simin ek apre ou bizin desan ek atan dan lapli kan lot metro vinn pran ou », avant de demander au public de ne pas écouter ceux qui critiquent le projet, et qui, selon lui, « voyagent, eux, en voiture ».

En attendant, les bénéficiaires du premier voyage gratuit, à la gare de Rose-Hill, étaient impatients, leur ticket en main. Les officiers de MEL, eux, étaient déjà sur place pour vérifier que seuls ceux ayant leur ticket montent dans le train. Au total, 80 employés étaient présents aux différentes stations.

Priscilla Tharooman, âgée de 45 ans et habitant Rose-Hill, était accompagnée de son époux et de sa mère pour ce premier voyage, qu’elle ne voulait bien entendu aucunement manquer. « J’ai laissé de côté tout le travail que j’avais à la maison pour que mon rêve se réalise », dit-elle. Elle dit, avoir obtenu ses tickets par sa mère, partie les retirer dans un point de distribution. Cette première, la quadragénaire l’a néanmoins vécue avec une certaine appréhension, qui s’est cependant dissipée lorsque le train est arrivé dans les environs de la station de Coromandel. « Je suis satisfaite de mon premier voyage. Même si on parlait de problèmes de sécurité, je n’ai rien noté d’étrange », ajoute-t-elle.

Cette mère de famille qui travaille à l’hôpital Victoria regrette toutefois qu’elle ne pourra souvent voyager, le train ne passant en effet pas près de son lieu de travail. Mais elle se réjouit malgré tout de pouvoir le faire lorsqu’elle se rendra à Port-Louis. « Nous ne transpirerons plus en attendant les autobus maintenant », dit-elle.

Tout comme elle, Anushka Heerah, 40 ans, habitant aussi Rose-Hill, a voyagé à bord de l’Urbos 100 pour la première fois. « J’avais envie de vivre cette expérience. D’ailleurs, on a appris que des tests avaient été effectués et je me suis dit il fallait vraiment voir ça », dit-elle. Témoin de la chute d’une journaliste qui voyageait à bord du train, elle admet que freinage est quelquefois « un peu brutal ». Aussi, dit-elle, elle essaiera de se trouver une place assise la prochaine fois.

Sandra Alleume :« Il faut revoir le système de sécurité »

Sandra Alleume prend l’avion ce 27 décembre pour rentrer en France, où elle vit depuis plus de 20 ans. Mais avant de quitter Maurice, elle en a profité pour se rendre à Port-Louis en métro en compagnie de son frère. « C’est un bon projet pour Maurice. Je ne vois aucun problème avec ce train et je ne vois aucune différence lorsque je le compare aux métros en France », constate-t-elle.

Si elle a effectué ce trajet, c’était aussi pour voir le Premier ministre, Pravind Jugnauth, qui devait se trouver dans le même train qu’elle. Toutefois, elle note quelques manquements s’agissant de la sécurité. « Il faut revoir le système de sécurité », dit-elle, prenant pour exemple la route à Beau-Bassin, où les usagers de la route doivent s’arrêter pour laisser passer le train, ce qui, dit-elle, aggrave le problème de l’embouteillage. « J’espère surtout qu’on installera des barrières pour que, lorsque les trains arrivent, les gens soient protégés. En ce moment, c’est dangereux, car les gens doivent tenir des cordes pour empêcher les gens d’aller près du train », ajoute-t-elle, estimant que les gens ne sont pas encore habitués à ce nouveau mode de transport.

Comme sa sœur, Bernard Alleume, 45 ans, qui habite Beau-Bassin et travaille à son propre compte, en a profité pour effectuer son premier trajet en métro. « Je voyage à moto tous les jours et voyager à bord du train est une bonne expérience », dit-il. L’avantage, pour lui, est que ce moyen de transport permet d’éviter les embouteillages, « qui font perdre du temps sur la route tous les jours ». Pour lui, le voyage a été « agréable ». Aussi compte-t-il réitérer l’expérience à l’avenir.

Une journaliste tombe dans le train

Alors que tout devait se passer comme prévu pour ce premier trajet, le train a freiné brusquement à un certain moment, faisant perdre l’équilibre à une journaliste. Elle s’est vite accrochée au dossier d’un siège mais n’a pu s’empêcher de tomber, se blessant à la tête et à l’épaule. Pour un préposé de Metro Express Ltd, « il faut attendre que les Mauriciens s’adaptent à ce mode de transport, car ils doivent se tenir à la barre ».

Cet arrêt brusque a poussé un des policiers qui se trouvaient dans le train à s’enquérir immédiatement de la raison de l’incident. Alan Ganoo a concédé que la rame s’était arrêtée brusquement mais dit n’avoir vu personne tomber. Cela dit, dit-il, « nous n’en sommes qu’au début et de petits problèmes sont attendus », rassurant toutefois sur l’aspect sécurité. « Il n’y a absolument aucun problème. Nous avons pris toutes les précautions », dit-il. Et d’expliquer que l’absence d’Ivan Collendavelloo sur le Metro-Express pour ce premier voyage gratuit, en l’occurrence que ce dernier devait se rendre à une cérémonie de prières en hommage à feu Jayen Cuttaree, à Stanley. Reste que le vice-Premier ministre était présent avant le trajet, ayant même prononcé un discours pour la circonstance.

Cafouillage à la gare de Rose-Hill

Alors que des barrières étaient installées pour contrôler la foule qui grossissait peu à peu à la gare de Rose-Hill, des personnes ont fait fi de celles-ci, allant jusqu’à les retirer pour ne pas avoir à faire la queue comme les autres, créant de fait un gros cafouillage. Comme quoi, la gratuité fait aussi oublier le respect des consignes de sécurité.

Du Wi-Fi à la station de Coromandel

Alors que le Wi-Fi n’est pas encore installé dans les trains, les stations, elles, sont déjà connectées. Nous en avons fait le test dimanche matin à la station de Coromandel. Cette station, qui se trouve dans une zone basse, est en effet connectée au Wi-Fi, permettant ainsi aux voyageurs qui attendaient le train de se connecter. À noter que la station de Coromandel est le seul point où les trains se croisent.

De l’animation tout au long du trajet

À l’exception de Barkly, où il n’y avait aucune animation lorsque le premier train est passé, les autres stations, elles, ont accueilli les passagers et les ministres, qui sont alors descendus quelques minutes. Les artistes de l’Atelier Mo’Zar, des chanteurs de séga et des danseurs du Lion Dance étaient présents, assurant une bonne ambiance.

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