TRANSPORT EN COMMUN : La “rehausse” de 12% du ticket de bus imminente

La majoration de 12% du ticket d’autobus, annoncée par le Conseil des ministres pour le 1er août, et qui a été gelée, est de nouveau annoncée comme étant imminente. Ce revirement de situation au détriment du public-voyageur s’explique par la signature, hier matin, d’un accord entre la direction générale de la Corporation Nationale de Transport (CNT) et les représentants de la plateforme syndicale de la CNT, réunissant cinq syndicats d’employés. Au terme de cet accord, une révision salariale de 19%, étalée comme suit : 15% à partir du 1er août et 2% par an pour les deux prochaines années successivement, sera payée non seulement aux employés de la CNT mais également à tous les employés du transport en commun.
Au cours de la semaine écoulée, alors que la National Transport Authority (NTA) avait déjà fait publierdans la Gazette du Governement le nouveau barème des tarifs d’autobus, variant entre Rs 12 et Rs 37 pour les adultes dépendant du trajet parcouru, le vice-Premier ministre et ministre de l’Infrastructure publique, Anil Bachoo, a annoncé le gel de l’entrée en vigueur de la hausse de 12%. Cette décision était intervenue à peine douze heures avant la mise en application de cette mesure.
La raison officielle pour justifier cette volte-face était que les syndicats de la CNT n’avaient pas encore avalisé cette proposition d’une hausse salariale de 19%. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Infrastructure, qui est en passe de décrocher une spécialisation en décisions reportées, après l’épisode des Speed Cameras ou des nouvelles plaques minéralogiques, avait trouvé qu’en l’absence d’accord syndical sur les salaires, la hausse du ticket de bus devait être reportée.
Mais depuis vendredi soir, avec l’assemblée spéciale des employés de la CNT donnant le feu vert à la signature d’un accord collectif sur la question des salaires, nouveau revirement de situation pour les tarifs d’autobus. Des sources bien informées à l’Hôtel du gouvernement indiquaient, hier, que la hausse de 12% du ticket de bus devra être applicable de manière imminente.
Mais que ce soit à la NTA ou encore au ministère de l’Infrastructure publique, aucune confirmation quant à la nouvelle date arrêtée n’était disponible. Anil Bachoo était pris avec la tenue du congrès des jeunes du Parti travailliste d’hier au Swami Vivekananda International Conference Centre. D’aucuns affirment que les nouveaux tarifs pourraient être appliqués au plus tard mercredi, si ce n’est mardi, car les Regulations ont déjà été publiées à cet effet.
Avec cet accord intervenu  sur la seule question des salaires, les syndicats dans le secteur du transport ne comptent nullement baisser les bras et devront poursuivre la mobilisation. Devant les protestations des syndicats à l’effet que des 37 points en litige, aucun concernant les conditions de service n’a été abordé dans l’accord collectif signé hier matin en présence du ministre du Travail et des Relations industrielles, Shakeel Mohamed, la tension dans les relations industrielles est toujours palpable.
Lors des discussions avec les syndicalistes au sujet dc la mise à l’écart des conditions de travail dans l’industrie du transport, le ministre Mohamed aurait donné la garantie que ces questions seront abordées au niveau du National Remuneration Board (NRB) et que le rapport du NRB devra être publié dans un délai de six mois. Prenant le ministre au mot, Jane Ragoo, secrétaire de la Confédération des Syndicats du Secteur Privé, a annoncé une campagne d’affiches à travers l’île pour rappeler à Shakeel Mohamed cet engagement au sujet des recommandations du NRB.
Accord historique
Intervenant lors de la cérémonie de signature de l’accord, le ministre Mohamed a soutenu que «there is no perfect agreement». Il a exprimé le souhait que ce « premier accord historique donnera le ton et que l’intervention du gouvernement ne s’avérera point nécessaire et que la loi primera» lors des prochaines étapes des consultations entre partenaires.
De leur côté, les syndicalistes Reaz Chuttoo de la Confédération des Syndicats du Secteur Privé et Ashok Subron de l’Union of Bus industry Workers/General Workers Federation ont mis l’accent sur le fait que l’accord salarial a été signé Under Protest par les syndicats. En effet, deux amendements pilotés par Ashok Subron, visant à inclure les 36 autres points en litige dans cet accord, et la possibilité de reprendre des négociations avec la patronat en cas d’insatisfaction avec le NRB, n’ont pas été retenus.
«Sinyatir lakor lor ogmantasyon salaryal travayer CNT ek transpor, zordi pe osi expoz bann grav problem ki ena dan amandman ki guvernman ek Shakeel Mohamed inn amene dan Employment Relations Act lor drwa de grev, ‘labour dispute’ ek Collective Bargaining. Anfet Lakor lor transpor pu premye gran lakor ki pe sinye apre amandman Shakeel Mohamed», soutient Ashok Subron..
Poursuivant son analyse, le syndicaliste de la GWF avance que selon le nouvel amendement de la section 67 de la loi, «si enn sindicat siyn enn lakor lor enn sel point, lakor bind tou lezot point ki pann gagne lakor ! Travayer pas pou gagne draw soulev ek deklar enn dispite lor okenn lezot issue ki finn deza soulever, ek ki pane fine gagne lakor pendan negosiation». La situation se complique avec l’amendement 77 à l’effet que «travayer osi perdi so droit lagrev legal lor nimporte ki lezot issue ki pa form parti lakor pendan ki ena Collective Agreement in force».
Toutefois, Ashok Subron a fait état de sa satisfaction devant les résultats obtenus avec le mouvement de grève spontanée à la CNT. «Malgre, ki apre lagrev CNT finn ena tu kalite terziversasyon depi guvernman lor laliyn CNT ek lor ogmantasyon salaryal, guvernman inn finalman oblize kapitile divan lintansite lakoler ek mobilizasyon travayer. UBIW/GWF konsider sinyatir Lakor zordi kuma enn premye viktwar inportan pu travayer transpor», fait-il comprendre en affirmant que les employés du transport méritent amplement cette révision salariale.
Pour sa part, Reaz Chuttoo, s’est appesanti sur le fait que «l’histoire bizin rekonet premie laccord collectif ki pane pren enn compte condition travay» avec Jane Ragoo, rajoutant que «si pas ti ena unité, pas ti pou ena resiltats !»

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