TRANSPORT EN COMMUN : UBS, la reconnaissance de l’UBIW remise en question

Alors que quatre des cinq compagnies engagées dans le secteur du transport en commun ont déjà signé un accord avec l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) portant sur la hausse salariale de 19%, l’United Bus Service, elle, refuse de s’engager dans toute négociation avec l’UBIW, avançant que cette aile syndicale ne détient pas suffisamment de membres pour jouir d’une reconnaissance au sein de la compagnie. Après cette position de l’UBS, les membres de l’UBIW montent au créneau pour dénoncer ce qu’ils qualifient d’« acte illégal ».
En début de semaine, les dirigeants de l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) devaient d’abord faire parvenir une correspondance à la direction de l’United Bus Service (UBS) en vue de relancer les discussions portant sur une éventuelle signature d’accord suite aux derniers développements survenus dans le secteur. « We refer to the UBIW letter dated 27th May 2013, the CCM letter dated 16 July 2013, the agreement reached between the UBIW and CNT in relation to a salary increase of 19% this Saturday 3rd August 2013, and the subsequent official decision of the government to extend the salary increase to the whole of the transport industry. In line of the above we are formally inviting the UBS Company Ltd, to resume negotiation with the UBIW in view of signing an agreement following the decision of the government and issues proposed by the UBIW », avait fait comprendre l’UBIW, tout en précisant que, compte tenu de l’urgence de la question, une réponse rapide de la direction afin de discuter et de finaliser un accord, serait appréciée.
Mais cette réponse de l’UBS devait faire l’effet d’une véritable bombe en milieu de semaine avec le Managing Director Swaleh Ramjane remettant en question la reconnaissance de l’UBIW au sein de la compagnie. Le Managing Director avance en effet que cette aile syndicale ne représente que 89 employés, soit 6,02%, contrairement à l’United Bus Service Employees Union, qui en représente 56,83%. « Your union represent 89 workers out of a total of 1 478 workers and this as at the end of July 2013, in 6,02%. However out of this 89 workers, 48 are contributing to either 2 or 3 unions in the company. And in accordance with The Employment Relations (Amendment) Act Sec 10 (1A) a worker shall have the right to join only one trade union. We are writing them to choose as to which Union they wish to be affiliated. (…) Hence I regret to inform you that we cannot resume any negotiation nor sign any agreement with the Union of Bus Industry Workers. Besides, the United Bus Service Employees Union which represents 56,83% of the workers has already written to us to request for sole bargaining agent in accordance with The Employment Relations Amendment Act Sec 37 (2) and which we have accepted », écrit Swaleh Ramjane.
Depuis cette communication de l’UBS, les dirigeants de l’UBIW sont en consultation avec leur conseil légal en vue de définir les prochaines manoeuvres à entreprendre. En attendant, le corps syndical estime que cette position est des plus « ironiques » et, surtout, « illégale ». « L’UBIW a été à la base même de cette augmentation salariale de 19% en faveur des travailleurs du transport. Il est dès lors ironique que l’employeur vienne maintenant remettre en question notre reconnaissance. C’est clairement un acte illégal faisant partie de la campagne de répression et de terreur instaurée contre l’UBIW ainsi que ses membres depuis plusieurs années », déclare avec force Ashok Subron, négociateur de l’UBIW.
Sans avancer de chiffres, le syndicaliste affirme que l’UBIW a suffisamment de membres pour avoir droit à la reconnaissance au sein de l’UBS. Ashok Subron souligne également qu’à deux reprises, des manoeuvres ont été engagées en vue de contester la reconnaissance de l’UBIW devant le tribunal approprié avant que les plaintes ne soient finalement retirées. « Il y a clairement des tentatives pour exterminer l’UBIW, un syndicat historique qui a été la colonne vertébrale de l’augmentation salariale de 19%. Il faut aussi faire ressortir que dans toutes les correspondances envoyées à l’UBIW, l’UBS met en copie le ministère du Travail. Nous nous demandons donc comment ce dernier peut se permettre de cautionner un tel acte discriminatoire et répressif contre les travailleurs de l’UBS qui sont membres de l’UBIW », poursuit Ashok Subron. Dans la conjoncture, l’UBIW privilégie ainsi un référendum dans lequel l’ensemble des employés de l’UBS devront exprimer leur préférence syndicale. Hier après-midi, aucune indication officielle n’était encore disponible afin de savoir si un accord avait ou non été signé entre l’United Bus Service Employees Union et la direction de l’UBS.

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