Trou-d’Eau-Douce soulève des vagues à la Tourism Authority

L’affaire de l’octroi d’une vingtaine de permis d’opération de bateaux de plaisance, plus précisément à Trou-d’Eau-Douce, à la veille des élections générales, soulève des vagues. Si bien que la Tourism Authority (TA) n’a pu jusqu’ici amener le Licensing Commitee à avaliser cette décision qualifiée de « douteuse ». Et la démission du président de la TA, Pierre Yves Rochecouste, le mardi 1er octobre, alors qu’était fixée une réunion du conseil d’administration de la TA dans l’après-midi pour avaliser l’octroi des nouveaux permis, n’a fait qu’alimenter davantage les suspicions. Toujours est-il que si aucune décision n’a été prise la semaine dernière, les plaisanciers de l’Est, qui s’opposent à l’octroi d’autres permis d’opération à Trou-d’Eau Douce, ce secteur étant saturé et leur métier déjà précaire, disent-ils, craignent des pressions ministérielles pour faire avaliser cette décision avant le début de la campagne électorale.

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Leur levée de boucliers il y a quelques jours a finalement maintenu la pression et suspendu jusqu’ici toute décision de la TA de délivrer de nouveaux permis d’opération de bateaux de plaisance, plus particulièrement dans la région de Trou-d’Eau-Douce. Mais pour combien de jours encore ? se demandent les membres de l’East Coast Pleasure Craft Association (ECPCA) qui ont sollicité le soutien des différents partis de l’opposition, mais aussi celui du Prime minister’s Office.

Leur crainte est qu’à son retour au pays cette semaine, avant la dissolution du Parlement, le ministre Gayan  donne son aval à cette décision. Décision au détriment des anciens plaisanciers avec plus de vingt ans d’expérience qui opèrent actuellement à Trou-d’Eau-Douce et de ceux qui militent depuis des années pour que leur permis d’embarcation, établi dans d’autres régions de l’Est, soit transféré à ce point. « Dans l’ensemble, si la TA octroi ces 17 permis supplémentaires à Trou-d’Eau-Douce, pou ena encore plis pagay », disent les contestataires. Cela du fait de l’anarchie qui règne à ce point d’embarcation décrit comme la poule aux oeufs d’or, mais aussi parce que parmi les noms avancés pour obtenir un nouveau permis figureraient des proches du pouvoir. « Pe rode fer favoritisme la veille élection pou donne frère, tonton, cousin  », déplorent les opérateurs citant les noms d’un frère d’un ministre et celui d’une attachée de presse, ou encore le fils d’une ancienne directrice d’un corps paraétatique parmi les futurs bénéficiaires désignés de la TA pour l’octroi des nouveaux permis.

Non que les contestataires soient « jaloux » de ces futurs nouveaux venus, « mais parski nou pied douri en danger », disent-ils. Et de rappeler que Trou-d’Eau-Douce est un secteur saturé et que les autorités, elles-mêmes, ont récemment durci le ton quant au respect des points d’embarcation.

« Des permis à des proches du pouvoir »

En effet, depuis plusieurs années, plusieurs plaisanciers, avec des permis d’opération à Belle-Mare et à Palmar, entre autres, tentent de faire changer leur point d’embarcation, dans la mesure où la mer est dangereuse pour sortir de Belle-Mare et Palmar vers l’île aux Cerfs, mais surtout parce que c’est à Trou-d’Eau-Douce que la clientèle est plus nombreuse. Une démarche vaine, la TA campe sur sa position avec, qui plus est, plus de vigilance des gardes-côtes pour ceux qui changeraient les points d’embarcation.

Une des raisons avancées par les autorités pour maintenir les points d’embarcation initiaux comme sur les permis : la saturation à Trou-d’Eau-Douce. Effectivement, concèdent les opérateurs, il y a trop de bateaux de plaisance qui embarquent dans cette région. Alors pourquoi délivrer de nouveaux permis ? demandent les plaisanciers.

Selon la TA, ce n’est pas uniquement à Trou-d’Eau-Douce que de nouveaux permis devraient être délivrés. Mais pour toutes les régions autour de l’île. De plus, en ce qui concerne Trou-d’Eau-Douce, ce ne sont pas de nouveaux permis, mais des permis existants qui ont, soit été enlevés à leurs précédents propriétaires pour diverses raisons, soit été rendus par les anciens propriétaires eux-mêmes. « Dans ce cas, pourquoi ne donne-t-on pas ces permis à ceux de Belle-Mare et de Palmar qui militent depuis des années pour obtenir un droit d’opérer à Trou-d’Eau-Douce ? » disent les contestataires. Ils font ressortir que le délai de dix jours pour l’appel à candidatures publié le 3 juillet était trop court pour pouvoir remplir toutes les conditions, dont la soumission d’un business plan, d’un plan de stratégie marketing etc. Et de s’indigner des noms cités parmi les futurs opérateurs de bateaux de plaisance. D’où leur crainte également qu’il y ait pression de la part du ministre pour que cette décision soit prise avant la dissolution du Parlement. « Avec seki noun subir pendant sa cinq ans-là are ministre tourisme, nou pas à l’abri ki Anil Gayan fer pass sa décision-là, la veille dissolution parlement », disent-ils.

Il nous revient que cette situation est embarrassante pour la TA. Le départ, la semaine dernière, du Chairman sur fond officiel de « raisons personnelles », suscite plusieurs interrogations. Notamment dans le moment choisi, sa démission est survenue le jour même où devait se réunir le conseil d’administration pour avaliser l’octroi de ces nouveaux permis. Précédemment, c’était la directrice de la TA, elle-même, qui a préféré se retirer des discussions autour de cette question sur le Licensing Commitee, apprend-on. Si le conseil d’administration de la TA s’est réuni vendredi dernier, selon nos informations, le Licensing Commitee n’a pas été constitué pour trancher la question. Il nous revient que toute cette affaire provoque un réel malaise à la TA. Le retour d’Anil Gayan devrait éclaircir ou obscurcir la question, dit-on. Dans tous les cas, tenant compte de la précarité de leurs activités commerciales, avec une baisse notée du nombre de touristes cette année, les plaisanciers de l’Est restent sur leurs gardes. Ils n’écartent pas la possibilité d’une manifestation générale si la TA va de l’avant dans l’attribution de ces nouveaux permis.

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