U3AM-COURS DE PHOTOJOURNALISME : Apprendre à faire d’une image mille mots…

Ce matin, au collège Bhujoharry Medco à La Tour-Koenig, a débuté le cours de photojournalisme pour l’année 2015. On relèvera l’engouement affiché par les plus de 55 ans pour cette deuxième session, étalée sur plusieurs semaines à raison de deux fois la semaine.
Proposé par l’Université du troisième âge de Maurice (U3AM), qui a pour président fondateur le Pr Armoogum Parsuramen, ce cours a attiré des seniors des quatre coins de l’île, certains issus de Rivière-des-Anguilles et de Saint-Hubert. L’éventail de cours offerts par l’U3AM leur permet non seulement d’approfondir leurs connaissances, mais aussi de se distraire et de s’épanouir.
Dans une salle de classe sont sagement assis une trentaine d’étudiants. S’il est vrai que le cours ne comporte aucune évaluation et que c’est aussi une forme de distraction, le sérieux est de mise. Les étudiants écoutent attentivement et s’abreuvent de chacun des précieux conseils que Bouck Pillay Vythilingum, photographe professionnel, leur prodigue. « Faire des photos ne consiste pas simplement à appuyer sur un bouton. Il faut d’abord connaître le photojournalisme », fait comprendre Bouck Vythilingum. Pour lui, celui qui veut apprendre à réaliser de bonnes photos doit d’abord acquérir une base de photojournalisme, car les photos y sont parlantes. « Il faut savoir quelle histoire associer à une photo. Une image doit pouvoir valoir mille mots ! Un exemple d’une photo journalistique serait une photo d’un incendie, d’un soulèvement… Le photojournalisme fait appel à trois choses importantes chez le photographe : l’oeil, l’intelligence et l’émotion ». Ce qui distingue un bon photographe d’un excellent photographe, selon lui, « c’est le plus qu’a le photojournaliste ». Ce dernier, dit-il est davantage conscient des implications autour. « Il doit mettre en relief l’ambiance dans laquelle il a pris la photo ». L’objectif, à terme, du cours, est « d’aider les étudiants à réaliser de bonnes images photographiques ».
Naidu Govinden, 63 ans, est venu suivre ce cours avec sa femme. « Nous suivons beaucoup de cours : Zumba, line dance, ballroom dance… On a désormais du temps. Nous ne travaillons plus et les enfants étudient. On a un appareil photo qu’on n’utilise pas. Ce cours occupe notre temps libre », dit-il. Pour sa part, Liseby Cangy, 72 ans, a décidé d’en savoir davantage sur la photographie. « À chaque fois, mon fils qui est photographe me conseille de presser ici et là, mais je ne comprends jamais rien à ce qu’il me dit. Je me suis ainsi dit pourquoi ne pas comprendre le “B-A, BA” de la photographie. Mes attentes sont de connaître ce qu’est vraiment un appareil photo et apprendre à monter une histoire à partir d’une photo. Mes photos doivent pouvoir parler ».
Patrick Tadebois, lui, a 79 ans. Habitant à quelques centaines de mètres seulement du collège et passionné par toutes les belles choses, c’est tout naturellement qu’il s’est intéressé à ce cours. « Je viens de perdre ma femme. Si je reste à la maison, ce ne serait pas bon pour moi. Là, au moins, je me fais des amis ». Son amie de classe, Chantal Anthony, 78 ans, figure parmi l’une des plus motivées. Ayant quitté Rivière-des-Anguilles à 7 h 30, elle est arrivée avec un léger retard au cours à cause d’une panne d’autobus. Mais rien ne saurait atténuer son enthousiasme. « C’est une passion pour moi, tous ces cours. On approfondit nos connaissances. J’espère que ce cours m’apprendra à prendre de meilleures photos ». Cette ancienne enseignante d’école ménagère a déjà suivi d’autres cours proposés par l’U3AM, à savoir l’italien, l’histoire de Maurice, Nutrition and Health et l’informatique.
Hermenne Félicité, alias Rose, indique que les cours sont ouverts à ceux de 55 ans à monter. « Certains n’ont pas eu l’occasion de suivre de tels cours durant leur jeune âge. Ils avaient des enfants à élever ou étaient pris par le travail. Maintenant qu’ils sont à la retraite et donc plus disponibles, ils saisissent cette chance de s’initier au yoga, à la thérapie du rire, à la natation, à la cuisine, etc. Ce qui leur permet aussi de rester actifs intellectuellement. Les municipalités nous prêtent des salles, nos profs sont bénévoles et les cours sont sanctionnés par un certificat de présence à la fin ». Pour rappel, l’U3AM existe depuis novembre 2013 et compte 600 membres actifs. Pour plus de renseignements, appeler au 57 27 46 56.

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