Une banque avec un “Risky Exposure” de Rs 3,5Mds

  • Ce montant fait partie des facilités bancaires de Rs 7 milliards avancées à un consortium en Afrique de l’Est pour l’exécution de projets
  • Convocation d’urgence d’un Special Audit Committee en fin de semaine à la banque vu que des « documents alambiqués » portant sur l’évaluation des Assets du consortium ont été soumis
  • Quantum Global Group : les ponts sont coupés avec Jean-Claude Bastos de Morais avec la décision de l’Angola de mettre un terme au projet de Caio Port à Cabinda de Rs 25 milliards

Les “Fall-Outs” de l’Angola Connection de la Bastos Saga continuent à hanter le secteur du Global Business en dépit du calme apparent en surface. En fin de semaine, pour ajouter aux déboires de Jean-Claude Bastos de Morais, les autorités angolaises ont pris la décision de mettre un terme à l’un des plus importants projets d’infrastructure en cours d’exécution sous le contrôle du Quantum Global Group, avec des investissements de l’ordre de Rs 25 milliards (USD 700 millions). En parallèle, depuis ces dernières semaines, un autre problème plus grave constitue le “Talk of the Mauritian Banking World”, une banque commerciale tentant en effet de démêler un écheveau avec des préjudices susceptibles de grimper jusqu’à Rs 3,5 milliards. Vu l’urgence et la gravité de la situation, la direction de cette banque commerciale a été acculée à convoquer en cette fin de semaine un Special Audit Committee pour passer en revue ces facilités bancaires de Rs 7 milliards étendues à un consortium opérant dans un autre pays d’Afrique de l’Est, avec des « documents alambiqués » sur l’évaluation des avoirs soumis à la banque en question. D’aucuns affirment que la Banque de Maurice est au courant de ce “Risky Exposure” et est dans l’attente d’un rapport complet pour agir aux termes des dispositions de la Banking Act.

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Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès de sources concordantes indiquent que cette banque commerciale a sanctionné des prêts d’un montant de Rs 7 milliards en faveur de ce consortium étranger en vue de l’exécution de projets d’infrastructure dans un pays d’Afrique de l’Est. L’une des conditions de ces facilités est que la moitié du montant, soit environ Rs 3,5 milliards, soit garantie par des dépôts bancaires en dollars américains. En ce qui concerne les Rs 3,5 milliards restantes, la banque aurait « oublié » d’assurer formellement le “Pledging” en tant que “Mortgage” les recettes d’opérations du consortium.

À la découverte de cette bavure, qui transgresse les règles imposées par la Banque de Maurice, les responsables de la banque ont multiplié les contacts avec le consortium en Afrique de l’Est en vue de régler le problème. De nombreux déplacements de hauts cadres de la banque furent organisés avec, pour conséquence, que le consortium devait concéder à “Mortgage” les “Assets”. Mais le hic, c’est que l’évaluation des avoirs soumis à la banque s’apparente plus qu’à un faux. Ainsi, un simple exercice de routine des comptes de la banque, entrepris par les auditeurs externes, devait mettre en évidence ces « documents d’Evaluation of Assets truqués ».

Les auditeurs externes de la banque ne devaient pas prendre du temps pour attirer l’attention des autorités sur ce cas de faux et usages de faux. La firme d’experts-comptables de la banque à Maurice et celle du consortium en Afrique de l’Est font partie du même groupe international. « Le pot aux roses a facilement été mis à jour par les auditeurs externes. Le format d’évaluation et de présentation des “Assets” est complètement différent. Puis il y a eu la confirmation formelle de la filiale en Afrique qu’à aucun moment elle s’était vue confier un tel “assignment” d’évaluation des avoirs par le consortium », confient des sources autorisées au Mauricien.

Devant cet état de choses, l’une des initiatives entérinées par les auditeurs externes a été d’avertir la direction de la banque en question aussi bien que la Banque de Maurice au titre de régulateur des banques compte tenu des risques en termes de “Non-Performing Loans”. À ce stade, très peu de renseignements sont disponibles du côté de la Banque centrale au sujet de la marche à suivre.

À l’approche des échéances trimestrielles de bilan financier, cette banque, qui a sollicité les explications du consortium, se voit dans l’obligation de “sort out this major discrepancy” dans les livres de comptes. De ce fait, un Special Audit Committee devait se réunir en cette fin de semaine pour passer en revue les manquements aux règlements en vigueur dans le secteur bancaire pour ce “deal” de Rs 7 milliards et de situer les responsabilités avant de se référer au conseil d’administration.

Toujours en ce qui concerne l’Africa Strategy, les banques commerciales locales concernées par les placements par milliards de l’Angola Sovereign Wealth Fund (FSDEA) suivent avec une attention redoublée le bras de fer engagé entre Luanda et le Chief Executive Officer du Quantum Global Group, Jean-Claude Bastos de Morais. Les derniers développements en Angola confirment que les ponts sont irrémédiablement coupés entre les deux parties au sujet de la gestion de ce fonds souverain de Rs 100 milliards.

En début de semaine, l’Angola a cité le nom de Jean-Claude Bastos en tant que suspect principal dans l’enquête criminelle au sujet de la gestion de la FSDEA, avec ses passeports suisse et angolais saisis. Mercredi, un Presidential Dispatch No 66/18 de la présidence de l’Angola fait état de la décision de mettre un terme à la concession accordée au Quantum Global Group pour le projet de construction de Caio Port, à Cabinda, en Angola, avec l’institution d’un comité de négociation.

Cette concession de Port Caio constituait jusqu’ici l’un des plus importants projets dans le portefeuille d’investissements et de placements de l’Angola Sovereign Wealth Fund, qui avait été accordée à Jean-Claude Bastos de Morais depuis 2012. Ce projet est évalué à plus de Rs 25 milliards. La résiliation de cet important contrat devra se traduire par de lourdes conséquences pour la trésorerie de Global Quantum, déjà sous le coup d’un Worldwide Freezing Order, émis par la Haute Cour de Londres depuis fin avril dernier.

Les effets de ce gel et ceux des trois Judge’s Orders obtenus par la Financial Intelligence Unit début avril, contre 91 comptes des filiales de Quantum Global dans quatre banques – à savoir AfrAsia Bank Ltd, State Bank of Mauritius, MCB Group et Standard Bank –, se font sentir. Les placements susceptibles d’atteindre les Rs 30 milliards, avec plus de Rs 10 milliards dans une seule des banques, sont considérés comme étant « stériles » dans la conjoncture, le temps que l’Angola Connection de la Bastos Saga ne soit réglée…

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