Une perception de cover-up!

Dans notre dernière édition, nous révélions qu’un jockey étranger avait servi d’interprète à un autre. Nous demandions aux Racing Stewards de confirmer la nouvelle et le cas échéant de fournir des explications à cet effet. Devant le silence embarrassé qui semble avoir grippé les velléités communicatives des Stipes à ce sujet et pour l’information des turfistes, nous leur demandons clairement cette fois de confirmer si des instructions données par l’entraîneur Shirish Narang à son jockey Reis a été fait en leur présence et celle de son compatriote Nunes, jockey de l’écurie Hurchund ? Les Racing Stewards peuvent-ils préciser si les jockeys étaient des adversaires directs dans cette épreuve ? Les Racing Stewards peuvent-ils dire de quelle épreuve, il s’agit et quel fut le résultat final, de cette course?
Cette affaire a été débattue vendredi dernier, dans une émission hippique de Radio Plus qui a interrogé la CEO de la Gambling Regulatory Authority (GRA), Mme Ringadoo, qui a concédé ne rien savoir de cette incongruité. La GRA a, depuis, adressée une demande d’information à cet effet au Mauritius Turf Club (MTC) qui se fait toujours attendre, au moment où nous écrivions ces lignes.
Si un jockey a droit à un interprète comme le stipule les ‘rules of racing,’ 11a(ii), est-ce que celui-ci peut être un jockey étranger concurrent ? Assurément non ! S’il a autorisé cela, le stipe room a clairement bafoué les principes d’éthiques élémentaires puisqu’elle a permis à un participant à une épreuve de savoir préalablement les tactiques prévues par un adversaire. Le MTC a-t-il donc enfreint ses propres rules of racing ? Ce sera à la GRA de statuer sur cela. En toute circonstance, cette histoire d’interprète vient démontrer une lacune fondamentale dans le travail du ‘licensing committee‘ du MTC qui aurait dû au moins, s’assurer que les tous jockeys étrangers recrutés parlent soit l’anglais, soit le français.
Le stipe room du MTC n’est pas au bout ses peines car il doit aussi répondre d’une demande d’information concernant le remplacement du jockey Ramsamy, par le jockey, Joorawon dans la sixième épreuve de la dernière journée et, cela, suite au déroulement très controversé de la cinquième épreuve. Dans son communiqué, émis, hier, le stipe room précise avoir agi dans le meilleur intérêt des courses en la circonstance : « Following the running of race 5, jockey Ramsamy explained to the Stewards that due to a disagreement in relation to the riding of Act Of Loyalty, with Trainer Mr. Ramapatee Gujadhur, he requested to be released from his riding engagement on horse Disco Al in race 6. Trainer R. Gujadhur was called in and asked for explanations. After having heard both trainer and jockey and having assessed their explanations, the Stewards exceptionally allowed jockey Ramsamy to be released from his riding engagement with Mr. Gujadhur in the best interest of racing. Under the circumstances, the Stewards approved jockey R. Joorawon as the replacement rider for jockey K. Ramsamy on Disco Al. »
Si les stipes pourront justifier par cette entourloupette, le changement de monte de la sixième épreuve, dans des circonstances exceptionnelles, telles que sont prévues dans les directives de la GRA et le code des courses, par contre, le manque de transparence sur certains aspects de ce communiqué et l’absence d’une enquête appropriée, concernant ce différend entre le jockey et l’entraîneur est choquant et donne une forte impression de volonté de minimisation d’un grave incident, d’après course, intervenu entre un jockey et un entraineur.
Si on apprend dans le communiqué que le jockey Ramsamy évoque un ‘disagreement in relation to the riding of Act Of Loyalty with Trainer Mr. Ramapatee Gujadhur, par contre, on ne sait rien des explications de l’entraîneur de l’écurie Gujadhur. On n’apprend rien non plus, des raisons profondes du différend qui oppose les deux professionnels et qui justifient ces circonstances exceptionnelles, ayant entrainé ce changement de monte.
Il est de notoriété publique que des proches de l’écurie Gujadhur n’ont pas été satisfaits de la monte du jockey Ramsamy sur le cheval Act of Loyalty, ce qui expliquerait leurs remontrances acerbes, vis-à-vis du jockey après la course. Un jockey dont nous avons appris n’a pas été tendre non plus vis-à-vis de l’entraineur. Il est donc surprenant que le jockey n’ait pas été rapporté pour son « conduct in an improper manner » et qu’il n’ait pas été rapporté aux commissaires de courses, concernant sa monte décriée.
Cela est d’autant plus grave que les Stipes sont en présence des instructions données au jockey. A-t-il ou non respecté ces instructions ? Si tel est le cas, quels sont les griefs des membres de l’écurie Gujadhur qui ont entraîné ce violent désaccord d’après course. Si ce n’est pas le cas, pourquoi n’a-t-il pas été sanctionné ?
Rien que cela nécessitait une enquête car le public a le droit de savoir la gravité d’une situation qui a contraint ceux qui détiennent le pouvoir suprême de décideur aux courses d’avoir cédé aux sautes d’humeur d’un entraîneur et d’un jockey pour changer un racing card sur lequel de nombreux parieurs avaient déjà au préalable parié.
Le pire dans cette affaire, c’est que le manque de transparence et l’absence d’enquête des stipes a laissé mûrir toute sorte de spéculations sur les réseaux sociaux qui portent préjudice à l’image des courses et aux professionnels, ayant participé à cette épreuve, ce qui met à mal, à tort sans doute, l’intégrité de l’hippisme mauricien. En tout cas, la gêne que cette affaire engendre renforce cette perception du manque de volonté des autorités, ici le MTC, de ne pas vouloir en savoir plus. Pour l’heure, la GRA a demandé des informations. Nous veillerons de près, quelle suite elle entend donner à cette affaire.
Un jockey dans cette épreuve a déclaré à certains journalistes après la course qu’il aurait reçu deux instructions contradictoires? Peut-il dire de la part de qui ? Quelles sont ces instructions ? Lui a-t-on demandé de faire courir un adversaire pour favoriser les desseins d’un autre concurrent ? A-t-il fait l’objet, ou son entourage personnel ou professionnel, de menaces pour qu’il se taise sur ces instructions?
La vérité aujourd’hui au Champ de Mars, c’est que tous les turfistes avertis ont la réponse à ces questions. Mais force est de reconnaître qu’il y a au sein du monde hippique mauricien des intouchables que ni le MTC, ni la GRA ne peut ou ne veut pas atteindre. Pas étonnant que bon nombre de jockeys mauriciens se disent perplexes, qu’un jockey étranger n’ai pas reçu la moindre remontrance, des Racing stewards pour sa monte douteuse sur un cheval, en vue dans la cinquième épreuve et affirment que si c’était, l’un d’entre eux deux, ‘nou ti pou fini suspan six mois’.
Pour ajouter aux incohérences du monde hippique mauricien, signalons l’absence de deux administrateurs à la remise des prix samedi dernier. MM Tennant et Madhow— trop vexés d’avoir été critiqué lors une émission radiophonique par Naresh Gujadhur, délégué par sa famille pour la remise de la Demdyke plate, — ont préféré, pour assouvir leur ego, du même coup fait un affront à l’épreuve principale de cette journée dotée de la….Mauritius Turf Club Cup. Quel pied de nez à cette institution vieille de 209 ans qu’ils sont supposés servir envers et contre tous ! En tout cas, s’ils voulaient faire une contre-publicité à la cause hippique et donner raison aux nombreux sponsors potentiels qui se sont éloignés des courses, ils ont réussi un coup de maître. Décidémment le café de Chamarel n’a pas fini d’influencer de ses effluves enivrants…

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Bernard Delaître

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