UNEXPLAINED WEALTH ORDERS—INTEGRITY CZAR: Londres et Delhi approchés pour le choix

Avec l’entrée en vigueur depuis le 1er janvier des dispositions de la Good Governance and Integrity Reporting Act, les démarches en vue de mettre les structures prévues, dont l’Integrity Board, devront connaître dans les prochains jours une nette accélération. La priorité de l’heure demeure le choix de celui qui va être connu comme l’Integrity Czar de Maurice, notamment le Chairman de l’Integrity Board aussi bien que celui du directeur général. L’objectif à l’hôtel du gouvernement serait de procéder à la mise en opération de cet Integrity Board d’ici la fin du premier trimestre en vue de se pencher sur les éventuelles premières requêtes en Cour suprême pour des Unexplained Wealth Orders. En parallèle, un banquier escroc, qui avait sévi dans le secteur bancaire au tournant du siècle, Ketan Somaia, ancien patron de la Delphis Bank, a écopé hier devant la Cour de Londres d’un Confiscation Order de ses biens et propriétés pour un montant record de Rs 2,1 milliards.
Au chapitre de la Good Governance and Integrity Reporting Act, le gouvernement compte multiplier les contacts sur le plan diplomatique en vue d’établir une short list de Retired Judges du Commonwealth pour assumer les lourdes responsabilités d’être le premier Integrity Czar de Maurice. Des contacts devaient être établis formellement au niveau de la haute commission de la Grande-Bretagne et de l’Inde en vue d’identifier des juges susceptibles d’être nommés à ces fonctions.
Ces noms d’anciens juges du Commonwealth viendront s’ajouter aux trois noms de personnalités soumis par Mike Comer, le consultant qui a  travaillé de concert avec le ministère de la Bonne gouvernance pour la rédaction de la Good Governance and Integrity Act. Comme le Chairman de l’Integrity Board devrait être un ancien juge du Commonwealth, le directeur général pourrait également être recruté de l’étranger.
Néanmoins, à l’hôtel du gouvernement, l’on se dit conscient que cet exercice de recrutement constitue une véritable course contre la montre « car ce gendre de personnalités ne court pas les rues ». Mais l’on se dit confiant que le board, présidé par un ancien juge et les deux assesseurs, et le management, dont le directeur général, seront installés d’ici la fin du premier trimestre. L’une des premières demandes d’Unexplained Wealth Order à être sollicitée devrait porter sur les propriétés immobilières au nom de Nandanee Soornack, l’ancien partenaire d’affaires de Rakesh Gooljaury.
Madam Ou Kone Ki Mwa, qui se présente comme la mère de la fille de six ans de l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam, se bat en Italie pour contester son extradition vers Maurice. L’affaire devra être entendue devant la Cour d’appel de Bologne le 26, mais à Maurice, la liste des propriétés immobilières de Nandanee Soornack, dont l’ancien domaine des Maingard à Floréal, l’appartement de luxe Djembé de Diplomat Garden des Rawat à Floréal ou encore la maison achetée au nom d’une de ses proches, aurait déjà été établie.
Les Unexplained Wealth Orders ne seront pas uniques à Maurice et plus tard qu’hier, le banquier escroc Ketan Somaia, qui avait logé en 1999 en Cour suprême des réclamations de Rs 350 millions contre le groupe Le Mauricien, qui l’avait dénoncé en tant que tel, fait face à un Confiscation Order émis par la Cour de Londres pour un montant de Rs 2,1 milliards (£ 38,6 millions). S’il n’est pas en mesure d’honorer cette somme, il aura à purger une peine de prison de 16 ans.
Ardoise d’au moins Rs 500 M
Ce Confiscation Order fait suite à un procès devant la Cour de Londres par une des victimes du réseau de fraude opéré par ce banquier, qui était propriétaire de l’ancienne Delphis Bank, accueilli à bras ouverts à Maurice vers la fin des années 90. Récapitulant les délits de fraude commis par Ketan Somaia, le quotidien britannique Daily Mail note que le capital initial de la Delphis Bank en 1999 émanait des « proceeds of crime ».
Le procès pour le Confiscation Order avait été initié à Londres par un homme d’affaires kényan, un dénommé Mirchandani, qui avait été leurré par Ketan Somaia. « Somaia first asked for a short-term loan of £599, 000 in 1999 to buy shares in Delphis Bank Mauritius, guaranteeing repayment in four months. Two days later he convinced M. Mirchandani to hand over £5.2 million to buy a 10 per cent stake in the bank. In July M. Mirchandani transferred another £1.68 million to buy a stake in another company, which Somaia claimed would double in value within three years. The following month M. Mirchandani thought he was paying £1.87 million for a 50 per cent interest in the Diamond Mining Corporation of Liberia, which Somaia claimed would treble in value within nine months », rappelle en guise d’introduction le quotidien britannique.
À Maurice, l’escroc Ketan Somaia, qui purge déjà une peine de huit ans de prison en Grande-Bretagne, a laissé une ardoise d’au moins Rs 500 millions, dont un prêt de Rs 250 millions accordé par la Banque de Maurice pour le démarrage de la Delphis Bank et au moins une somme équivalente de Duplicate Share Certificates de la Delphis sur la Bourse de Maurice. Contrairement au Kényan Mirchandani, les victimes à Maurice ne pourront prétendre à aucune compensation car aucune réclamation n’a été logée devant les instances judiciaires compétentes en dépit de l’envergure du préjudice…

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