UNIVERS CARCÉRAL : Prison Break déjoué à Beau-Bassin jeudi

Une tentative d’évasion à la Prison centrale de Beau-Bassin aurait été déjouée en fin de semaine. C’est ce qu’a appris Week-End de sources informées dans le milieu carcéral. Depuis, d’importantes mesures de sécurité et de contrôle ont été mises en place alors que les présumés meneurs des préparatifs en vue de cette Prison Break ont fait l’objet de transfert à la prison de haute sécurité de La-Bastille le temps que l’enquête initiée par l’administration de la prison apporte des éclaircissements sur les protagonistes engagés dans la préparation et l’éventuelle mise à exécution de ce plan. Toutefois, à la prison de Beau-Bassin, les responsables se félicitent de la collaboration obtenue «from all wards» dans la découverte et le démantèlement de ce réseau.
Les recoupements d’informations effectués par Week-End indiquent que sur la base d’indications recueillies depuis quelque temps déjà au sein de la prison à Beau-Bassin et de mouvements suspects dans certains milieux, une importante opération avait été montée jeudi matin avec le concours des officiers faisant partie de la Prison Security Squad (PSS) et de la Correctional Emergency Response Team (CERT), une autre unité avec des officiers spécialement formés pour assurer l’ordre et la discipline à la prison et exécuter des fouilles dans des cellules sur grande échelle.
Le processus d’Intelligence Gathering à l’intérieur des murs de la prison avait confirmé que le coeur de ce plan d’évasion se trouvait à la Remand Wing de la prison, où sont également incarcérés des détenus étrangers dans l’attente de leurs procès respectifs pour des délits d’importation de drogue. Le Tip Off au sujet de ce plan d’évasion proviendrait d’un ancien détenu qui aurait maintenu le contact avec ses anciens camarades de Yard.
Ce fut littéralement la surprise générale parmi les prisonniers quand  débarquèrent ces Prison Officers ce matin-là. Toutes les cellules de la Remand Wing furent passées au peigne fin de manière systématique. Les efforts avaient débouché sur la découverte de tout un arsenal d’équipements susceptibles de faciliter l’évasion des prisonniers quand l’opération «Prison Break» allait être déclenchée.
Ainsi, à l’insu des autorités, des draps et des couvertures de matelas auraient été utilisés pour tresser deux cordes de rappel longues de 12 mètres chacune. Ces draps littéralement nattés devaient être utilisés pour permettre aux éventuels évadés de descendre rapidement de leurs cellules. Ces «cordes de rappel» improvisées avaient été dissimulées entre les poutres du plafond des cellules pour ne pas attirer l’attention des gardes-chiourmes.
Un skipper en stand-by
Au cours de cette opération d’envergure, jeudi, les Prison Officers devaient également se rendre compte que des matelas avaient déjà été préparés dans le cadre de cette tentative d’évasion. Ces matelas devaient être utilisés en vue d’amortir la chute des fuyards de la lucarne des cellules. Ces éléments confirment que le projet de «Prison Break» était à un stade relativement avancé et que les organisateurs n’attendaient que le moment propice pour mettre à exécution leur plan.
Une autre indication de taille quant à l’imminence de cette évasion planifiée est que l’un des barreaux d’une cellule de la Remand Wing avait déjà été scié. Les membres de la PSS et de la CERT ont également saisi dans des cellules des outils utilisés par les apprentis-évadés. Dès jeudi matin, des dispositions ont été prises pour remettre en place le barreau scié et consolider les autres lucarnes.
Les responsables de la prison tentent actuellement de confirmer des éléments d’informations troublants à l’effet qu’un skipper, habitant la région Ouest, aurait été partie prenante dans le coup de l’évasion. Son rôle était d’être en stand-by avec son embarcation en vue d’assurer le transfert hors des eaux territoriales de certains des évadés le jour même du plan. Une indication à l’effet que la majorité de ceux dans le coup était des détenus étrangers.
Néanmoins, aucune des sources approchées n’a voulu confirmer ou infirmer cet élément d’informations ou encore si le skipper concerné a été inquiété dans cette affaire. D’autrepart, très peu d’informations ont transpiré quant à l’identité des détenus soupçonnés d’être les cerveaux derrière ce complot mené de main de maître avant d’être contrecarré par l’intervention musclée des Prison Officers.
Le seul élément disponible est que depuis jeudi, l’administration pénitentiaire a fait le ménage à la Remand Wing avec des transferts à la prison de Phoenix alors que d’autres prisonniers, considérés comme des High Risk Detainees, ont été placés sous haute surveillance.
Utilisation de la Méthadone : un contrôle plus efficace
Du côté de l’administration générale de la Prison, la vigilance a été intensifiée avec tous les membres du personnel sensibilisés au fait qu’un «début d’évasion peut provoquer une situation de véritable crise comme ce fut le cas à la Remand Prison de Grande-Rivière-Nord-Ouest en juin 2010 sans compter le traumatisme éventuel au sein de la population».
Par ailleurs, en marge de la livraison de la nouvelle prison de Melrose avant la fin de cette année et le transfert subséquent des premiers détenus dans ce nouvel environnement carcéral hautement sécurisé, des changements ont été apportés au niveau des activités à la prison pour assurer une meilleure sécurité.
Ainsi, l’heure de distribution de la Méthadone aux détenus suivant ce programme a été modifiée. Autrefois, cet exercice se déroulait à l’heure du repas. Le mouvement des prisonniers pour le déjeuner avait un inconvénient majeur à l’effet que les Prison Officers n’étaient pas en mesure d’assurer que la Méthadone n’était pas utilisée comme monnaie de change avec d’autres détenus. Avec le changement en vigueur depuis quelque temps, le contrôle sur l’utilisation de la Méthadone est plus efficace, indiquent des sources à la prison.
Un autre changement adopté à la prison est qu’un médecin est on call à la prison 24 heures sur 24. De ce fait, tout prisonnier se déclarant malade est ausculté par le médecin avant qu’une décision au sujet d’une admission à l’hôpital ne soit entérinée.
Par ailleurs, une nouvelle méprise dans la libération d’un prisonnier est intervenue au cours de la semaine écoulée. Mais le détenu a été repris 48 heures après quand il est venu récupérer ses effets personnels à la prison. La direction de la prison a institué une enquête en vue de déterminer les circonstances de ce nouvel incident, soit le deuxième en un mois, après la confusion initiale entre des frères jumeaux.

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