Urgente nécessité d’un dialogue social authentique

Cela fait huit jours, ce lundi, qu’une équipe de femmes ‘cleaners’ a entamé un acte symbolique fortement significatif avec, à leurs côtés, leurs négociateurs syndicaux grévistes, Jane Ragoo et Reeaz Chuttoo, ainsi que leur principal porte-parole Jack Bizlall. Comment en est-on arrivé à cette impasse qui les a poussés à ce recours ultime qu’est une grève de la faim ?
Cette situation nous renvoie dans le passé, il y a  quarante ans, aux conditions de travail et de vie des employées de maison qui ne touchaient alors que Rs 30 à 60 par mois. Scandale qui avait interpellé les jeunes militants de la JOC/JOCF (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) de l’époque. Et ce défi social les avait motivés à démarrer une campagne de mobilisation sur cette injustice inacceptable. Et ce, parallèlement, suite à une remarque fort pertinente d’un enfant de la bourgeoisie financière sur la présence de la cuisinière, un dimanche matin à leur domicile. Ce qui privait automatiquement ses enfants de sa présence. Interpellation innocente mais qui avait secoué, sa mère Marie R., au point que cette dernière en parla à son équipe du Mouvement ‘Foi et vie’. Une réflexion et une analyse les amenèrent, à leur tour, à s’engager dans un dialogue social avec le Mouvement ouvrier pour sortir de cette réalité avilissante tant pour les employeurs que pour les salariés. S’ensuivit une démarche conjointe vis-à-vis du ministère du travail… Ce qui aboutit à un résultat extraordinaire. Une première : Le ‘Remuneration Order’(R.O) pour les employés de maison et autres salariés à domicile. R.O. qui a été réactualisé par le NRB il y a quelques années.
La portée de cette action collective a permis la mise sur pied d’un syndicat, la Domestic Employees Union. Réalisation historique qui devrait nous amener à comprendre que cela n’est nullement à l’honneur d’un gouvernement de stigmatiser des travailleuses désespérées par l’apparente indifférence des autorités. Et instances qui paraissent avaliser le non-droit, ainsi que de permettre que les lois du travail soient bafouées par des ‘contracteurs’ cupides recrutés par ces mêmes autorités.
 Jusqu’à quand cette injustice criante va-t-elle durer? Pourtant il y a des fonds publics, alimentés des deniers et contributions des salariés du pays engrangés dans des institutions nationales, à l’instar de l’Employees WELFARE Fund !!!
Quid de la responsabilité d’une République sociale ? N’y aurait-il, à Maurice, devant ce spectacle de dialogue de sourds, aucun signe d’une éventuelle démocratie délibérative ? Si cet état de choses se prolonge, ce serait, en fin de compte, une ‘Demos Kratos’ amputée de son sens plénier !

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