Veeramundar Band : Vibrations au son des cuivres et des bois

À la rue la Reine, à Rose-Hill, la vedette est une famille instrumentale « Veeramundar Band ». L’orchestre aussi connu comme le « Jazz Veeramundar » a été formé en octobre 1935 par Inga Veeramundar qui évoluait alors au sein du « Hindu Band » comme trompettiste avec son ami Gopal. Depuis, le son des cuivres, des bois, parfois du « Dholl » (tambour indien) et de la guitare, anime les mariages, les marches sur le feu, les fêtes Mahasivarathree, Divali, les « fancy fair| (ou natak ali baba à cette époque). Apres le départ d`Arikist (le fils aîné d’Inga), Raja Veeramundar, l’un des cinq fils, charismatique et dévoué a pris la direction musicale de l’orchestre, avec la capacité de hausser le niveau de jeu, d’introduire de nouveaux instruments, de souder les énergies. Pour fêter le 80e anniversaire de l`orchestre un album (Saxophone, Raja Veeramundar, Bollywood Music) est en préparation avec le musicien de renom Micaelo Cassimally. La fanfare défilera de la Place Margéot jusqu’au Plaza où un concert sera donné.
Le « Veeramundar Band fut premier orchestre » qui joua à la télévision nationale en 1965. Il n’a cessé d’offrir une programmation brassant large : du classique, en passant par le jazz, la musique contemporaine, la musique de films indiens, Une formation au métissage revendiqué (à ne pas confondre avec le Mevis Veeramundar Band, un nom d`orchestre réapproprié, selon le Band Master Raja Veermundar. Mais, difficile de ne pas connaître aujourd’hui le légendaire orchestre formé Inga Veeramundar, né en 1916, dont peu connaissent l’histoire véridique de son ascension, au rang des meilleurs « chefs d’orchestres » nationaux. Le « Band » s’est formé à la suite d’une belle histoire. Le jeune Inga, raconte son fils Raja, rencontrait au restaurant familial à Rose-Hill, des musiciens de la force policière qui venaient manger alors qu`ils répétaient, sous la supervision du chef d’orchestre de la Police, le sergent Dickmore, un ressortissant indien. C’est ce dernier qui encouragea Inga à se lancer dans la musique. Le jeune homme apprit le solfège et le sergent Dickmore l’initia à l’harmonium, un premier instrument qu’il joua avec une souplesse remarquable. Inga apprit ensuite le banjo et le violon. « Comme très peu gens jouaient des instruments à vent, tels le saxophone, la trompette, la clarinette, etc., le sergent Dickmore l’encouragea à jouer de ces instruments. Inga opta ainsi pour la trompette. A 16 ans, il était déjà un musicien accompli. Il initia, à son tour, ses amis qui se perfectionnèrent rapidement dans les instruments à vent. Parmi ses élèves, les plus brillants figuraient Pagal et Marday. Le Veeramundar Band était né… »
Du jardin public à un quartier local, l’orchestre « Avec une quinzaine de musiciens, commença sa merveilleuse aventure. C’était ambiance et effervescence. Dans tous les lieux où la fanfare se produisait à travers l’île Maurice, elle attira la grosse foule, que ce soit pour les mariages ou les fêtes nationales. L’orchestre jouait les morceaux des films populaires tels Barsaat, Daag, Shree420, Palum Pazamum. Chaque instrument avait sa propre partition et c’était Inga qui écrivait les chansons pour que ses musiciens puissent les jouer correctement… » nous explique son fils Raja. Vint ensuite l’époque dite « Sangam » en 1964 où l’orchestre jouait les chansons de ce film populaire du même nom. Le jeu du « Band » était à ce point identique à la musique originale qu’on ne tarda pas à l’appeler le « Shankar Jaikissen de l’île Maurice. »
Contact : 57176988/4547704
 
Pourquoi un orchestre a-t-il le vent en poupe ?
Il y a cette administration ambitieuse et dynamique, une action culturelle envers les jeunes. « Pour consolider l’orchestre, j’ai fait des recrutements, parmi lesquels un trompettiste (Rama Veeramundar), un saxophoniste (Vicky Veeramundar), un organiste (Mike Pillay), le flûtiste Dhunveer Beehuspoteea et bien d’autres. L’orchestre, aujourd’hui, est en gestion privée à but non lucratif. Il regroupe des ingénieurs, médecins, comptables, coiffeurs, tailleurs, etc. Quand les musiciens éprouvent fierté et envie de jouer, le lien avec le public se resserre. Car le Veeramundar Band est non seulement un formidable outil musical, mais aussi un extraordinaire ciment social, qui a sa place dans la ville. J’ai aussi fait appel à Monsieur Philippe Gentil (auteur de l’hymne national du pays) pour nous initier à des morceaux comme « Colonel Boggy », « La fleur Blanche d’Ingoma », etc. »
Les musiciens font des répétitions régulièrement et leurs engagements font toujours plaisir à constater. « On a joué plusieurs fois à l’île soeur à l’occasion de Varusha piruppou, Divali et même pour la fête de Sangranti. A chaque fois prestation à la Réunion (Inauguration d’un hôtel à Saint Gilles), je dois dire que c’est un événement musical pour les Réunionnais. D’autres groupes tels le Nalini Dance Groupe et le groupe de Mme Sallick dansent au rythme du « Veeramundar Band ». L’orchestre est sur son petit nuage quand il s’agit de jouer avec d`autres formations. Raja se souvient de cet instant mémorable lorsque le Band a joué aux côtes du Police Band pour la cérémonie officielle de l’indépendance de Maurice en 2016. Si aujourd’hui d’autres formations se disputent le nom « Veeramundar Band » la légende veut que les premières bases de cette formation ont été posées par Inga Veeramundar dont le frère, fils et petit-fils assurent fièrement la relève.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -