VIENT DE PARAÎTRE: Dans l’intimité mauricienne

« Incognito » est le nouveau livre sur Maurice que le photographe Dominic Sansoni propose aux éditions Vizavi. Ses images prises à Maurice et à Rodrigues donnent une vision encore plus approfondie et intime du pays, que le premier ouvrage déjà très convainquant qu’il avait publié en 2010. Un bas de porte, une fresque, le chignon soigné d’une dame, le regard attentif d’un grand-père sur sa petite fille… cette nouvelle livraison développe à la fois le souci du détail, des compositions parfois plus complexes et une perception plus subtile des humains et de leurs activités.
Avec Incognito Maurice Rodrigues, Dominic Sansoni semble établir un lien avec les gens qu’il photographie, avec les objets et paysages qui les entourent et ce qu’ils nous racontent de leur quotidien et de leurs activités. On se demande s’il est possible de rester incognito lorsqu’on parvient à saisir aussi finement les êtres et leur vie.
Dans son premier livre Couleur Maurice, le photographe faisait déjà preuve d’une grande originalité, se concentrant sur les détails particulièrement graphiques qui échappent à la plupart des regards et composant ses images de sorte à susciter l’imagination et la curiosité. Le fait qu’il vive au Sri Lanka n’est peut-être pas étranger à sa manière particulièrement fine de comprendre notre pays.
Comme tout voyageur, Dominic Sanson était aussi passé par les sites les plus connus tels le jardin des Pamplemousses, les Terres de couleur, mais son attrait pour les matières et couleurs fait qu’il restituait des images du pays nourries par la luminosité des cannes en fleurs, le graphisme d’un étal de poissons salés ou de paniers en vacoas, le mystère d’un autel voué au culte des ancêtres, les devantures, les fresques et le regard mêlé des artisans de la capitale.
Le photographe est entré cette fois davantage dans la vie des gens, les montrant plus souvent en action, ce qui leur donne des expressions plus variées que le face à face du portrait posé. Pour raconter la pagode Kwan Tee, il montre simplement un arbuste – voire un bonsaï – étalant son feuillage devant un mur rouge. Le sourire d’un pêcheur, le suspense d’une course au Champ-de-Mars s’affichant sur les visages des joueurs, les nuances  du lagon rodriguais, les devantures fermées avec leurs volets colorés et puis à l’heure du déjeuner, un grand-père saisissant un dholl puri en veillant du coin de l’oeil sur une petite fille.
Dominic Sanson a rencontré la dernière boulangère traditionnelle de Rodrigues, les ségatiers Fanfan et Michel Legris, il a visité des grands-mères au regard rêveur, saisi un vague à l’âme de Marie Claire et Gori dans un magasin de China Town. Il montre les boiseries ouvragées de vieilles charpentes, les derniers bardeaux de Port-Louis, la concentration des joueurs de carte dans un club, les plus belles fresques murales du pays, une prière et une cours pavée aux plantes luxuriantes, des intérieurs modestes pour les uns, cossus pour les autres…

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