VIIES JEUX DE LA FRANCOPHONIE: Entre satisfaction et déception

Les VIIes Jeux de la Francophonie ont pris fin dimanche à Nice en France. Des Jeux au cours desquels la République de Maurice a décroché quatre médailles de bronze, dont une en lutte et trois en athlétisme, pour terminer à la 28e place au classement général. Une semaine après, le bilan effectué auprès des responsables des quatre disciplines engagées (athlétisme, lutte, tennis de table et judo) démontre qu’il y a un sentiment partagé entre satisfaction et déception. Ce sont les athlètes de l’Association mauricienne d’Athlétisme (AMA) qui se sont montrés les plus percutants avec trois médailles de bronze grâce à Jessika Rosun, Jonathan Permal et Guillaume Thierry. La première médaille mauricienne à ces Jeux avait été remportée par la lutteuse rodriguaise Joyce Milazar.
L’entraîneur national responsable des lancers, Joël Sévère, qui avait accompagné les athlètes à Nice, parle de satisfaction. « Nous avons décroché trois médailles de bronze et encore, le relais du 4X100m, de même qu’Elvino Pierre Louis au disque ont été en finale. Tout cela sur 14 engagés. Cela s’est donc bien passé et je pense qu’il y a effectivement de quoi être satisfait », a déclaré Joël Sévère à Week-End en fin de semaine. Il a ajouté qu’il s’attendait à mieux de la part du sprinteur Fabrice Coiffic sur 100m. « Malheureusement pour lui, la compétition a été très relevée. »
Joël Sévère se dit surtout heureux de voir que ce sont des jeunes qui ont remporté des médailles, notamment Jessika Rosun (22 ans) et Jonathan Permal (19 ans). Guillaume Thierry, âgé lui de 27 ans, a accompli sa mission en bon porte-drapeau en montrant la voie à ses compatriotes en athlétisme. Pour l’entraîneur national,  il faut aussi reconnaître que le niveau à Nice a été très élevé avec la participation des récents champions du monde de Moscou (Russie). « J’avais dit que le niveau, dans certaines spécialités, aux récents Jeux des Îles de l’océan Indien (Ndlr: 2011 aux Seychelles) était équivalent à celui sur le plan mondial et continental. Ces Jeux de la Francophonie m’ont donné raison », a-t-il fait remarquer.
Pour soutenir ses arguments, il a avancé que les trois médaillés au javelot hommes aux Seychelles ont lancé à plus de 77m, alors qu’à Nice, le vainqueur était à 78m, alors que le médaillé de bronze était à 76m. Il a également ouvert une parenthèse au sujet de Jessica Rosun, catégorisée athlète régional par la High Level Sports Unit et qui a pourtant montré tout son potentiel en remportant la médaille de bronze à Nice avec une performance de 49m36. « J’espère que Jessika sera reconsidérée après cette performance », a fait ressortir Joël Sévère.
Sa déception aura été la pale performance de Nicolas Li Yun Fong au marteau. Celui qui avait réalisé 51m aux Seychelles pour atteindre ensuite 61m03, cette année, n’a pas été en mesure de lancer à 57m pour atteindre la finale. « Nicolas a pourtant très bien travaillé pour arriver à 61m03. Il a très bien enchaîné au stage de Nancy. Malheureusement, il est ensuite retombé à 55m. Atteindre la finale était dans ses possibilités. Il a pourtant l’expérience pour avoir participé aux Jeux de 2009 (Liban). Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il est retombé à 55m », a expliqué Joël Sévère. Ce dernier a indiqué qu’une rencontre bilan aura lieu, cette semaine à Réduit, avec les athlètes. Ce sera aussi l’occasion de voir comment préparer les Jeux du Commonwealth à Glasgow en Écosse et les Championnats d’Afrique seniors au Maroc, l’année prochaine.
Joyce Milazar aurait pu mieux faire
Pour sa part, Clairmène Albert, qui avait accompagné les lutteurs Joyce Milazar et Jockenson Guillaume, a un sentiment très partagé par rapport aux performances réalisées à Nice. Même si elle se dit heureuse de la médaille de bronze de Milazar, en revanche, elle est d’avis que la lutteuse aurait pu mieux faire. « Le niveau était très relevé et malgré cela, Joyce aurait pu mieux faire face à la Canadienne. Idem pour Jockenson qui a, pour sa part, commis une faute bête en croyant que l’arbitre avait sifflé, alors que tel n’était pas le cas. Son adversaire marocain qui était immobilisé au sol en a profité pour retourner la situation en sa faveur », a-t-elle expliqué.
Il convient de souligner que logiquement, l’ancien entraîneur national, le Rodriguais Alec Albert, devait accompagner les deux lutteurs. Dans un premier temps, la Fédération mauricienne de Lutte avait pris la décision de déléguer Antonio Deux Novembre, le nouvel entraîneur national, comme accompagnateur avant de se raviser. « C’est Alec Albert qui aurait dû faire ce déplacement, dans la mesure où c’est lui qui connaît mieux que quiconque les deux lutteurs. Cela fait des années qu’il a entraîné ces lutteurs avant que Jockenson ne parte s’entraîner à l’étranger. S’il était à leurs côtés, c’est sûr qu’ils auraient pu aller très loin. Psychologiquement, les lutteurs ont souffert de ces récents événements », a-t-elle fait ressortir. Elle a également dédié cette médaille de bronze à Alec Albert.
Pour  Vimal Basanta Lala, qui avait accompagné les deux pongistes, la satisfaction est de mise dans le sens où il estime que, par le passé, les pongistes n’avaient jamais sorti des phases de poule. « Cette fois, nous avons atteint deux quarts de finale et je pense même que Akhilen Yogarah aurait pu se retrouver dans le dernier carré. A un moment donné, il s’est même offert trois balles de match, mais n’a toutefois pas été en mesure de faire la différence. C’est un joueur d’avenir », a-t-il déclaré.
Le directeur de la Fédération mauricienne de Judo (FMJ), Joseph Mounawah, qui n’avait lui pas fait le déplacement, est d’avis que les judokates Sarah Sylva et Christiane Legentil se sont bien défendues surtout dans une compétition qui était de haut niveau. Qui plus est, a-t-il ajouté, « comparativement au passé où il y avait une quarantaine de pays participants, les Jeux de Nice ont connu une hausse de participations. Ce qui a compliqué notre tâche », a-t-il expliqué. Selon lui, les judokates s’étaient bien préparées physiquement et techniquement et il pense que c’est au niveau tactique et psychologique qu’elles ont craqué. « Elles ont fait quatre combats et en ont gagné deux. C’est une source de satisfaction », a-t-il dit.

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