VILLES—PROBLÈME DES MARCHANDS AMBULANTS: Le FCCM met en doute les compétences du ministre Anwar Husnoo

Pour Raj Appadu, président du Front Commun des Commerçants de l’île Maurice (FCCM), il est « évident » que le ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, n’a pas le profil idéal pour gérer le dossier des marchands ambulants. Du coup, l’association demande que ce dernier soit épaulé par d’autres collègues afin de trouver des solutions durables au problème du commerce illégal engendré par les colporteurs.
« Suite à la déclaration du ministre Anwar Husnoo à l’issue d’une rencontre avec la Market Traders Association (MTA), dans laquelle il a demandé du temps pour résoudre le problème des marchands ambulants, nous estimons qu’il n’a pas les compétences affirmées pour gérer ce dossier », déclare Raj Appadu. Ce dernier met en cause les affinités politiques du ministre. Pour lui, Anwar Husnoo n’aurait pas le profil nécessaire pour prendre les décisions qui s’imposent. Il suggère que le ministre des Collectivités locales soit épaulé par ses collègues de l’Environnement et du Commerce. Le FCCM réitère du coup l’appel au Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, pour qu’il intervienne personnellement dans le dossier afin, dit-il, de rétablir le law & order. « Notre demande est simple est légitime : que la loi soit appliquée. D’abord, il y a la Local Governments Act, ensuite, les deux jugements de la Cour suprême en ce qui concerne la capitale et Rose-Hill ».
Selon Raj Appadu, les autorités devraient aussi être intransigeantes envers les commerces, à commencer par le ministère de la Santé qui devrait multiplier les visites sanitaires dans les rues et s’assurer que les dispositions de la Food Act soient appliquées et respectées. La Police de l’Environnement devrait sévir contre les marchands ambulants qui laissent cartons et sacs en plastique sur place et la National Transport Authority (NTA) veiller que les places de parking ne soient pas envahies par les marchands ambulants. « La police devrait avoir les mains libres pour faire correctement son travail », ajoute le président du FCCM.
Le ministre Husnoo répond
Donnant la réplique à ces critiques, le ministre des Collectivités locales a déclaré que « les marchands ambulants ont été tolérés trop longtemps et, en 30 ans, aucun ministre n’a pu remédier au problème ». Il invite le président du FCCM à ne pas le juger aussi vite. « Mo pe okip sa post la depi 10 zour selman e li tro boner pou port enn zizman lor mwa parski mo enkor pe etidye dosye-la ». Anwar Husnoo invite Raj Appadu à le rencontrer pour éclaircir certains points ou faire des requêtes. Selon lui, c’est l’engouement des marchands saisonniers qui serait la cause d’une certaine « invasion dans les villes ».
Anwar Husnoo a eu une première prise de contact avec les présidents et vice-présidents des conseils de district ainsi que les maires et leurs adjoints hier. Le but de cette rencontre était d’établir une ligne de communication entre les mairies, conseils de districts et le ministère afin de mettre en place un plan pour résoudre le problème des marchands ambulants, surtout dans les villes. Il en ressort que le manque de contrôle sur les marchands ambulants proviendrait du manque de personnel et d’équipements, ainsi que le manque de fonds pour financer les projets pour accommoder les colporteurs.
« Le plus grand problème de marchands ambulants se trouve dans la ville de Port-Louis, mais on ne peut bousculer les choses dans l’immédiat », explique Anwar Husnoo, qui prône un travail bien planifié. Les marchands ambulants sont à classifier en deux catégories : les permanents et les saisonniers. Avant de s’attaquer aux saisonniers, le ministre des Collectivités locales souhaite d’abord trouver des lieux pour accommoder les permanents. La gare Victoria, la gare du Nord et quelques rues piétonnes sont ciblées à cet effet.
« Se pa enn travay ki pou rezoud du jour au lendemain », indique-t-il. C’est pour cette raison qu’il envisage une prise de contact au préalable avec ces marchands avant d’établir un plan de travail et de le soumettre au gouvernement central.

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