Vincent Degert, ambassadeur de l’UE : « Rien ne sera comme avant la crise… »

L’ambassadeur de l’Union Européenne, Vincent Degert,  souligne dans cet entretien accordé à Le-Mauricien que  « rien ne sera comme avant la crise… » Il explique que même en période de confinement, la mission el’Union Européenne  continue  à travailler, en étroite collaboration avec les ministères, notamment des Affaires étrangères et des Finances sur les possibilités de réorienter certaines de interventions et des fonds existants.

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Quelle est l’analyse de l’Union européenne concernant la crise sociale et économique découlant du COVID-19 ?
L’épidémie de COVID-19 est une crise mondiale. Pour en sortir, il faut un effort coordonné au niveau de la planète. La situation est difficile pour l’ensemble des pays qui sont gravement affectés et ceux qui voient le virus arriver et passent au confinement. Que ce soit au niveau sanitaire, économique, et social.
Le premier réflexe est souvent celui du repli sur soi. Mais le diagnostic est clair: ce n’est qu’en adoptant une approche coordonnée, et à force de solidarité et de persévérance, que nous pourrons, ensemble, sortir de cette crise.

Pouvez-vous faire une déclaration élaborée sur le don effectué. Quelle forme prendra ce don ? Est-ce que ce sera uniquement une aide financière ?
Ce don de Rs 11,3 millions sera transféré sur le compte du COVID-19 Solidarity Fund qui a été mis en place par le gouvernement pour aider les plus vulnérables à mieux faire face aux conséquences de l’épidémie de coronavirus. Vu que les fonds sont issus du « programme de coopération décentralisée » géré en partenariat avec la société civile, nous souhaitons un effort particulier en direction  des personnes handicapées, des personnes âgées, des mères de familles. Toutes ces catégories de personnes pour lesquelles le confinement est particulièrement difficile.

Comment évaluez-vous la situation à Maurice dans le sillage du COVID-19 ?
Sur base des expériences observées, Maurice a adopté une approche similaire à celle que l’on retrouve en vigueur  en Europe ou dans les îles voisines, c’est-à-dire celle du confinement pour enrayer la propagation du virus et pour donner le temps et les moyens aux équipes médicales de s’occuper des personnes malades.
En outre, le gouvernement a privilégié des mesures pour soutenir les entreprises et maintenir les emplois pour éviter un chômage de masse. Si l’urgence, pour l’heure, est bien entendu la crise sanitaire, il est cependant essentiel de gérer dès maintenant l’impact économique et social de cette épidémie et de prévoir l’avenir, tant en sachant que rien ne sera comme avant la crise…

Peut-on s’attendre à une aide économique pour relancer l’économie mauricienne ?
Lorsque nous serons sortis de cette crise, il faudra repenser l’économie et au-delà de nos modes de vie. Il faut déjà s’y préparer. Cette crise nous interpelle sur plusieurs plans : voulons-nous reproduire le même modèle économique qui nous a conduit dans cet « arrêt forcé  pour une durée indéterminée » ou sommes-nous capables collectivement de concevoir un modèle de développement plus durable, plus inclusif et plus respectueux de la nature, de notre environnement, du partage plus équilibré des richesses qui ne sont pas que monétaires ou boursières…
Ce débat nous interpelle tous au plan mondial et, au niveau de l’UE,. Nous essayons de nous y préparer en explorant les possibilités de travailler avec tous nos partenaires à commencer par l’Afrique.

Est-ce que l’UE reverra sa politique en matière de coopération avec Maurice ?
Notre contribution au COVID-19 Solidarity Fund est la marque de notre solidarité face à l’urgence à l’égard du peuple mauricien. Mais nous devons aussi réexaminer en interaction avec les autorités mauriciennes l’ensemble de nos interventions avec un accent particulier sur la santé, la question de la gestion des risques et désastres et bien sûr la relance d’une activité économique durable.

Même en période  de confinement, nous continuons à travailler, en étroite collaboration avec les ministères, notamment des Affaires étrangères et des Finances sur les possibilités de réorienter certaines de nos interventions et de même que des fonds existants ou de ceux à venir pour répondre aux besoins de la société mauricienne et plus globalement de la région de l’Océan Indien.
C’est ainsi que l’UE continuera à être un partenaire fiable aux côtés de la République de

Maurice!

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